Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Marguerite de Grammont. Initiatrice du réseau « Margot ».
L’article « La comtesse Marguerite de Gramont dit Margot. Une vie aventureuse dans les défilés pyrénéens » a été écrit par M. le Professeur Stéphane Amélineau. Nous le remercions d’avoir bien voulu accepter sa publication dans le site de notre association.
Note de l’association BPSGM.
Les réseaux « Margot » et « Nana » ont opéré au Pays Basque.
Ils sont référencés dans les travaux de B. Laulhe. Voir en particulier les fiches n°10,n°12, n°24, n°30, n°31.
La volonté d’une jeune femme: Marguerite de Grammont est à l’origine de ces réseaux.
Dans le cadre des recherches qu’il conduit, M. Amélineau, professeur documentaliste au lycée Saint-Rémy de Soissons, a eu accés à des archives inédites qui lui ont permis de retracer l’action de Marguerite de Grammont au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
Présentation du cadre de la recherche conduite par M. S. Amélineau:
Stéphane Amélineau – 47 ans, professeur documentaliste au lycée Saint-Rémy de Soissons
De Soissons à Bilbao : 1942-1944
Septembre 2011. Je réfléchissais à un nouveau sujet d’enseignement de la Shoah pour mes élèves lycéens volontaires. Rompu depuis 2003 aux déplacements à Auschwitz-Birkenau comme temps fort de mes projets pédagogiques étalés sur deux années scolaires pour préparer au mieux les jeunes à cette histoire en particulier et à la citoyenneté en général lorsque nous pénétrons l’univers concentrationnaire d’Auschwitz.
Pour cette rentrée scolaire je m’étais simplement posé cette question : Que s’était-il passé à Soissons concernant la Shoah, dans la ville de notre lycée? Y avait-il des familles juives ? Et si oui, qu’étaient-elles devenues ? Très vite, en consultant les sources archivistiques, j’ai pu constater qu’elles ne furent pas ou peu exploitées. Je compris très vite que l’histoire de la vingtaine de familles persécutées par les nazis et leurs collaborateurs s’effaçait, s’assoupissait dans le silence de la mémoire collective malgré des premiers travaux de recherches dans les années 1980. Il me fallait retrouver des enfants qui avaient échappé aux déportations
Parmi ces familles, il y a le destin bien singulier de Jacques/Jacob Ehrenkranz, arrivé à Soissons dans les années 30 avec sa femme et ses deux enfants après un long périple depuis la Galicie austro-hongroise d’avant 1914 jusqu’aux déflagrations de la seconde guerre mondiale.
Dans mes investigations à retrouver des traces de cette famille, j’ai pu contacter en 2013 en Israël sa fille, Lisette, née en 1936 et cachée par sa nounou à Soissons entre 1942 et 1944 après la première rafle des juifs étrangers de la ville dans la nuit du 19/20 juillet 1942.
Au cours de nos innombrables échanges épistolaires, elle me révéla dans l’une de ses lettres la sincère amitié qu’il y eut pendant la guerre entre la comtesse de Gramont et son papa. Ce dernier, pour fuir les persécutions antisémites et pour rejoindre la France combattante en Afrique du Nord après la déportation vers l’Est de sa femme et de membres de sa famille, croisa le chemin fin 1942, début 1943, de cette jeune aristocrate. Jacques resta finalement en Espagne, recruté par le réseau Nana, financé par l’OSS américain via son ambassade à Madrid, et dirigé des deux côtés de la frontière par Emile Meyran. Jacques/Jacob Ehrenkranz, alias Robert, Jaime ou encore Jean Montégui devint chef du secteur Espagne pour ce réseau jusqu’à son arrestation en octobre 1943 à Bilbao (il sera libéré en avril 1944, échangé contre des prisonniers allemands avant d’être envoyé à Alger et commencer sa formation dans les bataillons Commando de France pour la reconquête du territoire).
D’approche pédagogique, mes recherches se muèrent en véritable enquête historique pendant cinq années, relatée dans un livre à paraître fin juin 2017 aux éditions Fondation pour la Mémoire de la Shoah/Le Manuscrit dans la collection « Témoignages de la Shoah » présidée par Serge Klarsfeld et dirigée par Philippe Weyl : La Shoah en Soissonnais, Journal de bord d’un itinéraire de Mémoire.
Lorsque j’écrivis et enquêtai sur la famille Ehrenkranz, je savais qu’il y avait encore des centaines d’archives à cibler, analyser, compulser ou dépoussiérer pour engager un second livre sur le destin de ce juif combattant au destin hors du commun. Ces nouvelles investigations entreprises depuis un an m’amenèrent à retrouver une personne qui a bien connu Margot après la guerre. Hélène de Gunzbourg, fille d’un premier mariage du Duc Philippe de Gunzbourg (figure héroïque de la Résistance en Dordogne) et qui se remariera en 1952 avec la jeune comtesse. L’article qui suit est le fruit de mes recherches récentes et d’inestimables archives personnelles d’Hélène dormant depuis des années dans un coin de son domicile. Elle accepta de m’en confier une copie. Qu’elle en soit chaleureusement remerciée.
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