Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

LAULHE Benoit. Résistances C.F.P. 56: AUX ORIGINES DU C.F.P. : LE BATAILLON DES BASSES-PYRÉNÉES.

AUX ORIGINES DU CORPS FRANC POMMIÈS : LE BATAILLON DES BASSES-PYRÉNÉES (FIN 1942 – FIN 1943).

 

Benoit LAULHE – La Résistance dans les Basses-Pyrénées – Master U.P.P.A. – 2001 –

Fiche n°56.

 

 

 

AUX ORIGINES DU CORPS FRANC POMMIÈS : LE BATAILLON DES BASSES-PYRÉNÉES (FIN 1942 – FIN 1943).

          Le bataillon des Basses-Pyrénées du  C.F.P. est né du travail précoce du chef Pommiès à Pau, dès 1942, et de la création du groupement Sud-Ouest en 1943. Il trouve alors rapidement dans le capitaine de cavalerie Peillon  et en Meininger, responsable départemental du Rassemblement national des prisonniers de guerre, les deux responsables qui, par leurs relations, mettent peu à peu sur pied ce qui devient l’un des plus grands groupe de résistance du département.

           Limitant jusqu’au début 1944 son engagement à des actions de renseignement, de recrutement et d’armement, le Corps franc Pommiès en Béarn et en Soule quadrille pourtant progressivement toute cette zone, en implantant dans chaque secteur stratégique une compagnie ou un groupe d’hommes.

           Evoquer l’histoire de l’implantation du C.F.P. dans notre département revient à retracer celle d’une unité militaire spécifique aux Corps francs : le groupement Sud-Ouest. Rassemblant les départements des Hautes-Pyrénées, des Basses-Pyrénées et d’une partie des Landes, cette zone d’action est organisée à partir de janvier 1943 par son chef, le commandant Balade.

           C’est de la rencontre, fin 1942, de ce dernier, alors capitaine du deuxième hussard à Tarbes, avec le chef Pommiès dans cette ville, que naît ce qui devient rapidement l’un des groupements les plus importants, militairement et stratégiquement parlant, de tout le sud-ouest de la France.

           Avec un état-major basé à Tarbes (alors plus grande garnison de la zone), le groupement Sud-Ouest s’organise autour de quatre bataillons : deux dans les Hautes-Pyrénées, un dans les Landes et un dans les Basses-Pyrénées. Cette répartition théorique est cependant rapidement bouleversée puisque dès le 1° avril 1943, le capitaine Balade est relevé de son commandement pour une nouvelle affectation et cède sa place à son adjoint, le capitaine Bénony, qui devient le responsable de toute cette région. De même, au printemps 1944, Pommiès réorganise géographiquement l’unité en l’amputant de la région des Landes et de la partie est des Hautes Pyrénées.

           Dans notre département, les fondations de ce mouvement de résistance sont lancées avant 1942 par le chef Pommiès lui-même, qui est alors en poste à Pau dans une compagnie du 18° RI. Muté en octobre à l’état-major de la division, il laisse le régiment basco-béarnais à un adjoint (le lieutenant Schneider) auquel il fait appel fin 1942 pour créer les bases d’un groupe de résistance et pour recueillir des renseignements sur l’ennemi.

           Début 1943, l’action de ce dernier est relayée par le lieutenant Robert et le capitaine Peillon, qui reçoivent l’ordre de mettre en place un bataillon lié au groupement Sud-Ouest, dont le PC est basé à Tarbes. Leur équipe comprend au départ l’adjudant Chapotet, le lieutenant Bourdaux, de Lagrange, Bungener et Léon Schwartzenberg (ces trois derniers ont déjà des fonctions d’agent de liaison). Peu de temps après, en mars, Peillon et Meininger, responsable départemental du Rassemblement National des Prisonniers de Guerre (R.N.P.G.), contactés et promus par l’adjoint de Pommiès (Vivien), sont désignés responsables du commandement du Corps franc Pommiès dans les Basses-Pyrénées.

           Petit à petit, ces deux hommes regroupent autour d’eux par différents contacts une véritable ossature de mouvement de résistance. Meininger commence par rallier ses camarades du R.N.P.G. et prend ensuite contact avec le commandant Camus, ancien officier du 18ème et grand blessé des guerre (par ailleurs déjà engagé dans un maquis, à Bilhères-d’Ossau, et dans une filière d’évasion. Il s’entoure également de Joseph Chauvin qui est gardien du château de Pau et agent de liaison, ainsi que du chef du maquis de Bilhères, le commandant Pantin. Peillon de son côté entre en relation avec le commandant Galtier d’Auriac,  d’Oloron, qui est chargé des parachutages et du recrutement.

           Progressivement, le département commence donc à être quadrillé, le bataillon se mettant peu à peu en place. A sa tête, un état-major est installé à Pau. Il commande les groupes rassemblés en compagnies à Pau par le lieutenant Bourdaux, en sections, près de Lembeye, par le lieutenant Robert avec des réfugiés lorrains, près de Morlaàs et au nord-est de Pau, ainsi qu’à Thèze par le gendarme Moreau avec de jeunes cultivateurs.

           En parallèle se montent au nord de la capitale béarnaise, à proximité du camp d’aviation du Pont-long et à Orthez, des postes d’observation et des centres de renseignement de zone (secteur de Soumoulou-Pontacq-Nay).

           Jusqu’à la fin 1943, l’activité du C.F.P. dans les Basses-Pyrénées se limite pourtant comme dans les autres régions à la collecte d’informations, au recrutement et à la réception de parachutages avec camouflage d’armes. Le lieutenant Robert trouve par exemple dans la zone de Lembeye un terrain de parachutage homologué par Londres. De même, Vernet, par relation avec Meininger, entre au Corps franc Pommiès et recrute dans la région nayaise pour mettre en place une compagnie. En septembre, Galtier d’Auriac désigne le secrétaire de mairie Jean de Riquer chef d’une compagnie dans cette même région.

           Lancé comme une simple annexe du bataillon des Hautes Pyrénées, le C.F.P. dans les Basses-Pyrénées s’organise donc peu à peu et se dote d’une structure qui devient vite une des plus solides et des plus importantes parmi les mouvements de résistance du département.

           Relativement discret, voire inexistant jusqu’en fin 1943, le bataillon des Basses-Pyrénées profite ainsi de l’engagement progressif du Corps Franc Pommiès à l’échelle régionale, pour s’affirmer et pour devenir un élément essentiel de la résistance.

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