Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

ZANARDI André

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Zanardi André, né le 1er juillet 1927 à St-Rémy-de-Maurienne (73).

Décédé le 21 décembre 2010 à Poey-de-Lescar

 

 

 

Déporté à Auschwitz à l’âge de 15 ans et demi, il fut un acteur important du devoir de mémoire auprès des jeunes de la région.

Une implication sans faille

andre-zanardi-photo-jean-paul-gionnetInterné dans les camps de concentration d’Auschwitz puis de Buchenwald et Flossenburg alors qu’il n’a que quinze ans et demi, André Zanardi avait fait du devoir de mémoire son cheval de bataille. Retraité de l’armée, il avait décidé de libérer la parole sur ce passé douloureux en consacrant du temps à parcourir les établissements scolaires, collèges et lycées de la région, pour évoquer l’enfer d’une adolescence brisée par le nazisme.

Il fut également à l’origine de nombreux déplacements à Auschwitz en compagnie des jeunes lycéens du département.

Très impliqué dans de nombreuses associations en lien avec la mémoire et la déportation, il restait l’un des derniers survivants de cette époque tragique et restera dans les esprits de ceux qui l’ont croisé l’un des premiers à avoir soulevé avec courage l’immense chape de béton coulée depuis de longues années sur l’univers concentrationnaire.

>> Le témoignage du matricule 186567

Matricule 186567. Sur le bras gauche d’André Zanardi, ce tatouage ne s’est jamais effacé. « Je l’ai appris par coeur en allemand. Il fallait savoir répondre aux appels tous les jours. Nous n’étions que des numéros anonymes. Nous avons perdu notre identité en arrivant à Auschwitz » a-t-il témoigné à de multiples reprises.

Savoyard d’origine, installé en Béarn, André Zanardi a raconté la déportation pendant des dizaines d’années.

« Cela me coûte beaucoup de parler. Je le fais parce que je dois le faire, si on ne veut pas que tout recommence un jour. Ni haine. Ni oubli. C’est la devise des rescapés. La haine apporte la haine, la violence et la guerre » expliquait le déporté.

Quatrième d’une famille de onze enfants, il avait 15 ans quand il a été arrêté. « Je suis allé dans un cinéma de Chambéry avec une amie. J’ai été arrêté parce que j’ai allumé une cigarette. J’ai été conduit à la Gestapo. Pendant plusieurs heures, j’ai été interrogé, torturé, traité de petit terroriste. Mon frère Jean était dans l’un des réseaux de la résistance de la vallée de la Maurienne. De temps en temps, il me demandait quelques services. Au cours d’une séance de torture où l’on m’électrocutait les organes génitaux, je n’ai pas tenu… J’ai lâché un nom : celui de mon frère. Jean a été raflé. On ne l’a plus jamais revu. » Pendant des années, l’homme a traîné ce fardeau.

André Zanardi a été acheminé à Compiègne. Une semaine après, on l’a glissé dans un wagon de 150 personnes. Interminable voyage. Au camp d’Auschwitz où il a vu des milliers de personnes être « décimées, gazées, exécutées ou torturées par les Kapos… ». Il a changé six fois de camp, c’est ce qui l’a vraisemblablement sauvé du four crématoire. Birkenau, Buchenwald et Leipzig pour finir cette boucle de l’horrible en Haute-Silésie.

Puis est arrivé ce fameux mois de janvier 1945. « Un matin, on se lève. Il n’y avait plus personne dans les miradors de Leipzig. On sentait qu’il se passait quelque chose. Les nazis nous ont laissés là. derrière des barbelés toujours électrifiés. Tout d’un coup, un bruit sourd. C’était deux chars d’assaut de l’armée rouge. Ils ont foncé dans les barbelés provoquant des étincelles. On ne réalisait pas encore qu’on était libres. On est allé dans la ville voisine piller des magasins. Nous avions faim. Les Russes nous ont fait remonter dans des wagons et remis aux Américains en Moselle. » Il lui a fallu un mois pour regagner sa maison en Savoie.

Source: article de presse, La République des Pyrénées, 23/12/2010.

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Exemple de témoignage en milieu scolaire.  Blog du Lycée professionnel d’Oloron-Sainte-Marie.

Exemple de témoignage en milieu scolaire. Film réalisé par le Lycée Immaculée Conception, Pau

Exemple de témoignage en milieu scolaire. Enregistrement audio par le collège Simin Palay de Lescar

Histoire du convoi de déportation du 27 avril 1944 au départ de Compiègne. Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

 

 

 

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