Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Wisigoth Lorraine

Réseau polonais.

Références bibliographiques:

  • Eychenne (Emilienne). Les fougères de la liberté, Toulouse, éditions Milan, 1987, 339 p.

 

  • Laharie (Claude). Notes de travail. Pau, 2013

Plusieurs milliers de soldats polonais s’étaient réfugiés en France, après l’occupation de leur pays par les troupes allemandes, en septembre 1939, et avaient tenté de continuer la lutte. La défaite française de juin 1940 les amène à partir une nouvelle fois. Ils s’embarquent  à destination de l’Angleterre et rejoignent les troupes alliées.

Le réseau Wisigoth-Lorraine est créé dès juillet 1940. Un grand nombre d’officiers et de soldats polonais passent alors la ligne de démarcation et tentent  de rejoindre les armées alliées, en Afrique du Nord. Mais le passage de la frontière espagnole s’avère très difficile. Pour le faciliter, des organisations clandestines sont créées, principalement à Toulouse, où les militaires polonais sont regroupés. Ils y rencontrent des agents des services spéciaux, aguerris à la clandestinité depuis 1939, qui les incorporent dans leurs organisations. Ces Polonais libres joueront un rôle notable, dans les troupes alliées comme dans les réseaux de résistance.

Le réseau Wisigoth-Lorraine est organisé par le comte Andrzej Wyssogotha Zakzrewski (M. Georges), ancien officier polonais. Il est structuré en plusieurs branches (action, renseignements, passages, etc.). Dans le midi, il recouvre quatre départements, la Haute-Garonne, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées et les Basses-Pyrénées. Il est organisé et subventionné, depuis Londres, par le F.I.S. (Intelligence Service) et le B.C.R.A. (Bureau Central de Renseignement et d’Action). Mais son originalité n’est pas là. Elle réside dans le soutien de centaines de prêtres polonais réfugiés en France, qui mettent à sa disposition les refuges que l’Eglise de France leur a fournis. Ces ecclésiastiques y reçoivent des clandestins, les nourrissent et les habillent, et y fabriquent des faux papiers. Quant aux candidats au passage, il s’agit, en général, de Polonais évadés d’Allemagne, mais on trouve aussi des Français, des Yougoslaves ou des Tchèques, sans distinction d’origine ou de religion.

Bien structuré, le réseau est centré sur Lourdes. De là, partent régulièrement des convois vers les sommets et les vallées bigourdanes, béarnaises ou basques. Les passeurs sont des montagnards confirmés, comme Barthélémy Dronde, facteur à Sainte-Engrâce. En 1943, les itinéraires conduisent les évadés vers Arnéguy, Urepel, Saint-Etienne-de-Baïgorry et Uhart-Cize, où la frontière est plus accessible qu’en Bigorre, surtout pour des candidats mal préparés.

A l’été 1943, le réseau est démantelé par la Gestapo. Une quarantaine de responsables sont arrêtés et la mission catholique polonaise est décimée, après la déportation de quatorze de ses prêtres. Les survivants rejoindront Bénédictine, sous l’autorité du B.C.R.A. français.

Pour en savoir plus:

Sur notre site:

Réseaux, passages et passeurs. Voir fiche n° 15.

 

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