Jules Jézéquel, son fils Roger et sa bru Inès (née Leenhardt) ont été reconnus Justes parmi les Nations le 4 mars 2001 (dossier Yad Vachem n° 9239) à la requête de Fanny et Dorothée Blanck.

 

 

Jules Jézéquel.

est né le 18 décembre 1870 à Rochefort(17). Après des études de théologie à Montauban, de 1895 à 1906, il est pasteur à Souvigné (16), Laval (53) et Bourg-la-Reine (92).

En 1906, J. Jézéquel est appelé à Paris par son ami Wilfred Monod. Il est nommé secrétaire général de l’Union des Eglises réformées. Pendant la première guerre mondiale, il est aumônier de la 7ème division d’infanterie. Il est décoré de la croix de guerre et de la Légion d’honneur.

Dès 1907, Jules Jézéquel entre comme journaliste à la revue « Vie nouvelle » qui devient « Evangile et Liberté » en 1912. Il en est le rédacteur en chef jusqu’en 1925. Il collabore également à la revue  » Sillon » de Marc Sangnier et écrit avec Emmanuel Mounier, en 1938, une brochure dénonçant les persécutions dirigées contre l’Eglise confessante opposée au nazisme.

Militant œcuménique et pacifiste, J. Jézéquel devient vice-président du Rassemblement Universel pour la Paix en 1936.

En 1938, victime d’une campagne hostile, J. Jézéquel, « le pasteur rouge » démissionne de tous ses engagements et il se retire à Rontignon chez son fils Roger.

Jules Jézéquel est décédé le 10 décembre 1963 à Rouillé (86).

Roger et Inès Jézéquel.

Roger Jézéquel est né le 28 mars 1898 à Paris. Il s’engage en 1917.

Après la guerre, il obtient un diplôme d’études supérieures de philosophie et un doctorat en droit. Après des études de théologie à New York et à Paris, il devient pasteur à Saint-Palais-sur-Mer (17).

Écrivain engagé, il fonde en 1932 la revue « Hinc et nunc » avec le milieu des jeunes intellectuels protestants. En 1934, R. Jézéquel quitte le pastorat et se fixe à Rontignon. Il signe des articles pour la revue « Esprit » et entretient une correspondance avec Pierre Emmanuel, Emmanuel Mounier, Roger Leenhardt.

Mobilisé en 1939, il est incorporé à l’armée d’Orient. Il revient dans la propriété de Rontignon à la fin de l’année 1940.

Roger Jézéquel reprend ses activités intellectuelles. Il publie sous le pseudonyme de Roger Breuil.

Il est décédé à Paris le 1er mars 1948.

Inès Jézéquel née Leenhardt (soeur de Roger Leenhardt) le 11 septembre 1907 à Montpellier. Elle épouse Roger Jézéquel le 12 avril 1928. Inès assure la gestion de la propriété agricole de Rontignon. Elle décède à Paris le 8 avril 1995.

 

Leurs actions.

Roger et Inès Jézéquel ont acquis une propriété agricole « La Chartreuse » à Rontignon dont Inès assurait la gestion.

Dès 1938, ils accueillent Fanny Blanck et sa fille Dorothée. Fanny, d’origine polonaise, militante communiste, a été emprisonnée dès 1933 en Allemagne. Après sa libération, elle récupère sa fille placée dans un orphelinat en Suisse et se réfugie avec elle chez les Jézéquel. Elles y resteront jusqu’en 1945.

Les Jézéquel hébergent pendant toute la durée de la guerre de nombreux réfugiés. Parmi ceux-ci, des anciens des Brigades Internationales dont les animateurs du réseau Ryback-Rossi , de nombreux fugitifs juifs, des réfractaires du S.T.O. Le plus souvent, les fugitifs restent peu de temps chez les Jézéquel avant de passer les Pyrénées. Cependant une dizaine d’entre-eux seront hébergés et cachés jusqu’à la fin des hostilités.

Le refuge de « la Chartreuse » ne cesse son activité qu’à la Libération.

C’est à l’initiative de la famille Blanck que les Jézéquel sont reconnus « Justes parmi les Nations » (dossier Yad Vachem n°9239) en date du 4 mars 2001.

 

Pour plus d’information.

Site AJPN (Anonymes, Justes et Persécutés de la période Nazie):

Jules

Roger

Inès

Jules Jézéquel a été homologués au titre des Forces Françaises Combattantes – réseau Ryback-Rossi.