Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Rumeurs de création d’une milice. Janvier, février 1943.
Une note, issue des Renseignements Généraux, datée du 7 janvier 1943, informe le Préfet et le Commissaire principal de Police du projet de création « d’une milice » par le Président Laval.
Transcription de la note des Renseignements Généraux.
RENSEIGNEMENTS
J’ai l’honneur de vous faire connaître ce qui suit :
On parle beaucoup dans les milieux P.P.F. de prochaines mesures que serait amené à prendre le Président LAVAL, et notamment des pleins pouvoirs qu’il accorderait aux S.O.L.
D’après les membres du P.P.F., le Président LAVAL aurait l’intention de former une milice, elle serait constituée par le S.O.L. Les membres du P.P.F. sont d’accord pour dire que DORIOT au cas où il verrait qu’il ne peut agir seul, faute de troupes, et aussi pour faire l’unité nationale, n’hésitera pas à entrer dans le S.O.L.pour faire bloc avec lui.
On y ajoute dans ce même milieu que la formation de cette milice paraît très prochaine et qu’elle est la dernière expérience que les allemands permette au Président LAVAL.
Le 7 janvier 1943
DESTINATAIRES :
Monsieur le Préfet des B.P. (cabinet)
Monsieur le Commissaire Principal
Chef du Service régional à TOULOUSE.
Cachet à date :
Préfecture des Basses-Pyrénées
8 janvier 1943
Source: AD64 cote 1031W165
La Milice est officiellement crée le 30 janvier 1943.
Cette création fait l’objet de nouvelles notes des Renseignements Généraux en date du 1er et du 2 février 1943 qui commente la perception de cette nouveauté dans l’opinion publique.
Transcription des notes des Renseignements Généraux.
Note du 1er février
RENSEIGNEMENTS
N° 917 L.5. A/S Etat d’esprit SOL
La création de la milice française annoncée par la radio et la presse est assez peu commentée en raison du fait que l’instruction d’application de la loi est encore inconnue.
Les premières réactions démontrent cependant que les pouvoirs politiques confiés à ce nouvel organisme sont de nature à provoquer quelques critiques. On se demande jusqu’où vont ses pouvoirs et dans quelles conditions ils seront exécutés.
On pense que les S.O.L. ne seront pas en totalité admis dans la milice et on espère que ceux d’entre eux qui y seront incorporés feront l’objet d’une sélection préalable car l’opinion publique estime que que les dits S.O.L. ont été admis sans garanties suffisantes tant au point de vu moral que national.
Par contre, la parution de cette loi semble avoir fait renaître la confiance chez les S.O.L.. En effet, très rares étaient les membres qui portaient ostensiblement l’insigne.
Aujourd’hui quelques uns d’entre eux (rares cependant) portent cet insigne.
Certaines personnes voient dans cette création un renforcement des forces de police destiné à combler les vides de la G.M.R. versée en majeure partie dans la Gendarmerie départementale tandis que d’autres pensent qu’il s’agit d’un organisme destiné à seconder la police plus particulièrement dans son œuvre d’épuration générale.
Le 1er février 1943.
Note du 2 février
RENSEIGNEMENTS
n°948 B.5
A/S de la nouvelle Milice.
La nouvelle de la création d’une milice est interprétée par la population comme la volonté du Gouvernement de vouloir maintenir l’ordre à tout prix en cas de troubles.
Le bruit selon lequel les membres de cette milice allaient recevoir des émoluments mensuels de 2.500 francs est différemment commentée et quelques personnes disent qu’il aurait été préférable de faire appel à des hommes uniquement animés par leur idéal.
Le 2 février 1943.
Source: AD64 cote 1031W165
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