Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Résistance intellectuelle. Une conférence de l’abbé Sorel suscite des réactions.
Résistance intellectuelle. Le cabinet civil de Pétain interroge le Préfet des Basses Pyrénées sur l’attitude du clergé vis à vis d’une conférence donnée par l’abbé Sorel . Automne 1942.
Après une conférence donnée par l’abbé Sorel sous les auspices du Groupe « Collaboration » , le cabinet civil du Maréchal Pétain demande au préfet des Basses-Pyrénées des explications sur le comportement du clergé local.
Lettre du cabinet civil au Préfet.
9/C
Cabinet Civil du VICHY, le 12 octobre 1942
Maréchal PETAIN
Chef de l’Etat
à Monsieur le Préfet des BASSES-PYRENEES. (Cabinet)
L’attention du Cabinet du Maréchal a été attirée sur l’attitude qu’aurait prise le clergé dans votre Département vis à vis d’une conférence donnée le 13 octobre au Théâtre Municipal St-Louis à Pau, par l’Abbé SOREL, sous les auspices du Groupe « Collaboration ».
Je vous serais obligé, en me faisant parvenir les renseignements en votre possession sur cette affaire, de bien vouloir me faire connaître dans quelles mesures les thèmes développés par l’Abbé SOREL risquent de heurter les milieux religieux, certaines positions prises par le Conférencier étant signalées comme choquantes par les membres du Clergé.
Le Maître des Requêtes au Conseil d’Etat
Chef du Cabinet Civil
Signé: Lavagne
Lettre de réponse du Préfet des Basses-Pyrénées.
PAU, le … novembre
P.L./L/G.
C.D. A.B.I.
Le Préfet des Basses-Pyrénées
à Monsieur le Chef du Cabinet Civil du Maréchal PETAIN, Chef de l’Etat
à VICHY
Objet : A/s d’une conférence donnée à PAU par M. l’Abbé SOREL.
Référence : V/ lettre 9/RC du 22 octobre 1942.
Par communication citée en référence, vous m’avez informé que votre attention était appelée sur l’attitude prise par le clergé des Basses-Pyrénées, à l’occasion d’une conférence donnée, le 13 octobre dernier, au théâtre St-Louis à Pau par M. l’Abbé SOREL sous auspices du Groupe « Collaboration ».
J’ai l’honneur de vous fait connaître que le clergé local, en manifestant son hostilité à l’égard du conférencier, n’a fait que saisir une occasion d’affirmer la position prise au sujet de la Question Juive et des mesures dont les israélites sont l’objet en France en particulier, et en Europe en général.
Cette attitude adoptée, semble-t-il par un grand nombre d’ecclésiastiques français, ne paraît pas devoir particulièrement au clergé béarnais. -Je ne crois pas devoir m’étendre sur ces raisons qui vous sont connues.
Il semble, en tout état de cause, que les réactions qui se sont produites résultent, non seulement des thèmes développés par M. l’Abbé SOREL, mais aussi et surtout du fait de les voir exposés par un prêtre.
Le Préfet
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