Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Prisonniers de guerre allemands au camp du Polo Beyris de Bayonne (dépôt 189) 1944 – 1947
Contribution transmise par Claire Frossard et le collectif « Pour la Mémoire du Camp du Beyris ».
Le camp du Polo Beyris (1939 – 1947)
Le quartier Beyris, aux limites de Bayonne et d’Anglet, disposait au début du XXème siècle d’un terrain de polo, sport équestre très prisé de la clientèle aristocratique qui fréquentait à cette époque la Côte Basque. Ce terrain s’étendait sur huit hectares et comportait, outre un très vaste espace engazonné, des écuries, une ferme (Kabana) et un pavillon.
En 1937 la ville de Bayonne rachète le polo à son propriétaire privé, Etienne Balsan, car elle y envisage la construction d’un lycée de jeunes filles et l’aménagement d’un terrain de sport.
Les aléas de l’Histoire vont faire connaître à cet emplacement un destin bien éloigné de son objectif premier : entre 1939 et 1947 le polo de Beyris devient un lieu d’enfermement qui accueille successivement différents types de population :
- des familles de Républicains espagnols, venues se réfugier en France après la Retirada. Les écuries du polo sont réquisitionnées par le préfet pour y entasser, à même la paille, des centaines de femmes, enfants et vieillards, de début février 1939 à fin septembre 1939.
- des prisonniers de guerre issus des troupes coloniales (Africains, Nord-Africains, Malgaches…) dont les Allemands ne voulaient pas sur leur sol. Les Allemands réquisitionnent le domaine du Polo le 27 août 1940 pour y faire édifier rapidement un camp, composé d’une cinquantaine de baraques en bois, entouré d’une triple rangée de fils barbelés et dominé par 5 miradors. Ce sera le Frontstalag 222, opérationnel dès novembre 1940, par où vont transiter des milliers de prisonniers coloniaux, répartis aussi dans des camps annexes et de nombreux arbeitskommandos depuis Hendaye jusqu’au milieu des Landes. Le Frontstalag 222 va être libéré le 22 août 1944.
- des collaborateurs, présumés ou avérés, et trafiquants du marché noir, arrêtés dans la région de Bayonne dès la Libération : c’est le temps de «l’épuration ». Environ 800 hommes et femmes passent par ce camp à partir du 18 septembre 1944, logés dans les baraques en bois de l’ancien Frontstalag. Il s’agit à la fois d’un camp « d’internement administratif » et d’un centre de triage en attendant une présentation devant l’autorité judiciaire, une assignation à résidence, ou une détention au camp de Gurs. Les derniers « détenus politiques et administratifs », comme les circulaires officielles les désignent alors, sont transférés à Gurs le 20 avril 1945.
- des prisonniers de guerre allemands, qui commencent à être internés dans la partie Nord du camp dès l’automne 1944, et qui occuperont le camp entier à partir du 20 avril 1945, toujours dans les mêmes baraques de l’ancien Frontstalag. Le camp du Polo Beyris s’appelle alors «dépôt 189 » et dépend de la XVIIIème Région Militaire. Des milliers de prisonniers allemands vont passer par ce camp, répartis à leur tour dans de nombreux camps annexes et commandos de travail suivant les besoins. Le dépôt 189 ferme fin 1947.
- Mars 2016.
C’est à cette dernière période que nous consacrons cette fois les pages suivantes.
Le dépôt 189 pour les prisonniers de guerre allemands de 1944 à 1947.
Brochure distribuée dans toutes les communes de France à l’automne 1945.
(Pôle Archives de Bayonne et du Pays Basque, E Dépôt de Bidart 4H – 20)
Le collectif pour la mémoire du Camp de Beyris.
Rien dans ce quartier du Polo Beyris ne rappelait ce qui s’est passé et les milliers de personnes qui ont souffert là. Des bénévoles et des habitants du quartier ont donc décidé, début 2012, de former un Collectif pour la Mémoire du Camp de Beyris. Ce Collectif reste ouvert à toute personne intéressée désirant faire des recherches sur les quatre périodes de ce camp. Nos découvertes successives aux Archives Départementales 64, aux Archives Nationales, au Service Historique de la Défense…, nous permettent d’enrichir constamment nos connaissances. Nous échangeons également avec des universitaires, des chercheurs, ou de simples passionnés d’Histoire. Il est important aussi de pouvoir recueillir des témoignages, des photos, lettres, ou articles concernant cette période.
Les recherches continuent !… Merci à tous ceux qui participent à ce travail collectif !
Contact: c_campbeyris@orange.fr
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