Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Policiers-résistants de la 17ème Brigade de Pau. GERVAIS Pierre.
GERVAIS Pierre, Marie, Jacques.
Né le 15 février 1909 à ISSY les MOULINAUX (Hauts de Seine),
Fils de Maurice et CASTEAU Marcelle
Marié à Eugénie Moriceau le 04/11/1935 à AINCOURT(95).
Domicilié durant l’occupation : 15 rue Lespy à PAU.
Fils d’un artiste peintre et d’une mère au foyer, Pierre GERVAIS fait des études secondaires.
Il est employé de commerce avant de rentrer dans la police comme inspecteur provisoire le 21 septembre 1938 au service des Courses et Jeux à PARIS.
Il est mobilisé en septembre 1939 et affecté en janvier 1940 à la Sûreté aux Armées.
Il est affecté aux Renseignements Généraux dès juillet 1940. Il est un de ceux qui parlait deux langues étrangères, l’anglais et l’aoussat (qui se parle en Afrique Occidentale Française).
Le 1er mars 1943, il est affecté à la 17ème Brigade de Police de Sûreté ; il y est nommé inspecteur auxiliaire en 1944.
Il est révoqué par abandon de poste du 12 juin 1944 le 7 juillet de la même année.
Il est mentionné comme ses camarades, la circulaire de recherches Pol. Sur.5 N°762 du 5 juillet 1944 éditée par le Ministère de l’Intérieur. Son abandon est daté du 10 juin 1944. Il est titulaire de la carte de police N°323 et détient le pistolet RUBY N° 100.699.
Il sera affecté dans la Section des Affaires Politiques de la 17ème Brigade sur ordre du Commissaire Principal SPOTTI ; ce dernier, Résistant, connaissait déjà son appartenance au service de Renseignement de l’A.S.
L’inspecteur principal ROIGNANT lui fera une attestation élogieuse certifiant qu’il a été un agent très actif de son service de renseignements et le citera comme son principal collaborateur : « ses connaissances étendues des groupements politiques et des personnalités rurales de la région lui ont permis de me tenir journellement au courant des faits et gestes de certains collaborateurs, ennemis de la Résistance. Ce fonctionnaire, affecté à PAU depuis 1940 , s’est fait beaucoup de relations dans la région. Chargé à dessein par Monsieur le Commissaire Principal, chef de la 17ème Brigade de Police de Sûreté à PAU de presque toutes les enquêtes sur les résistants recherchés par le S.T.O. Il a su se servir adroitement de ses nombreuses relations pour faire prévenir ceux qu’il recherchait. »
Ayant à enquêter sur les maquis des Landes, il a soutenu pendant deux mois une controverse avec le commissaire divisionnaire CHIRON chef de la Brigade de Sûreté de BORDEAUX. Ce dernier mentionnait dans ses rapports les emplacements des maquis du département des Landes. L ‘inspecteur GERVAIS (qui est chargé par la direction de PJ de TOULOUSE dont dépend PAU) réussi à imposer ses conclusions face au puissant commissaire de BORDEAUX et les maquis landais seront épargnés.
Une enquête délicate sera confiée à l’inspecteur GERVAIS suite à un rapport transmis par la Milice de TOULOUSE visant des résistants de Bagnères-de-Bigorre. Les personnes visées furent discrètement informées et l’affaire éventée.
Le 12 juin 1944, entre vers 07h30 Pierre GERVAIS récupère le véhicule garé rue Montpezat ; véhicule Peugeot 202 de la Brigade immatriculé 1245 HU 2 avec comme passagers entres autres BRANDI et FOURCANS. Il rejoint le maquis de Rébénacq, compagnie Robespierre de l’Armée Secrète avec ses camarades.
Il se retrouve donc également à REBENACQ ce 14 juin 1944 lorsque les Allemands attaquent le maquis. Le combat commence, violent mais la supériorité en nombre et en armes des allemands leur donne vite un avantage certain. La colonne allemande qui compte environ 250 à 300 allemands est puissamment armée.
Au début, l’inspecteur GERVAIS se retrouve isolé sur les hauteurs de Lasseube avec LAURENS et d’autres mais il parvient après quelques jours à reprendre le contact avec le P.C. départemental. Il est chargé avec LAURENS de rester là où ils ont installé leur campement afin de surveiller les alentours. Il participera à du renseignement jusqu’à la Libération.
Ensuite, il reprendra ses fonctions d’inspecteur de police auxiliaire à la 17ème brigade de Police Judiciaire fin août 1944. Il sera chargé alors des enquêtes ayant trait à l’épuration. Il lui faudra attendre 1946 pour pouvoir être nommé Inspecteur stagiaire !
En octobre 1954, l’inspecteur OPJ GERVAIS sollicite encore un énième examen de sa situation administrative évoquant sa précarité entre 1938 et 1946 et la perte indiciaire qui s’en est suivie. En effet, il estime avoir été bloqué depuis les années de l’occupation par le Gouvernement de Vichy et dénoncé pour son hostilité au Cabinet du Maréchal Pétain par le Président local d’une section de la Légion des Combattants des Basses-Pyrénées.
Il semble que cet inspecteur n’ait rien obtenu malgré sa conduite exemplaire au sein de la police judiciaire pendant l’occupation.
Il est titulaire de la médaille d’Argent de la Reconnaissance française au titre de la Résistance.
Il décède le 5 août 1967 à Clichy La Garenne à 58 ans.
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