Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Pau. Etat major F.F.I. Surveillance et enlèvement d’un suspect. Juillet 1944. Rapport du gendarme GUERENNE.
Rapport de gendarmerie relatant les conditions de surveillance et d’enlèvement d’un suspect, agent de renseignement collaborationniste, au cours du mois de juillet 1944, à Pau.
FORCES FRANCAISES DE L’INTERIEUR
DEPARTEMENT DES BASSES-PYRENEES
ETAT MAJOR 2ème BUREAU.
PAU, le 25 juillet 1944.
Rapport du gendarme GUERENNE Maurice de la Brigade Motorisée de Gurs (B.P.) au service de l’Etat Major du 2ème bureau à Pau.
J’ai l’honneur de rapporter ce qui suit : le jeudi 13 juillet 1944, vers 12 heures, me trouvant à la terrasse du restaurant SOUVESTRE, place du Foirail à Pau, j’ai vu venir à bicyclette et en direction de la rue Carnot, Monsieur le Commandant DAVERGNE.
A peine fut-il arrivé à la hauteur du garage PICOT à coté du dit restaurant qu’il fut interpellé par MARTIN membre actif de la Résistance.
A ce moment même, un individu de 25 à 28 ans de taille moyenne, vêtu d’une culotte grise à rayures noires, d’un blouson mastic, chaussé d’espadrilles et portant des lunettes noires se rapprochait des deux hommes afin d’écouter la conversation.
L’entretien terminé, j’ai suivi à bicyclette et à distance l’individu. Ce dernier rentra directement à la Villa Ste Hélène, allées de Morlaas centre de la Milice.
Aucun doute n’était possible, cet homme était un Milicien ou un agent de renseignements.
Le lendemain 14 juillet j’ai rencontré MARTIN et l’ai prié de m’attendre un instant.
Je me suis rendu au Bureau de la Compagnie où je vis Mr. Le Chef d’Escadron DAVERGNE ; j’ai prévenu ce dernier que sa conversation avait été suivie par un suspect et qu’il devait faire l’objet d’une surveillance certaine dans ses déplacements et ses relations.
En effet à plusieurs reprises j’ai dû prévenir le Commandant du 15 au 22 juillet 1944.
Etant en liaison avec le Capitaine ex VIDAL, j’ai proposé au Commandant Davergne de servir d’intermédiaire entre lui et la Résistance, pour la transmission des renseignements, de façon qu’aucune conversation ne soit faite à l’extérieur.
Le Chef d’Escadron DAVERGNE a accepté.
Les renseignements et les visites indispensables furent donc établies dans ce sens.
Le lundi 24 juillet à 10 heures 45, je retrouve place du Foirail l’individu suspect (probablement en quête de renseignements). Je décide d’avertir MARTIN, leur Chef de groupe ALBERT et plusieurs autres appartenant tous à la Compagnie du Capitaine ex VIDAL, tous membres actifs de la Résistance.
En quelques secondes l’homme se trouve entrainé à l’intérieur du Café NICOLAU voisin du Restaurant SOUVESTRE.
La Résistance se chargea de liquider l’affaire. A 15 heures le Chef de Groupe ALBERT me le confirma.
Cet individu répondait au nom d’ALBERT BERNARD, connu comme agent de la Gestapo et ayant des ramifications avec la Milice.
Le Chef de Groupe ALBERT nommé par la suite Lieutenant à la Compagnie du Capitaine VERNET a pris connaissance du présent rapport et m’a déclaré que tout était conforme. Le Commandant DAVERGNE fut prévenu par mes soins.
Fait à Pau le 25 juillet 1944
Signature
Le Chef d’Escadron Davergne de la 18 Légion de Gendarmerie atteste que les déclarations ci-dessus faites par le gendarme Guérenne Maurice de la brigade de Gurs sont exactes.
A Bordeaux le 14 novembre 1944.
Signature
Source: archives de l’association.
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