Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Moncaup. Découverte des cadavres de 2 résistants. 19 juillet 1944. Rapport de gendarmerie.
Rapport de gendarmerie établi à la suite de la découverte des cadavres de 2 résistants fusillés par les Allemands le 18 juillet 1944.
19 juillet 1944 Brigade de Lembeye
Découverte des cadavres de 2 résistants à Moncaup.
P.V. de Mounaix Honoré, maréchal des logis chef
et de Rimbaut Raymond.
Au quartier dit « Magnec » territoire de Moncaup, à 100m environ des maisons d’habitation de M.M. Curbet et Laclotte, dans un taillis se trouvent les corps de 2 jeunes gens, l’un a la face contre terre et un tricot verdâtre tout ensanglanté. En outre, il porte 2 blessures à la face. Celles-ci semblent provenir d’une arme à feu et avoir été faites à courte distance (en raison de la grandeur des blessures).
L’autre porte également 2 blessures à hauteur du sein gauche et 2 autres à la face. Ces dernières semblent également avoir été faites à courte distance.
Fouillés ils n’ont été trouvés porteur d’aucune pièce permettant de les identifier. Seul le dernier a été trouvé porteur d’un mouchoir de poche marqué aux initiales RR.
Déclaration de M. Curbet Jean-Marie, 49 ans, cultivateur :
Ce matin vers 7h je me rendais à la source quand en traversant le taillis situé à proximité de ma maison, j’ai aperçu le corps de 2 jeunes gens qui avaient été fusillés sur place. J’ai fait immédiatement prévenir mon voisin Laclotte qui à son tour a alerté m .le maire. Je présume que les 2 victimes découvertes ont été fusillées hier matin vers 11h, car j’ai entendu des coups de feu dans cette direction.
Déclaration de M. Laclotte André, 45 ans, cultivateur :
Ce matin vers 8h j’ai été prévenu par mon voisin Curbet qu’il venait de découvrir les corps de jeunes gens qui semblaient avoir été fusillés sur place.
Je me suis rendu sur les lieux avec mon voisin Curbet et j’ai constaté la réalité de cette présomption.
Comme hier dans la matinée une colonne allemande avait été aperçue conduisant 2 prisonniers, je présume qu’elle les a fusillé à l’endroit où ils ont été découverts.
Le maire Tambouré Paul, 46 ans, déclare :
Comme il semblait qu’ils avaient été fusillés, j’ai pensé qu’il s’agissait de 2 jeunes gens du « maquis » qui avaient été faits prisonniers hier par une colonne allemande qui opérait dans la région. Ceux-ci ont été aperçus par plusieurs personnes qui ont reconnu qu’il s’agissait bien de ces jeunes gens.
Permis d’inhumer délivré par le Dr. Casty de Lembeye.
Signalement des victimes
1) taille 1,75m environ, chemise rayée gris, blouson vert (chantier de jeunesse), pantalon kaki coupé au-dessus du genou, 23 ans environ, cheveux châtain foncé, visage imberbe. Mauvaise dentition. Chaussé de brodequins de marche. Porteur d’un mouchoir aux initiales RR.
2) Paraissant 26 ans environ, 1,64m, cheveux bruns, corpulence mince. Vêtu d’un tricot en laine verte et d’une culotte de cheval noire avec lacets et basanes en cuir à hauteur des genoux. Dent aurifiée canine droite à la mâchoire inférieure coté droit. Chaussé de brodequins.
Aujourd’hui 20 courant, avant de clore le présent P.V. nous apprenons par la rumeur publique que les 2 jeunes gens qui ont été retrouvés fusillés à Moncaup avaient faits prisonniers le samedi 15 juillet 1944 à Sombrun (H. Pyr.). Il semble qu’ils aient été ramenés sur les lieux dans le but de les faire parler.
Source: archives de l’association.
Stèle érigée en mémoire des 2 victimes du 18 juillet 1944.
Voir le témoignage de Laclotte Albert, témoin oculaire des faits mentionnés dans ce rapport: cliquer ici
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