Monassut. Dégâts de guerre suite aux combats du 13 juillet 1944. Procès verbal de gendarmerie.

 

Recensement par la gendarmerie de dégâts occasionnés aux bâtiments publics et privés au cours des combats entre une colonne allemande et un groupe de résistants le 13 juillet 1944.

Voir page 202 et 227 in  Poullenot (Louis). Basses-Pyrénées. Occupation. Libération. 1940-1945. J & D Editions. Biarritz. 1995. 366 p.

 

 

Légion de Gascogne                                                                                                                                                                                      Gendarmerie nationale

Compagnie des Basses-Pyrénées

Brigade de Lembeye

N° 194 du 16 juillet 1944

 

Procès verbal constatant des dégâts de guerre, commis dans la commune de Monassut au cours d’un combat entre une colonne allemande et un groupe de résistance, le 13 juillet 1944.

 

Ce jourd’hui, seize juillet mil neuf cent quarante quatre à dix huit heures.

Nous, soussignés SALVAT Maurice et MAREAU Joseph, gendarmes à la résidence de Lembeye, département des Basses-Pyrénées, revêtus de notre uniforme et conformément aux ordres de nos chefs, procédant à une enquête dans la commune de Monassut (Basses-Pyrénées), sur les dégâts de guerre commis au cours d’un combat engagé le 13 juillet, entre une colonne allemande et un groupe de résistance, avons recueilli les déclarations suivantes de :

1° Monsieur BIDOU Louis, 65 ans, maire de la commune de Monassut (Basses-Pyrénées) déclare :

«Le 13 juillet 1944, vers 10 heures 30, une colonne allemande s’est rencontrée avec un groupe de résistance et un combat s’est livré au cours duquel douze morts ont été relevés sur les théâtre d’opération.

Plusieurs dégâts ont été commis dans la commune et sont les suivants :

A la maison DEMENGEOT, la toiture et plusieurs vitres ont subi des dégâts.

A la maison d’école, la toiture est abîmée et plusieurs vitres brisées. 

Chez Monsieur MOURA, une croisée entièrement brisée ainsi qu’un pan de mur.

Ce sont les seules constatations qui m’ont été déclarées.

Aucune victime de la population de la commune ne m’a été signalée ».

Lecture faite, persiste et signe.

Nous nous sommes rendus sur les lieux et avons constaté ce qui suit :

1° A la maison d’école nous apercevons deux trous d’un diamètre de 20 centimètres sur la toiture. La façade est a été également touchée. Sur cette façade, les dégâts sont insignifiants.

2° A la maison MOURA : les deux fenêtres de la façade nord sont complètement brisées ainsi qu’une partie du mur gauche qui retient la fenêtre. La porte d’entrée a été légèrement détériorée par des projectiles. La fenêtre de la façade est a eu quatre carreaux de vitre brisés. A l’intérieur de la cuisine un carreau de vitre d’un placard a été également brisé. Le toit de la maison a également été détérioré par des projectiles. 

3° La maison DEMENGEOT a subi des dégâts assez importants. Nous remarquons sur la toiture sud une douzaine de trous d’un diamètre de 20 centimètres environ. A celle de la face est, cinq trous du même diamètre sont apparents. Ceux-ci semblent faits par de petits projectiles lancés par un canon di calibre de 27mm.

Nous remarquons également que seize carreaux de vitre des différentes fenêtres de la maison d’habitation ont été brisés et deux volets ont été criblés de balles.

Continuant l’enquête, nous recevons les déclarations suivantes de :

1° Madame MONJOUSTE Hélène, née Sériés, 30 ans, institutrice à Monassut (Basses-Pyrénées), déclare

« Au cours du combat qui a eu lieu le 13 juillet 1944 entre une colonne allemande et un groupe de résistance, certains dégâts ont été commis par des projectiles à la maison d’école.

Ces dégâts sont les suivants :

1° Deux trous d’un diamètre de 20 centimètres ont été faits sur la toiture par deux obus, probablement d’un canon de calibre 27 millimètres.

2° La façade est a été également touchée par trois projectiles. Sur cette façade, les dégâts sont insignifiants ».

Lecture fait, persiste et signe.

2° Monsieur MOURA Pierre , 40 ans, propriétaire à Monassut (Basses-Pyrénées), déclare :

« Les dégâts suivants ont été commis à ma maison d’habitation au cours du combat qui a eu lieu le 13 juillet 1944 entre une colonne allemande et un groupe de résistance :

1° A la façade nord, deux fenêtres ont été complètement brisées ainsi que le mur du coté gauche, par des projectiles de guerre.

2° La porte d’entrée a été également détériorée par des projectiles.

3° A la façade est, la fenêtre a été touchée par des balles et quatre carreaux de vitre ont été brisés ainsi qu’un carreau d’un placard qui se trouvait à l’intérieur de la cuisine.

Le toit de la ma maison a été également touché par des balles.

J’estime le préjudice de guerre causé à ma maison d’habitation à la somme approximative de dix milles francs ».

Lecture faite, persiste et signe.

3° Madame DEMENGEOT Eugénie , 58ans, née Roger Herrant, propriétaire à Monassut (Basses-Pyrénées) déclare :

« Les dégâts suivants ont été commis à ma maison d’habitation au cours d’un combat qui a eu lieu entre les troupes allemandes et un groupe de résistance :

1° Sur la toiture face au sud, une douzaine d’obus de 27 millimètres y sont tombés et l’ont détériorée.

2° A celle face à l’est, cinq obus de même calibre ont commis également des dégâts.

3° A cours de ce combat, seize carreaux de vitre ont été brisés et deux volets criblés de balles.

J’estime les dégâts occasionnés à mon immeuble à la somme approximative de vingt milles francs ».

Lecture faite, persiste et signe.

Trois expéditions destinées 1° A Monsieur le Procureur de la République à Pau.

                                               2° A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées.

                                               3° Aux archives.

 

Mention marginale :

Vu, transmis par le Chef d’Escadron, Commandant la Compagnie

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées à Pau

Pau, le  20 juillet 1944

Pr le Chef d’Escadron DAVERGNE

Commandant la Compagnie

Le Lieutenant  ROCHE, Adjoint.

 

Source: ADPA  1031W132