Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Milice Française. Tiraillements au sein du mouvement. Mai 1943.

Rapidement après sa création (voir article dédié) des tiraillements apparaissent au sein du mouvement. La ligne politique adoptée par le Chef Adjoint de l’organisation est contestée lors d’une réunion du mouvement.Cette contestation fait l’objet d’une note du service des Renseignements généraux au Préfet du département.

 

La note est datée du 13 mai 1943.

La démission du Chef Adjoint de la Milice Française sera effectivement entérinée au début du mois de juin 1943 (voir article dédié)

 

 

 

N° 3317 – B.6.

 

             RENSEIGNEMENTS Confidentiels

             A/S de la Milice – Son activité.

 

                Au cours de la dernière réunion hebdomadaire de la Franc-Garde, qui a eu lieu au siège de la Milice, hôtel Gassion à Pau, le mardi 11 courant dans la soirée, un mouvement d’hostilité parait s’être déclaré à l’égard du Commandant en retraite LAUZIER, Charles, Louis, né le 29 mai 1890 à Bourg (Cher) domicilié hôtel des Pyrénées à Pau ou à Lasseube (B.P.), Chef Adjoint de la Milice Française pour les Basses-Pyrénées.

  1. TOUYA Louis Bernard, né le 4 février 1895 à Pau, employé domicilié 38 rue Castetnau à Pau, milicien, membre au groupe « Collaboration » de Pau, interpella M. le Commandant LAUZIER, qui venait de faire une harangue au sujet des juifs, et de l’attentat dont un milicien a été dernièrement victime à Tarbes, et lui demanda qu’il précise à l’assistance son point de vue en ce qui concerne la Collaboration avec l’Allemagne.
  2. le Commandant LAUZIER n’ayant donné que des explications évasives, disant notamment qu’il n’était ni allemand, ni italien, ni américain mais français, et laissé entendre que le Maréchal « n’entrevoyait la Collaboration que sur le plan économique », M. TOUYA quitta la salle en disant qu’il donnait sa démission de la Milice. Le lendemain, il renvoyait sa tenue de Milicien à l’hôtel Gassion.

                Selon les renseignements qui m’ont été fournis à tire confidentiel le départ de la salle de réunion, par M. TOUYA aurait été suivi par cinq autres, dont celui du nommé MAGGIAR Claude, né le 21 novembre 1916 à Paris, chef de service, domicilié 8 avenue Henri Russel à Pau.

                Les miliciens partisans de la collaboration intégrale avec l’Allemagne paraissent donc ne pas approuver le Commandant LAUZIER auquel ils lui reprocheraient une attitude équivoque à ce point de vue. Un indice, qui est susceptible de faire le point sur cette dissension, réside dans le fait que le Commandant en retraite CAMBEUR Stanislas, né le 14 janvier 1884 à St-Hippolyte (Landes) domicilié 7 rue Gaston Lamegnère à Pau, milicien, membre influent du groupe « Collaboration » de Pau (a été le chef des jeunes de l’Europe Nouvelle) a rendu visite à M. TOUYA et lui a déclaré qu’il approuvait entièrement son attitude.

                D’autre part, quelques miliciens reprochent au Commandant LAUZIER d’être  « un drôle de type », en ce sens que ses paroles sont très souvent en contradiction avec ses actes et qu’ils « gonflent » continuellement ses troupes contre les communistes, gaullistes, juifs, franc-maçons, sans jamais passer à l’action.

                On dit, dans ces mêmes milieux, qu’il n’y a pas moyen de savoir au juste ce que veut et où veut en venir le Commandant LAUZIER. On fait ressortir que dernièrement au moment de partir pour Nay, où la milice devait donner une réunion, les Miliciens voulurent chanter le troisième couplet de la Marseillaise cher au Maréchal. Le Commandant LAUZIER s’y serait opposé en disant «  Le Maréchal n’a rien à voir chez nous, commencez par le 1er couplet ».

 

PAU, le 13 mai 1943

Source: AD64  87W46.

Fac-similé de l’original.

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