Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Milice Française. Réticences du Préfet. Octobre 1943.

Suite à la création de la Milice Française, le Préfet des Basses-Pyrénées exprime ses réticences quant à son emploi comme force de maintien de l’ordre.

 

 

Le Préfet du département demande, par lettre, à son supérieur hiérarchique, le Préfet Régional, des consignes quant au recours à la Milice comme force du maintien de l’ordre étant donné les directives de désignation, a priori, d’otages destinés à protéger les miliciens d’éventuels attentats.

 

 

Copie de la lettre du 23 octobre 1943.

 

PAU, le 23 octobre 1943

P.L./O.B.

C.S.D. 555

Tampon : SECRET

Le Préfet des Basses-Pyrénées

à Monsieur le Préfet Régional

  • Cabinet –

à TOULOUSE.

 

 

Objet : A/s de l’utilisation éventuelle de la Milice Française.-

 

        J’ai l’honneur de vous faire connaitre qu’au cours de la réunion privée de la Milice Française qui s’est tenue à PAU le 16 octobre et à laquelle assistaient les représentants de la presse régionale et locale, M. MOUNIER, Délégué à la propagande, a commenté un passage du journal « COMBATS » libellé ainsi qu’il suit : «  Milicien tu seras peut-être attaqué lâchement demain. Désigne tout de suite à tes Chefs deux otages ».

        En effet, déclara l’orateur, pour que les attentats contre la Milice ne restent pas impunis, chaque milicien est invité à désigner deux otages qui seront fusillés en cas d’attentat contre son existence.

        Je crois devoir appeler tout spécialement votre attention sur les conséquences qui peuvent résulter de l’application d’une telle consigne. Celle-ci me parait, en effet, de nature à faire totalement reconsidérer la question de l’utilisation des miliciens et en particulier celle de la création d’une Franc-Garde départementale pour laquelle j’ai récemment reçu des propositions de la part du Chef de la Milice.

        Il semble bien, dans ces conditions, qu’il ne peut être envisagé de faire appel à ces derniers comme auxiliaires des Autorités et de la Force Publique pour le maintien de l’Ordre.

        Je vous serais très obligé de vouloir bien me faire connaitre si tel est également votre point de vue sur cette question.

 

Le Préfet,

 

Source: AD64  87W46.

Fac-similé de l’original.

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