Par lettre du 5 août 1943 adressée au Préfet des Basses-Pyrénées, le chef départemental de la Milice dénonce les propos antinationaux qui auraient été tenus par M. d’Allemagne.

 

 

 

 

 

Transcription du document original.

 

 

MILICE FRANCAISE

UNION DEPARTEMENTALE                                                                                                                                                                    Pau, le 5 août 1943

des Basses-Pyrénées et Landes (z.n.o.)

Hôtel Gassion, 1 rue Gontaut-Biron

PAU

Téléphone46-56 et 33-72

N/Réf à rappeler D.O. C.

RM/DG N° 832

Le Chef Départemental de la Milice Française

à

Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées

PAU.

Monsieur le Préfet,

Nous avons l’honneur de vous rendre compte des faits suivants. Il y a une dizaine de jours, un Milicien est venu nous faire la déclaration suivante :

« Un homme assez jeune, bien mis, grand, mince, l’air comme il faut, mais assez emprunté, se disant ancien officier, employé au Ministère de l’Intérieur et muté de Lyon à Pau, s’est présenté chez Madame PICHE, au Gassion, pour louer une chambre (il avait fait paraître une annonce à l’agence Havas).

« S’étant aperçu que la Milice était dans le même immeuble, a déclaré que jamais il n’habiterait là où il avait de la Milice, attendu, a-t-il déclaré, que nous les aurons tous jusqu’au dernier » et « Madame, a-t-il ajouté, il est dangereux pour vous de loger dans le même immeuble, car nous les exterminerons de toute façon. A LYON, nous en avons déjà tué beaucoup (!)

« Cet homme n’a pas donné son nom, mais il a déclaré qu’il allait prendre ses repas au mess des officiers 17 rue Bayard.

Après une enquête longue et difficile (recherche de l’annonce passée dans le journal par le fonctionnnaire, démarche à Havas, coups de téléphone à la logeuse), nous avons pu établir le nom du fonctionnaire et son adresse, puis déceler le lieu de son travail. Enfin nous avons pu établir de façon certaine la fonction qu’il occupe. Il s’agit de :

Monsieur D’ALLEMAGNE

demeurant dans une pension de famille,rue Henri Faisans, n°19

Employé au Contrôle Postal

rue Samonzet à PAU.

La gravité des faits ne vous échappera pas. En effet,

1° Il faut remarquer le caractère personnel des menaces de d’ALLEMAGNE contre la « Milice » : « nous les aurons tous ».

Il y aurait peut-être lieu d’y voir une affiliation à un groupement responsable di meurtre de nos camarades (à noter que d’ALLEMAGNE a été officier).

2° De toutes façons, si un tel individu reste en place, c’est la certitude de voir notre correspondance violée par un adversaire.

P.S. Nous n’avons pu obtenir une déclaration écrite de Madame PICHE qui a peur des conséquences que cette affaire pourrait avoir sur la situation de son mari (employé à la Caisse d’Epargne).

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de notre haute considération.

Le Chef Départemental de la Milice Française

Destinataires :

Secrétariat Général Milice – VICHY

Mr. le Préfet des B.P.

Chef Régional Milice Toulouse

2ème Service

Archives.

Source: AD64 Cote, 1031W166

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