Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Mgr. Edmond Vansteenberghe. Réaction à son allocution vis à vis du S.T.O.
Une réaction de la presse collaborationniste à l’allocution prononcée en la cathédrale de Bayonne par Monseigneur Edmond Vansteenberghe le 14 mars 1943 à l’adresse des travailleurs partant en Allemagne.
Sous la signature de Marcel Déat, dans le quotidien « L’Oeuvre » était publié, le 1er avril 1943, un article intitulé : « Défections et divagations » qui, en autres sujets, fustigeait l’allocution de l’évêque de Bayonne relative au départ forcé des travailleurs français vers l’Allemagne.
Extrait de cet article:
« Et puis, nous sommes au regret d’avoir à le redire, les guides spirituels sont volontiers des égareurs de profession.
« L’Evêque de Besançon a récemment émis quelques confortables sottises. Mais l’Evêque de Bayonne a battu tous les records. Traitant de la Relève et du service obligatoire du travail, cet honorable prélat a usé des vocables les plus horrifiques.
« On imagine de quelle poigne Bonaparte, par exemple, eût mis aussitôt fin à ces fantaisies. Car la chaire n’est pas une tribune politique du haut de laquelle on ait licence de divaguer hebdomadairement contre l’Etat et contre la politique du Gouvernement. La religion n’a rien à voir là-dedans, ni le soin des âmes. Les travailleurs qui partent en Allemagne ne vont ni chez les sauvages, ni chez les païens. L’Evêque de Bayonne a pourtant l’air de le croire, car il déplore amèrement que des aumôniers ne soient pas prévus qui puissent accompagner la troupe malheureuse de ces ouailles sans pasteur.
« Il y a en Allemagne des églises grandes ouvertes où les catholiques dépaysés seront accueillis. Et puis, si vraiment il ne manque à Monseigneur de Bayonne que des aumôniers, de grâce, qu’on les lui concède. Comme cela, un certain nombre de prêtres français finiront peut-être par avoir sur l’Europe des idées un peu plus saines. Car enfin, ils prendront langue avec leurs collègues allemands, avec les Évêques allemands, ils utiliseront pour une fois, dans l’intérêt de tous, l’internationalisme inhérent à la catholicité.
« Est-ce ignorance ou perversion de l’esprit ? Cette contagion qui se répand partout, cette contamination des jugements, ce vertige de la raison sont des signes morbides qui ne sauraient tromper. Toutes les élites divaguent : comment la foule serait-elle calme et froidement critique ? »
Original de l’article à retrouver sur le site « Gallica » de la B.N.F: cliquer ici.
Référence bibliographique:
Guerry Mgr, L’église catholique en France sous l’occupation, édition Flammarion, Paris, 1947, 380 pages. Voir pages 72, 73.
L’allocution de Mgr. Vansteenbergh est accessible sur le site en cliquant ici.
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