Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

LES RÉSEAUX DE RÉSISTANCE DANS LES BASSES-PYRÉNÉES (1940-1944).

réseauxSur un tel sujet, on ne peut en rester, encore aujourd’hui, qu’à l’apparence des choses. Pourra-t-on aller plus loin un jour ? Ce n’est pas certain, tant les archives font cruellement défaut et les sources, trop fréquemment, sujettes à caution.

 

 

 

 

            En effet, il n’existe, à notre connaissance, aucune archive primaire, dans un quelconque dépôt, sur l’un des réseaux de Résistance actif dans le département. Les quelques historiens ayant travaillé sur le sujet ont toujours dû se contenter des quelques sources, imprimées par les résistants eux-mêmes et reposant sur des documents privés ou familiaux, voire sur la mémoire des intéressés. Au premier rang de cette documentation, qui n’est jamais détaillée ni présentée de façon systématique, se place l’ouvrage de Louis Poullenot, dont il faut rappeler qu’il repose sur le travail d’Honoré Baradat, figure éminente de la Résistance et correspondant du Comité d’histoire de la seconde guerre mondiale, dans les années cinquante et soixante¹. Honoré Baradat n’était pas historien, ses recherches se sont heurtées à de nombreux obstacles, au premier rang desquels le conflit des mémoires d’après-guerre, et nous n’avons recueilli de ses sources que leur écho, tel qu’il apparait dans l’ouvrage de Louis Poullenot, c’est-à-dire peu de choses. Encore faut-il préciser qu’Honoré Baradat n’a travaillé que sur une partie du département, la zone non-occupée, ce qui exclut toute la partie occidentale (Bayonne, Labour et Basse-Navarre), c’est-à-dire deux provinces basques sur trois, la Soule étant directement rattachée au Béarn. Donc, une étude partielle, sur une zone partielle, à partir d’archives et de sources quasi inexistantes. Dans de telles conditions, la connaissance des réseaux de Résistance ne peut être que superficielle et parsemée de lacunes béantes, sans doute irrémédiables.

            Il est vrai qu’il ne pouvait guère en être autrement. L’absence de documentation primaire n’est pas spécifique à notre département. On la constate partout ailleurs. En effet, l’existence de documents d’archives est contraire au principe même de la lutte clandestine. Pour un résistant, à quelque niveau qu’il se situe dans la hiérarchie de son mouvement, il n’est pas question de rédiger le moindre rapport, dans lequel il consignerait les détails d’un projet, d’une réunion ou d’une action, et, moins encore, dans lequel il citerait des noms, même cryptés ; ce serait, en cas de perte, de fuite ou d’arrestation, faire courir un risque considérable à tout ou partie d’un mouvement, patiemment bâti pendant de longs mois ; ce serait compromettre ses propres compagnons de lutte, leur biens et leurs familles, et les mettre en danger de mort. La seule loi dans le domaine de la clandestinité, une loi intangible, est celle de la communication orale, elle-même soigneusement protégée. Tout écrit est prohibé et, si les circonstances le rendent indispensable, il doit être, non seulement, réduit au minimum absolu, mais aussi, susceptible d’être immédiatement détruit. Dans ces conditions, l’historien ne peut s’attendre à trouver, au mieux, que quelques notes succinctes, rédigées sur de minuscules fiches, elles-mêmes souvent codées et souterraines. N’échappent à cette règle que quelques tracts, journaux ou rapports ultra-secrets, ce qui est à peine le cas dans notre département². Il faut donc tenter de compenser ce handicap presque insurmontable.

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Cet article reproduit la communication faite par Claude Laharie dans le cadre du colloque  » La Résistance dans le Sud-Ouest au regard d’autres espaces européens (1940 à nos jours) », organisé par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, programme de recherche du laboratoire ITEM (EA 3002). Cette communication a été publiée avec les actes de ce colloque sous la référence bibliographique : Jalabert (Laurent), Le Bras (Stéphane) (sous la direction de), La Résistance dans le Sud-Ouest au regards d’autres espaces européens ( 1940 à nos jours), Editions Cairn, Pau, 2016, 206 pages.

L’article de présentation de cet ouvrage, publié sur ce site, donne les détails de cette publication.

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