Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Les policiers fusillés d’Idron. Michel LOUSTAU

 LOUSTAU Michel

Né le 02 mars 1898 à Aydius (Pyrénées-Atlantiques)

Fils de Jean Loustau et Marie-Jeanne Capdarest

Marié à Faure Léonie, Jeanine, Suzanne

Domicilié rue de la Gendarmerie à Pau.

 

portrait plaque

Engagé volontaire de la classe 1918 le 27 mars 1916,  Il sera soldat au 18ème Régiment d’Infanterie le 29 mars 1915 puis au 49 Régiment d’Infanterie le 20 juillet 1915. Il participera aux différentes batailles de la Grande Guerre. Il sera blessé par éclats d’obus à Craonne le 05 mai 1917, « plaies multiples par éclats d’obus à l’épaule gauche, avant bras droit et bras gauche ; fractures du radius droit au tiers moyen. Fracture incomplète du radius gauche au tiers inférieur ».

Il sera cité à l’ordre du Corps d’Armée (ordre N° 23865) avec la citation suivante : « Engagé volontaire de la classe 1918 en mars 1916. Brave soldat dévoué, blessé le 05 mai 1917 à Craonne en accomplissant courageusement son devoir ». Il reprend le combat un an plus tard en mai 1918.

Il sera affecté au 37ème Régiment d’Infanterie le 22 mars 1919 puis au 58ème R.I. en septembre de la même année.

Il participe à la Campagne du Levant en Syrie-Cilicie en 1919 et 1920. En 1923, il obtiendra la médaille de Syrie-Cilicie et la médaille interalliée de la Victoire.

C’est en 1921 qu’il commence une carrière dans la Gendarmerie. Il sera en poste dans différents groupements de gendarmerie (19ème légion) notamment en Algérie et en Nouvelle-Calédonie. Dans la gendarmerie à cheval (1923) puis à pied et dans la garde Républicaine (1929), il sert en Algérie, à Nouméa en 1933 et Pont des Français. Admis à la retraite proportionnelle en octobre 1933. Inscription maritime (syndic des gens de mer) il est à Bône et à Arzew (Algérie) en 1938.

Sa carrière dans la Police Nationale commence le 5 juillet 1939 où il est Inspecteur Stagiaire, dans la Police Spéciale à Hendaye. Expulsé de cette ville (Zone Occupée) par les Allemands dès août 1940 et  toujours stagiaire à la Police spéciale de Mont-de-Marsan, puis il est à Hendaye puis Bayonne où il se trouve encore durant l’année 1941.

Le 18 août 1942, il est inspecteur aux Renseignements Généraux de Bayonne, puis le 11 octobre 1942 il est muté aux  Renseignements Généraux de Tarbes ; il sera détaché à Orthez.

En août 1942, il est à Mostaganem où il est en congé et demande une prolongation pour cause de maladie. L’adresse de la famille Loustau est avenue Anatole France à Mostaganem.

 

Une lettre du préfet des Basses-Pyrénées datée du  31 août 1942 au Secrétaire Général pour l’Administration de la Police à Vichy reflète bien le caractère résistant de l’inspecteur Loustau :

« OBJET : demande de mutation de l’inspecteur LOUSTAU Michel des Renseignements Généraux

« Par dépêche du 18 août 1942, vous avez bien voulu accorder, sur ma proposition un congé de maladie de 30 jours à M. LOUSTAU Michel, Inspecteur de la Police Nationale, actuellement affecté au Commissariat des Renseignements Généraux de Bayonne (zone occupée).

«J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’avec mon rapport du 30 juillet dernier, je vous avez déjà transmis une demande formulée par ce fonctionnaire en vue d’obtenir sa mutation pour un poste de la zone libre. »

« Je me permets d’appeler à nouveau votre attention sur la situation spéciale dans laquelle se trouve présentement M. LOUSTAU.

« Cet inspecteur, qui faisait partie, au moment de l’occupation d’Hendaye, du personnel du Commissariat Spécial de cette ville, fut expulsé de ce poste, ainsi que ses collègues en août 1940 par les autorités occupantes.

« Affecté à Bayonne, et détaché dans la région d’Orthez pour les besoins du service, son rappel à Bayonne fut exigé par les Autorités Allemandes qui semblent le viser particulièrement. »

« Elles ont, notamment, fait des difficultés nombreuses pour lui délivrer son laisser-passer de nuit, alors que les autres inspecteurs de police obtenaient normalement satisfaction. »

« Au cours de ses missions, ce fonctionnaire a été fréquemment interpellé, interrogé et même fouillé par les agents des autorités d’occupation ». 

« Le laisser-passer pour la zone libre lui a toujours été refusé. Il est donc permis de penser que M. LOUSTAU est suspect aux yeux des Allemands » 

« Par suite, il serait désirable pour le bien du service et pour celui de l’intéressé que cet inspecteur soit muté en zone libre »

« Je vous serais très obligé de me faire connaître la décision que vous croirez devoir prendre à son égard. »

Cette lettre est tirée des Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques sous la côte 1031w67 (D.I. Loustau ; on la retrouve également dans le dossier Carrière des Archives de Fontainebleau).

Le 02 décembre 1942  il est affecté à la  Brigade Régionale de Police de Sûreté à Pau et détaché à Tarbes.

Le 1er décembre 1943, il est en poste définitif à la 17ème Brigade de P.J. de Pau ;

En juillet 1950, le corps de l’inspecteur Principal Loustau est transporté en Algérie où se trouve sa famille pour  être inhumé à Mostaganem.

En 1962, le corps du Héros de la Résistance sera rapatrié au cimetière de Tarbes où la famille Loustau victime de l’exode venait s’installer.

Son dossier de carrière qui se trouve aux Archives de Fontainebleau sous le numéro 19850673/6 contient :

Sa notation de 1939  :

fonctions antérieures « Syndic des gens de mer en Algérie » à Arzew. Son épouse est née à Mostaganem.

Décorations : Médaille Militaire, Croix de Guerre, Croix du Combattant Volontaire, Médaille de la Campagne du Levant, Chevalier du Mérite Maritime.

Certificat d’Etudes Primaires

Marié, un enfant, Jeanne, Lucie née le 13 décembre 1934.

Catholique

Adresse : rue du Vieux-Port

Très bonnes appréciations (20/10/1939) du Commissaire divisionnaire, Sous-Préfet et Préfet

Pas de bulletin de note dans son dossier en 1941.

En 1942, idem que les renseignements de 1939 mais a été rajouté une langue étrangère, l’espagnol. Les appréciations d’un nouveau commissaire divisionnaire sont semblables « …excellent inspecteur, intelligent, judicieux, connaît bien son métier, rédige bien, bon informateur, travailleur appliqué, ponctuel, actif…forte constitution ».

Idem sous-préfet et préfet.

Habite 2 chemin d’Ubrac à Tarbes.

A un enfant de plus, Jean-Claude né le 6 janvier 1941.

1943 : Habite toujours à Tarbes, 13 rue Benquez.

A ajouté langue Arabe dans les langues parlées.

Noté par le Commissaire Spotti, élogieux « …loyalisme sur …»

Remplit conditions pour être O.P.J. (Officier de Police Judiciaire)

Intendant Régional de Police écrit « …fait preuve de dévouement et d’initiative… »

1944 : pas de notice car l’intéressé est décédé fusillé par les Allemands le 15 juin 1944. La direction a été informé en son temps des circonstances de la mort . Il a fait l’objet d’une citation à l’ordre de l’Armée par le Général de Gaulle ( sa citation dont le texte est le même pour les trois policiers fusillés « appartenant à la Police Judiciaire et incorporé à la Résistance pour qui il était un précieux auxiliaire. A prit part, le 14 juin 1944 à l’engagement qui eut lieu au camp de Rébénac contre un ennemi très supérieur en nombre. Fait prisonnier, a été fusillé par les Allemands le 16 juin après avoir subi d’atroces mutilations, a fait preuve des plus belles qualités d’héroïsme, subissant la torture avec un courage magnifique. A préféré la mort plutôt que de dénoncer ses camarades de combat ».

Dans le dossier de Commission d’Epuration (aujourd’hui à Piereffite    ) daté du14/03/1945, on trouve les renseignements suivants :

Hormis l’état civil déjà étudié, on note la date de la révocation par Vichy au 19/07/1944.

Il est marqué « arrêté par la Gestapo ».

Inspecteur stagiaire a/c du 5/7/1939 à Hendaye, inspecteur de 2ème classe, 2ème échelon Police Judiciaire.

Du 16/12/1942 à la Brigade Régionale (BRP) de Pau détaché à Tarbes.

Est révoqué à compter du 12/06/1944.

Quitte service en juin 1944 pour rejoindre les Forces de la Résistance.

Arrêté de révocation rapporté ; réintégré a/c du 12/06/1944, affecté pour ordre à Toulouse.

Un rapport N°9416 Pol Sur du 28 juin 1944 (Vichy) :

« 10 juin, Commissaire Spotti disparaît avec Inspecteurs Gervais Pierre et Mayali Roger. »

« 12 juin quinze inspecteurs quittent leur résidence avec douze véhicules du service, six mitraillettes, dix sept pistolets et munitions, deux postes TSF, deux machines à écrire et dossiers individuels de tous les fonctionnaires de la brigade ».

« Le 15 juin, les troupes allemandes dans la région de Rébénacq ont découvert trois inspecteurs, MOURLHON Louis, LOUSTAU Michel et COTONAT Pierre »

                                   Signé BUFFET

Un rapport N°9784 Pol Sur du 5 juillet 1944 (Vichy) :

« Signale que trois inspecteurs sont revenus, les photographes BRANDI Jean et FOURCADE Georges et BREUIL Marcel revenu le 29 ».

« Liste de ceux qui n’ont pas rejoint à révoquer : MAYALI Roger, GERVAIS Pierre, LOUSTAU Michel, MOURHON Louis (sic), DUPRE Marcel, NARP Robert, COLOMBANI Ignace, LABARTHE Georges, PETRESCHI François, BOURDALLE Jules, COTONAT Gaston (sic), GAIMARD Gaston, DESPRES Henry (sic) et LAURENS Pascal (sic) ».

Complément du rapport de Vichy du 5 juillet 1944 N° 9784 Pol Sur.2. TH à directeur du personnel

« a propos du retour des inspecteurs BRANDI Jean et FOURCADE Georges »

« …A mon avis, partagé d’ailleurs par M. l’Intendant du Maintien de l’Ordre, il serait de bonne politique d’absoudre ces trois fonctionnaires. Par contre, j’estime qu’il serait opportun de décider la révocation de tous leurs collègues qui n’ont pas donné signe de vie… »

.  mostaganemacte décés

 

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