Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
L’ARMÉE SECRÈTE DANS LES BASSES-PYRÉNÉES. LES SEPT SECTEURS D’OPÉRATIONS (1943-1944).
Au lendemain de la guerre, Honoré Baradat, correspondant départemental du Comité d’histoire de la Seconde guerre mondiale, réunit à la préfecture de Pau tous les anciens responsables des six secteurs de l’Armée secrète des Basses-Pyrénées. Son but est purement d’ordre historique. Il veut établir un relevé précis des diverses formations qui composent le mouvement, secteur par secteur. Il rassemble la documentation reçue dans 18 dossiers aujourd’hui conservés aux Archives départementales, à Pau.
La présente fiche, réalisée à partir de l’ouvrage de Louis Poullenot, qui succède en 1971 à Honoré Baradat comme correspondant départemental du Comité d’histoire de la Seconde guerre mondiale, est la synthèse de ce travail.
Cette fiche est réalisée à partir de l’ouvrage de Louis Poullenot.
LE SECTEUR I : NAY ET SON CANTON
CHEF DE SECTEUR :
Dr Marcel LARTIGAU
ENCADREMENT :
Pierre BELLOCQ, Ramon BORDE, LEBRIX, LEGUEIL, Dr LHÔTELIER, PÉRIGNON, PIBLENGER, SANIE, Nicot SELLAN, Paul ZAMOU
EFFECTIFS :
Une compagnie au printemps 1944
ACTIONS :
Attaque d’une colonne allemande ; destruction de ponts (Aressy, Narcastets) ; destruction de la centrale d’Asson ; destruction de voies ferrées (Baburet)
PERTES : 2
LE SECTEUR II : PAU ET LA VALLÉE D’OSSAU
C’est le secteur clé, puisque, d’une part, il correspond au chef-lieu de département et que, d’autre part, il est à l’origine de tous les autres secteurs.
Aux trois compagnies qui le composent, nous joignons le corps franc Régis qui est plus spécifiquement chargé de la protection des chefs départementaux de la Résistance.
CHEF DE SECTEUR :
– de 1940 à 1942 : Charles BARADAT (Martel), frère d’Honoré Baradat
– de 1942 au 10 juillet 1944 : Lt-colonel LÉGLISE (Bernard)
– du 10 juillet 1944 au 25 août 1944 : Lt-colonel Robert BERTHOUMIEUX (Armand)
LE 1er BATAILLON DE PAU
Il regroupe l’ensemble des combattants.
Il est commandé par le Lt-colonel LÉGLISE (Bernard) [inspecteur EN d’enseignement primaire, officier de réserve] et par son adjoint est Eloi DUBOSC (Gavadour) [chef de bureau à la préfecture de Pau].
A partir de la Libération, il est commandé par Marcel SUMMEIRE (Marcel).
Il se compose des trois compagnies suivantes :
-
Première compagnie
– Commandant :
– de 1941 à mars 1944 : André SOURDAÀ (Martial) [arrêté et déporté]
– juillet 1944 : capitaine Pierre MARTY
– juillet à novembre 1944 : Albert POUBLAN (Pontacq)
– Encadrement :
Georges BERDOU, Pierre CAZALET, André CHATELAIN, Jean COSTEDOAT (Gavarnie), Charles DAVID, Germain DI SANTÉ, Gaston ESCAFFRÉ, Henri FRAISSE (Vincent), Henri LABAZÉE, Henri LAGISQUET, Pierre UNAL
– Effectifs :
– Actions :
Dès septembre 1941. Réception de parachutages ; cache d’armes à l’Œil du Neez (Rébénacq) ; divers plans d’attaque et de défense ; désorganisée en mars 1944 par l’arrestation de son chef André Sourdaà ; avec les Alliés, attaque de la base sous-marine de Bordeaux et de la base aérienne d’Ossun ;
– Pertes : 5
– Jean BELLEHIGUE, agent de liaison, mort en déportation en octobre 1944
– Georges BERDOU, mort en déportation le 14 avril 1945
– Charles DAVID, mort en déportation le 4 juin 1945
– Gaston ESCAFFRÉ, mort en déportation en avril 1945
– Henri FRAISSE (Vincent), fusillé à Toulouse le 28 décembre 1943
-
Deuxième compagnie
– Commandant :
– du 1er au 10 juillet 1944 : Lt-colonel Robert BERTHOUMIEUX (Armand)
– à partir du 11 juillet 1944 : Capitaine Joseph MALAUREILLE (Jean)
– Encadrement :
Robert COUDASSOT, Robert DUBRANA (Ducharne), Maurice GROSJEAN (Anski), Laurent HAURE-PLACÉ, KIRSTETTER, Henri LAGISQUET, Paul LARTIGUE (Ernest), Henri LAULHÉ (Normand), Roger MICHEL (Potin), Marcel POEY, SANS
– Effectifs :
– Actions :
Formation tardive. Attaque d’une colonne allemande à Auriac
– Pertes : néant
6 J.Malaureille, 5 Léglise, 4 R. Berthoumieu, 3 Alauzy, 2 Non identifié, 1 E. Duboscq
- Troisième compagnie « Aramits »
– Commandant :
– du 1er juillet 1943 au 20 août 1944 : Marcel SUMMEIRE (Marcel)
– à partir du 20 août 1944 : Capitaine Louis AYCOBERRY (Philippe)
– Encadrement :
Maurice CHANAL, DARRITCHON (Pompon), Etienne DUBEAU, Jean IBOS, Ferdinand LABOURDETTE, Robert LACAZE, MICHEAU, SAULNIER,
– Effectifs :
– Actions :
La compagnie est constituée de 3 sections : la première (secteur Lons-Billère) sous les ordres de Labourdette et Ibos ; la deuxième (secteur Pau-Bizanos) sous les ordres de Dubeau et Darritchon ; la troisième (usine Dewoitine) sous les ordres de Micheau. A partir du 12 juin 1944, le compagnie Aramits se constitue en maquis et s’installe quelques semaines à Bescat. Elle est peu et mal armée. Elle organise une cinquantaine se sabotages en août 1944.
– Pertes : néant
-
Le cas particulier du corps franc « Régis »
– caractéristiques. Ce corps franc est constitué au printemps 1943 dans le but exclusif de protéger les chefs départementaux des MUR (Bordelongue, Baradat), et leurs adjoints directs (Couret, Duboscq, Lapuyade, Chassagne, Bayle, etc.) à l’occasion de leurs réunions clandestines. Il se réunit fréquemment en 1943 dans la ferme Labourdette, à Monein (quartier Ucha), mais doit fréquemment changer de siège pour éviter d’être repéré.
Il est composé à l’origine d’une douzaine de volontaires, mentionnés ci-dessous, mais son effectif se gonflera à 65 hommes en août 1944.
– chef de groupe : Lucien SALLENAVE (Régis). Il donne son nom au corps franc.
– principaux membres : André BONTEMPS (Dédé), André CALVEL (Le Soudeur), Victor CARRACHE (Totor), Edouard DARRICHON (Pompon), Gaston ESTEBEN (La Fouine), Robert FRESSIER (Bébert), François LACOSTE (L’Aviateur), Henri LACOSTE (Riri), François PROVOST (Le Breton), Jean RUPP (Le Duz), Jean SIEBERT (Kiki).
– actions. Outre la protection rapprochée de « l’état-major » de la Résistance départementale, le corps franc réalise des sabotages (destruction de locomotives en gare de Pau, de transformateurs et de pylônes électriques, de réservoirs d’essence, etc.) et diverses actions commando de première urgence ou visant à neutraliser les agents de renseignements à la solde des Allemands.
N.B. Le 1er juillet 1944, Edouard DARRICHON (Pompon) et Maurice LAFITTE, en faction à Saint-Faust pour protéger une réunion de l’état-major, sont découverts et arrêtés par une colonne allemande ; ils sont transférés à la caserne Bernadotte, siège palois de la Wehrmacht, d’où Pompon parvient à s’évader pendant la nuit dans des conditions exceptionnelles. Il sauve ainsi sa vie. Maurice LAFITTE, en revanche, sera tué et son corps retrouvé dans le charnier du Pont-Long.
– pertes : 2
Maurice LAFITTE (Le Chauffeur), fusillé par les Allemands
Germain EDELBOURG (Le Polonais), tombé dans une embuscade le 10 juillet 1940
LE SECTEUR III : OLORON, VALLÉE d’ASPE, BARÉTOUS
Le développement de l’Armée secrète y est étroitement lié à celui du réseau Brutus, basé à Marseille. Dès novembre 1942, Raoul Prat, officier supérieur d’active (commandant) et chef d’escadrille, est en relations avec les responsables nationaux du réseau Brutus et constitue un sous-réseau à Oloron avec ses amis CASTETS, officier et percepteur ; BACQUÉ, de Mauléon ; BERDORE, de Pau ; Léon LADOUSSE, assureur à Oloron ; Mme PILOT, employée des PTT ; QUESLARD, de Garlin.
Le secteur III est en 1944 le plus important de l’Armée secrète départementale. Ses effectifs passent de 202 le 1er janvier 1943 à 705 le 20 août 1944.
CHEF DE SECTEUR :
Raoul PRAT (Puget)
Etat-major : Joseph BONNE (Jo), Pascal CASACAU [agent de liaison], Charles JUNGUS (Charlot), André LOMBARD (Hélicon), René MAINHAGU (Biscuit) [chef de groupe franc], André ROUGIER [major], René VASSEUR,
LE BATAILLON DU SECTEUR III REGROUPE QUATRE COMPAGNIES
Quatre compagnies au printemps 1944
-
Première compagnie (vallée d’Aspe)
Le secteur de la basse vallée d’Aspe est commandé par Henri SALLET. Son encadrement rassemble Jean FOUILLASSA, FAIVRE, Ernest GOALARD, Jean LACOURT, Henri LEMBEYE, Albert PATIE, SORET. Il regroupe 48 hommes le 1er juillet 1944. A son actif, la capture d’une colonne allemande qui voulait gagner l’Espagne par le Somport.
Le secteur de la haute vallée d’Aspe est commandé par René LASSUS. Son encadrement rassemble Jean DUTECH, instituteur, Jean PAILLAS, RICHON, Louis SOULHÈVE. Il regroupe 120 hommes le 1er juillet 1944. A son actif plus de 200 passages de la frontière, des transports d’armes, plusieurs sabotages, des accrochages avec des colonnes allemandes, la prise du fort du Pourtalet à Urdos et du cantonnement allemand à Lescun (août 1944)
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Deuxième compagnie (Oloron)
Elle est commandée par Jean de RIQUER (Alexandre, Hugues) [secrétaire de mairie à Oloron] et son adjoint Joseph BONNE (Jo).
Son encadrement rassemble René BEDECARRAX, Henri BONNE, Jean BONNEMAISON, André BUR, Henri GOAT, Louis HENRION, André LOMBARD (Hélicon).
Jean de Riquer est arrêté par la Gestapo le 3 juin 1944 et déporté à Dachau. Son absence crée de nombreuses perturbations au sein de la compagnie, dont certains éléments rejoignent le secteur IV (Mauléon) et d’autres le maquis des guérilleros de Marie Blanque.
La compagnie regroupe 112 hommes le 1er janvier 1944. A son actif, une filière de passage vers l’Espagne très empruntée en 1943 ; la réception de plusieurs parachutages, notamment à Chéraute, ; la destruction de 12 pylônes haute tension à Moumour.
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Troisième compagnie (Barétous)
Elle est commandée par Jean LONNÉ-PEYRÉ.
Son encadrement rassemble J-M ELGOYEN, Jacques GARCIA, Eugène HONTAAS, Pierre LAGRAVE, Jean LALANNE, Joseph LAPASSET, François LATOURNERIE, Pierre LOUSTALET, Pierre MARTIN, Walter PIROTTE.
Elle regroupe une centaine d’hommes le 1er juillet 1944. A son actif, des passages de la frontière espagnole par Arette, la Pierre-Saint-Martin et Sainte-Engrâce ; divers sabotages ; harcèlement des troupes allemandes.
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Quatrième compagnie (Monein)
Elle est commandée par le commandant Raoul PRAT (Puget), puis par son adjoint Léopold JOLY (Julien).
Son encadrement rassemble Marcel CAZENAVE, René HAUZE, Paul LACABE, René LARRABE, Jean LENTIER, MALAUREILLE, PUYOULEON, Marcel TRUBERT, René VASSEUR, VINCENT.
Elle rassemble l’essentiel des membres du réseau Brutus. Ses effectifs passent de 52 le 1et juillet 1943 à 175 le 1er juillet 1944. A son actif, de nombreux sabotages.
Marcel Trubert est arrêté par les Allemands à l’occasion d’un passage en Espagne. Déporté, il est rapatrié à Pau dans un état désespéré et meurt.
EFFECTIFS
PERTES : 1
Marcel TRUBERT
LE SECTEUR IV : SOULE
CHEF DE SECTEUR :
Clément de JAURÉGUIBERRY
ENCADREMENT :
– Etat-major : Armand BUENARD, Pierre CHAMPO, Pierre de JAURÉGUIBERRY [médecin, sous-lieutenant], Jean LACOSTE, Jean LASSUS
– Mauléon : Jean DARRIEU, Henri DAUGAREILH, François GARCIA, Jean-Pierre HÉGOBURU, Paul LACALT, Henri LABARTHE, Jean LANOUGUERRE, Yves MOTREFF, Joseph ORDUNA, Joseph PENNE, René TOUYA-BOUSTUGUE
– Gurs : François BOUTRY
– Larrau : François ABADIE, Jean ACCOCEBERRY
– Licq : Sauveur BOUCHET, Guillaume BOUCHET
– Montory : Pierre MOURREU
– Navarrenx : Eugène RANCÈDE
– Tardets : Jean ABADIE, capitaine BERGÈS, Pierre HONTAÀS, Armand de JAURÉGUIBERRY, Danielle SAGARDOY
EFFECTIFS :
L’équivalent de quatre compagnies au printemps 1944.
Très grande croissance des effectifs entre le 1er juillet 1943 et le 1er juillet 1944
ACTIONS :
La « réquisition » des armes des gardiens du camp de Gurs, le 25 septembre 1943. Les réceptions de plusieurs parachutages dans la plaine de Gotein.
L’essentiel des opérations correspond aux combats de la Libération. Le paroxysme est atteint au moment du départ de la garnison allemande de Mauléon. 200 prisonniers de guerre allemands.
PERTES : 1
Julio LOPEZ
GROUPE FFI DE SALIES-DE-BÉARN
Il est de fait séparé du reste du secteur IV, parce que situé en Béarn.
Sa position est stratégique sur la ligne de démarcation. Aucune unité militaire n’est constituée avant la suppression de la ligne, qui n’intervient pas véritablement avant le printemps 1943. C’est alors seulement que l’Armée secrète apparaît, sous l’impulsion du capitaine Diribarne.
– Chef de groupe : le capitaine DIRIBARNE
– Encadrement : Jean BOUSQUET, Louis CAMOUGRAND, André CASTAING, Jean COMTE, Pierre DARRICADES, Jean DARROBERS, Célestin DIRIBART, Georges GRUAIST, Georges LARQUIER, Louis PÉE, J-B POUEYDOMENGE,
– Effectifs :
forte croissance après l’été 1943.
L’équivalent de deux compagnies au printemps 1944.
LE SECTEUR V : ARZACQ, THÈZE
A l’origine, ce secteur s’étendait aussi aux cantons de Morlaàs, Garlin et Montaner. André SOURDAÀ y constitue les premiers groupes, avant de s’établir en Vic Bilh et de prendre le commandement du secteur VI.
CHEF DE SECTEUR :
Henri BOUCHET (Ulysse) [capitaine de corvette]
ENCADREMENT :
Rémy FROUTÉ (Rémi), Eugène LABARTHE (Raoul), Marcel LABORDE (Portos), Raymond LATAPY Jean TILHÉ (Aramits), Roger TOUYET (Jupiter),
EFFECTIFS :
L’équivalent d’une petite compagnie au printemps 1944.
ACTIONS :
Mission principale : réception de parachutages. Au moins 3 parachutages à Boueilh-Boueilho, notamment celui du 11 août 1944 (avec débarquement de 7 officiers et embarquement de 5 officiers blessés de la RAF).
PERTES : néant
LE SECTEUR VI : MORLAÀS, LEMBEYE, GARLIN, ARZACQ, THÈZE
CHEF DE SECTEUR :
André SOURDAÀ (Martial), puis Firmin POUDEMPA (Alain) [nommé à l’état-major départemental], puis Pierre JOLY (Le Beau)
ENCADREMENT :
François BAREYAT, Joseph BERTHOUMIEU, Michel BOUPIÈS, René GUATARBES, Léon GUICHARNAUD, Yvon IZOULET, Joseph MAREAU, Edouard PÉDELOSTE, Georges PÉDUTHE.
EFFECTIFS :
L’équivalent d’une petite compagnie au printemps 1944.
ACTIONS :
En avril 1943, récupération dans les Hautes Pyrénées d’un lot important de matériels camouflés comprenant 12 camions militaires et 6 auto-motos, afin de les mettre en sûreté dans les Basses-Pyrénées ; l’opération dure trois jours et constitue un succès ; ce matériel servira à transporter des armes parachutées. En 1944, la mission principale réside dans la réception de parachutages à Ponson-Dessus.
PERTES : néant
LE SECTEUR PAYS BASQUE
CHEF DE SECTEUR :
Capitaine Roger GUILHOU et son adjoint le capitaine Jean-Pierre HARISPE
ENCADREMENT :
ARRAYET, BAPSÈRES, Olivier BISBAU, CORTHONDO, DAGORETTE, FIGUET, Pierre LAUMOND, PETIT, POUS, RIQUELME-GARGIA,
EFFECTIFS :
L’équivalent d’une compagnie au printemps 1944.
ACTIONS :
La région est très surveillée par les forces d’occupation. C’est pourquoi, l’Armée secrète y est très peu présente et aucun maquis ne s’y est développé. Aucun combat.
En 1943, le commandant PASSICOT rassemble à Biarritz une vingtaine d’hommes qui constitueront le noyau dur de la future compagnie.
A la Libération, la compagnie s’occupe du maintien de l’ordre public et des opérations de déminage ; puis elle s’installe dans le secteur de Sare pour s’opposer au passage en Espagne des forces allemandes en déroute (28 prisonniers).
PERTES : néant
CONCLUSIONS ET BILAN
On peut estimer à 2 000 personnes environ le nombre des hommes (et quelques femmes) qui ont rejoint l’Armée secrète des Basses-Pyrénées au moment du débarquement en Normandie (6 juin 1944). Cette évaluation est confirmée par les informations diffusées en 1945 par les services de la IVème Région militaire de Toulouse, qui donnent le chiffre de 2 120. Au moment des combats de la Libération, cet effectif connaît une forte croissance. Il faut alors ajouter environ 20 % aux effectifs du début du mois de juin. Ce qui porterait l’effectif total autour de 2 500 personnes vers la fin du mois d’août 1944.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des autres formations de résistants opérant alors dans le département (ORA, FTP, guérilleros espagnols).
Les principales caractéristiques de ces formations militaires sont les suivantes :
– elles sont exclusivement composées de civils (ou de militaires à la retraite). Les grades attribués correspondent aux grades militaires (compagnies, bataillon, etc.) mais ont toujours été considérés comme fantaisistes par les militaires d’active.
– elles sont armées de façon insuffisante. Les commandants de compagnie ont toujours dénoncé cette extrême faiblesse. Les parachutages du printemps 1944 n’ont jamais vraiment résolu ce problème.
– la discipline est rarement de type militaire, mais elle est injustement critiquée. Les hommes recrutés constituent de vraies formations militaires, hiérarchisées et disciplinées. Les exceptions concernent surtout le mois d’août 1944, période pendant laquelle de nombreux jeunes turbulents et vantards rejoignent les maquis.
– les hommes incorporés au sein des compagnies ne demeurent présents dans les maquis qu’à partir de juin 1944. Jusqu’alors, la plupart d’entre eux résident à leur domicile et n’en sortent qu’à l’occasion d’un sabotage ou d’une action.
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