La 8ème compagnie (2ème bataillon, 3ème régiment) de la division Brandebourg a sévi dans les Basses-Pyrénées de mai 1943 à la fin de l’été.

 

 

 

La « Division Brandebourg ».

Cette division est unité créée au sein de l’Abwehr, chargée d’opérations spéciales. Elle est spécialisée dans les actions « commando », intervenant là où les unités régulières ne peuvent pas combattre.

Avec l’évolution du conflit, les unités « Brandebourg » sont de plus en plus utilisées dans des actions visant partisans et résistants sur tous les fronts y compris en France. En 1943, ces unités spéciales passent sous le contrôle de la Wehrmacht.

La 8ème compagnie du 2ème bataillon du 3ème régiment s’implante dans les Basses-Pyrénées à la fin du printemps 1943, d’abord à Moumour au château Newell, puis aux Eaux-Bonnes. Les effectifs de la 8ème compagnie sont dispersés au cours du mois d’août 1943 et partent plus particulièrement vers le sud-est.

La 8ème compagnie qui est encadrée par des officiers et sous-officiers allemands maîtrisant la langue française, est composée de recrues volontaires provenant de toute la France. Ceux-ci reçoivent une formation certes militaire mais surtout orientée vers les techniques d’infiltration et d’espionnage des organisations de résistance et de passage de la frontière.

Les exactions de la 8ème compagnie.

Pour parvenir à infiltrer les filières de passage vers l’Espagne, les recrues se font passer pour des réfractaires au STO qui cherchent à passer en Espagne.

Le 16 juin 1943, quatre d’entre eux infiltrés dans un groupe conduit par Jean-Pierre Garat de Barcus ouvrent le feu sur la colonne de fugitifs et sur le passeur. Un des fugitifs est tué. Le passeur parvient à échapper à ses poursuivants et doit se résoudre à cesser ses activités

Le 24 juin 1943, les membres de la 8ème compagnie mènent une opération contre un groupe conduit par les passeur Michel Olazabal. 37 fugitifs sont arrêtés. Le jeune Jean-Pierre Murcuillat est tué.

Le 29 août 1943, ils interpellent le passeur Vincent Pourruch des Eaux-Bonnes qu’ils abattent au pont d’Iscoo.

D’autres opérations, moins bien documentées, pourraient leur être attribuées: arrestations de Henri Barrio, du couple Gay et des Lacour,

Références bibliographiques:

Castaingts Yves, Basse-Navarre et Soule sous l’occupation, 64122 Urrugne. Ed. Arteaz

Laharie Claude, Les Basses-Pyrénées dans la seconde guerre mondiale (1939 – 1945), 64160 Morlaas, Ed Cairn, 2021

Lougarot Gisèle, Dans l’ombre des passeurs, Bayonne Ed. Elkar, 2004

Nicol Antonin, Vallée d’Ossau. Auusau tostem. Autoédition 2011.

Pigoreau Olivier, Sanglante randonnée. La 8ème compagnie « Brandebourg » contre la Résistance. Paris, Ed Konfident, 2021.

Document d’archive.

Réaction du chef de la Milice à l’affaire Olazabal à Barcus. Cliquer ici.

Le site « Retours vers les Basses-Pyrénées »  a dépouillé aux archives départementales des Pyrénées-Atlantiques une série d’interceptions postales qui recoupent et complètent les informations concernant la présence de la division Brandebourg dans les Basses-Pyrénées. Pour y accéder: cliquer ici.