Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Itinéraire de passage en Espagne de Pierre Bady. Mars 1943.
Bien que dispensés du STO car ils sont orphelins de guerre, Pierre Bady et son cousin Paul Hargous, accompagnés de leur ami Bernardin Darrigol, décident de passer en Espagne pour rejoindre l’Afrique du Nord, en mars 1943.
Pierre Bady a décrit l’itinéraire de leur évasion:
- dans un document manuscrit archivé à l’ONACVG-64 et à l’association BPSGM,
- dans un témoignage publié par Gisèle Lougarot dans son livre » Dans l’ombre des passeurs » (page 95 à 100).
Une notice biographique consacrée à Pierre Bady est publiée sur ce site . Pour y accéder: Cliquer ici.
ITINERAIRE AU JOUR LE JOUR.
- 11 mars. Départ du village de Urt, à bicyclette. Les trois jeunes hommes sont accueillis au monastère par le Père Bernardin qui les loge à la villa Saint-Michel.
- 12 mars. Départ à pied dans l’après-midi sous la conduite du Père Bernardin par le chemin de la Côte. Ils arrivent à Hasparren où ils font une halte pour un arrêt-goûter à la ferme Bidart. Ils rejoignent ensuite la route d’Urcuray par le quartier Celhay. Arrivés à Urcuray, le Père Bernardin confie les fugitifs à la famille Lissarrague qui les héberge à la ferme.
- 12 mars – 18 mars. Séjour à la ferme en attendant d’autres évadés qui les rejoignent au nombre de 4.
- 18 mars au soir. Le père Lissarrague et son fils réunissent les 7 fugitifs qui acquittent le prix de leur séjour et de leur passage négocié en fonction des moyens dont ils disposent. Le départ a lieu à la tombée de la nuit. La marche en file indienne est menée par le père Lissarrague et fermée par le fils.
- nuit du 18 au 19 mars. Marche dans la nuit ponctuée de pauses pour permettre aux passeurs de vérifier que le chemin est libre. La nacelle de la ferme Moulienia permet le passage de la Nive au lieu-dit Laxia, un peu en amont du Pas-de-Roland. Deux navettes sont nécessaires pour assurer le passage du groupe.
La progression se poursuit par le flanc de l’Artzamendi et le col de Meatxe. Peu avant la frontière, après 7 heures de marche, une nouvelle halte permet aux passeurs de vérifier que la Venta Borda Burkaitz est accessible. A leur retour, les passeurs leur ordonnent de courir les quelques centaines de mètres restants. Il est 4 heures du matin!
Avant de quitter le groupe, le père et le fils Lissarrague installent les évadés dans un grenier et leur promettent de donner des nouvelles tant aux parents qu’au Père Bernardin.
- A compter du 20 mars. A leur réveil, les évadés retrouvent d’autres fugitifs, une vingtaine au total, et tous sont conduits au village d’Ariskun. Puis Bady et ses deux camarades , via Elizondo, sont transférés à la prison de Pampelune.
Fin avril, ils rejoignent celle de Totana jusqu’en juillet 1943. Après un séjour à Madrid, ils embarquent à Sétubal sur le Sidi-Brahim. Ils débarquent à Casablanca le 22 août 1943 et s’engagent pour la durée de la guerre.
Cote des dossiers personnels des 3 évadés au Service Historique de la Défense:
Pierre BADY: Vincennes: GR 16 P26887; Caen: SHD/AC 21 P 701063.
Paul Hargous: Vincennes: GR 16 285951, Caen SHD/AC 21 P 623961.
Bernardin Darrigol: Vincennes: GR 16 P 158335, Caen SHD/AC 21 P 628879.
Référence bibliographique:
Lougarot, Gisèle, Dans l’ombre des passeurs, Editions Elkar, Bayonne, 1ére édition juin 2004.
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