Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

GUILHARRETZE Lucien. Service du travail obligatoire en Autriche.

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Témoignage de Lucien Guilharretze né le 27 janvier 1922 à Saint-Gladie.

Témoignage transmis à l’association par la famille le 16 mai 2011 , par courrier.

Ce témoignage est accompagné de 3 dessins réalisés par le témoin à Vienne, datés du 8 mai 1945.

 

Travailleur forcé du 29-03- 1943 au 07-05- 1945.

Du 29/03 1943 au 22/07 1944: terrassier 11 heures par jour chez OSTERR-SAURER-WERKE  Whonlager – WIEN 11ème.

A compter du 23-07-1944, démouleur de nuit (11 heures par jour) chez Joseph ANGERS et SOHNE (Machinenfabrik Eisengisserie) WIEN-AERNALS XVII, j’ai refusé ce travail très pénible, toujours de nuit, par suite de grande fatigue. En attendant, j’ai travaillé au modelage où le 30-09-1944 la Gestapo est venue m’arrêter et m’a amené menottes aux poignets dans un commissariat de police, emprisonné dans une cellule pendant deux jours et deux nuits (coucher sur le plancher, mauvaise nourriture, WC sur demande).Entassés, nous sommes sortis une quinzaine pour rejoindre à pied le camp disciplinaire ou de rééducation par le travail de LANZERDORF à quelques kilomètres de Vienne. Le régime y est très dur : crâne rasé, coucher sur la planche, réveils de nuit, lever à 7 heures, tractions de gymnastique tout nu dans la cour, suivies d’une douche froide sous les cris des SS ; un café le matin, le midi une soupe à boire très vite sans cuillère avec un morceau de pain, le soir une soupe à boire suivie d’une démonstration de sévices infligés à un camarade puni, souvent un évadé du camp. Travail à l’extérieur : creusement d’abris souterrains.

Libéré le 23-10-1944, j’ai rejoint l’usine ANGERS et SOHNE qui m’a aussitôt expédié au PANZERGRABEN tranchées anti-char à la frontière austro-hongroise aux environs de NEUSIEDT- HASLAU ( logement dans un hangar d’une ferme dans la paille, WC dans la neige, toilette à l’eau froide, corps couvert de poux, épidémie de typhus, un café le matin, à midi une soupe sur le chantier, le soir une soupe avec un morceau de pain).Le travail y était effectué par tout temps : froid, neige, pluie, et s’avérait très pénible vu la profondeur des tranchées sous la surveillance pas commode des jeunes nazis ……

Le 07-04-1945 : libération précipitée devant l’avance rapide de l’Armée russe. Livrés à nous-mêmes, nous faisons 60 km à pieds pour rejoindre la banlieue nord de WIEN où nous nous réfugions dans le sous-sol d’un collège démoli par les bombes. Ici, survie assurée malgré de gros risques (pillages avec les Autrichiens de magasins alimentaires) : braquage de mitrailleuses, bombes personnelles éclatant un peu partout et passant au- dessus de nos têtes. Le 15-04-1945, réveil matinal par les troupes russes. Dès que le passage sur le Danube a été rétabli, je rejoins la rive gauche du fleuve et l’usine ANGERS et SOHNE que je retrouve en partie détruite par les bombes.

Ici, survie jusqu’au 07-05-1945. Le 08-05-1945 départ (60km à pied en deux étapes) vers WIENER-NEUSTAD où je trouve le camp de rapatriement organisé par les Russes. Vingt jours après, ces derniers nous amènent en camion chez les américains qui nous rapatrient, en bombardiers, à Melun puis à Paris.

Dessins réalisés par le témoin, datés du 8 mai 1945, à Vienne.

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