Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Elissetche Janine, une résistante, une combattante
Janine Elissetche, une femme résistante, combattante, qui deviendra lieutenant-colonel’le’ d’aviation.
La famille qui dispose d’un poste de TSF, écoute le 17 juin le discours du Maréchal Pétain (cette honte ! cette trahison. Je pleure de rage impuissante) mais aussi, le 18 juin, l’appel du Général de Gaulle (je bois ces paroles avec ferveur…ce général a raison de faire confiance à une certaine France.)
Dès août 1940, avec Marcel Hauville, un étudiant parisien, Janine Elissetche duplique une photographie du général de Gaulle qu’elle distribue ainsi que des tracts. Elle participe à diverses actions (transport de messages…frisson garanti lors des sabotages). Devenue suspecte, fin 1941, elle se cache une quinzaine de jours dans un moulin du village.
En mai 1942, Janine est arrêtée au domicile de ses parents par les Allemands., conduite au poste de commandant d’Itxassou puis à Saint-Jean-Pied-de-Port où elle subit un interrogatoire. À la suite d’une intervention de Jean Ybarnegaray sollicité par ses parents, elle retrouve la liberté sous réserve d’une mise en résidence surveillée d’un mois au domicile de (s)es parents. Mais il semble qu’elle ne renonce pas à s’engager dans des filières de passage.
Elle y participe même directement comme en février 1943 quand elle organise une évasion vers l’Espagne en franchissant le Pas de Roland avec un parisien qu’elle confie ensuite à un passeur.
En février 1944, Janine Elissetche se sent de plus en plus surveillée et le chef d’antenne n°107 de la Base » E » (lui) déconseille le maquis. Enfin, elle apprend d’une estafette autrichienne affectée à la Gestapo l’imminence de son arrestation.Après un contact manqué avec le correspondant de son réseau (M. Cabillon de Bidaray qui vient d’être arrêté), elle organise alors sa propre évasion : minimum de bagage (mais elle emporte son missel), financement en vendant sa bicyclette, rendez-vous avec un passeur au moulin d’Olha. Elle franchit la Nive au lieu-dit « Laxia » par la nacelle de Moulinia. Elle retrouve son passeur et avec un autre candidat au passage, elle franchit la frontière dans la nuit du 1er au 2 mars 1944 et arrive à Elizondo en fin de journée. Son périple se poursuit pour arriver à Madrid le 1er avril après avoir séjourner un mois à Irun.
Janine quitte Madrid par le train le 3 mai pour Algésiras et Gibraltar où elle embarque sur le « Ville d’Oran » pour l’Algérie. C’est à Blida qu’elle signe son engagement dans les Formations Féminines de l’Armée de l’Air, spécialité : ambulancière…pour la durée de la guerre, y compris l’Extrême Orient, compte tenu du conflit avec les Japonais.
Après la période de formation, Janine Elissetche embarque à Oran le 6 septembre 1944 à destination de Marseille avec une section sanitaire intégrée au sein de la 5ème DB qui compte Joséphine Baker dans ses effectifs. Après un passage à Paris à compter du 10 octobre 1944, Janine est affectée à Cognac à l’Etat Major des Forces Aériennes sur la poche de Royan. C’est à cette affectation qu’elle fête la capitulation allemande le 8 mai 1945.
Janine Elissetche poursuit ensuite une carrière militaire qui la conduit, après les écoles de pilotage, en Algérie, en Indochine, à Dakar. Elle termine sa carrière à Paris (Etat Major de l’Air) et à Villacoublay.
Janine Elissetche, née le 12 février 1925 à Itxassou, est décédée à Louvres (Val d’Oise) le 24 juin 1995.
Décorations :
Chevalier de la Légion d’Honneur 1978
Médaille Militaire 1959
Chevalier de l’Ordre du Mérite 1970
Croix de Guerre 45 (Citation) 1946
Croix du Combattant 1956
Croix du Combattant Volontaire 39/45 1958
Croix du Combattant Volontaire de la Résistance 1978
Croix du Combattant Volontaire Indochine 1985
Médaille des Evadés 1948
Médaille Coloniale E.O. 1952
Médaille Commémorative 39/45 1958
Médaille Commémorative E.O. 1952
Médaille de Bronze de la Jeunesse et des Sports 1981
Lettre de Félicitations des Forces Aériennes de l’Atlantique juin 1945
Temps réel de service dans l’Armée de L’Air du 1er mars 1944 au 12 juin 1980
Temps de service de Résistance officiellement reconnu mais, par suite de forclusion, ne figurent que pour mémoire sur les pièces matricules.
Janine Elissetche a publié ses mémoires en 1991 dans un récit intitulé « Comment je suis devenue LIEUTENANT COLONEL’LE’ ». La notice de présentation ci-dessus trouve ses sources dans cet ouvrage.
Référence bibliographique :
ELISSETCHE Janine, Comment je suis devenue LIEUTENANT COLONEL’LE’, récit, Les Editions La Bruyère, Paris , 1991, 187 pages.
Certificats militaires et grades de Janine Elissetche: cliquer ici
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