Le Dr Edmond Speraber a occupé une position majeure dans la résistance sur la côte basque. Efficace et discret, il a œuvré au sein de plusieurs réseaux dont il connaissait les responsables et les rouages.

 

 

La présente biographie du Dr Speraber a été rédigée en se référant à celle publiée par Jean Crouzet sous le titre « Le Père Tranquille » de la Côte basque: Docteur Edmond Speraber » dans son ouvrage  » Aide-Mémoire des années sombres ».

Référence bibliographique:

E. Speraber. Aide-mémoire des années sombres. Edition Atlantica. Biarritz. 2006.

 

Le Dr Edmond Speraber est né le 2 février 1885 à Fort National en Algérie (aujourd’hui Larbaâ Nath Irathan. Algérie) où son père était officier. Il passe son adolescence dans le département du Nord où son père a été muté. En octobre 1905, il signe un engagement de 3 ans dans l’armée. Bénéficiant d’une mise en disponibilité, il s’inscrit à la faculté de médecine de Lille et obtient son diplôme de médecin le 27 juillet 1911.

Son père, admis au grade de commandant prend sa retraite à Ciboure et Edmond s’installe dans cette ville comme médecin au début de 1912.

Edmond Speraber est mobilisé en août 1914 au sein du 249ème régiment d’infanterie où il reste jusqu’en septembre 1916. Il est alors volontaire pour l’Armée d’Orient. Il exerce comme médecin chef de l’hôpital d’Olympe de juillet 1918 à janvier 1919.

De retour sur la côte basque, il ouvre un cabinet médical à Saint-Jean-de-Luz.

Mobilisé le 1er septembre 1939, il est affecté à l’hôpital de Cauterets puis il devient médecin chef de celui de l’Abbaye Hôtel à Lourdes. Il est aussi responsable du service sanitaire du camp de Ger. Il est démobilisé le 21 août 1940.

A Lourdes, au contact d’autres officiers, Edmond Speraber prend conscience de la notion de « résistance ». Il reprend ses activités médicales à Saint-Jean-de-Luz. Dès le 17 avril 1941, il est convoqué par la police pour « atteintes à la sûreté de l’Etat et propagande gaulliste antinationale » sans toutefois être inquiété.

Jusqu’en janvier 1943, le docteur Speraber est sollicité par les principaux réseaux d’évasion transitant par Saint-Jean-de-Luz (Comète, Margot, Nivelle...) pour prendre en charge les transfuges blessés, accidentés ou malades.

En janvier 1943, circulant après la couvre-feu grâce à son ausweis, Edmond Speraber porte secours à un homme blessé par balles, poursuivi par la Feld Gendarmerie. Il le cache chez une de ses patientes et le soigne avant de le faire passer en Espagne. Cet inconnu, un agent du BCRA, le charge d’une mission à Toulouse. A l’issue de ce voyage à Toulouse, il est investi de la responsabilité du réseau de renseignement franco-américain « Nana« .

Ensuite, en sein de la Base Espagne, il crée le sous-réseau « Mécano » (affilié au réseau « Démocratie ») qu’il dirige sous le pseudonyme de « le Bicot ».

En sein de ces réseaux, outre les actions de renseignement, il apporte son concours aux réseaux de passage et il fournit à la Base Espagne en faux papiers grâce à ces relations avec les mairies de Saint-Jean, Ciboure, Ascain, Guétary et Bidart.

Au début de juin 1944, son ami Passicot, chef de l’Armée Secrète, entrant en clandestinité pour échapper à la Gestapo, il assure la liaison de celui-ci avec Pierre Fort, responsable du MUR pour la Côte Basque.

Le docteur Speraber repend ses activités après la guerre. Il est décédé le 24 avril 1966.

 

Lieu de mémoire.

Une avenue de Ciboure est dédiée au Docteur Speraber.

Edmond Speraber est titulaire de:

la Légion d’Honneur . 1952

la Croix de Guerre avec palme. 1945. Reçue le même jour que Kattalin Aguirre et Gracie Ladouce dans la cour d’honneur des Invalides.

la Médaille Militaire

la Croix des Combattants Volontaires

la Medal of Freedom américaine

la Medal of Freedom britannique.

 

 

Les décorations de Docteur Speraber ont été retrouvées par Mme. Isel-Labrousse dans un appartement de Saint-Jean-de-Luz ayant appartenu à sa belle fille. Elle a bien voulu nous les confier. Elles déposées au musée de la Résistance et de la Déportation de Pau.

 

 

Le Docteur Speraber est homologué aux FFC au titre des réseaux Comète et Nana

 

 

 

Nomination du Docteur Speraber dans l’Ordre de la Légion d’Honneur.