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Dissolution des Sociétés Secrètes. Editorial du « Patriote des Pyrénées », 6 août 1940.

En date du 6 août 1940, l’éditorialiste du « Patriote des Pyrénées » anticipe le loi qui, le 13 août, prononce la dissolution des « Sociétés Secrètes ».

 

 

 

 

 

Transcription de l’éditorial original. 

 

PEAU NEUVE

Le gouvernement de la Révolution Nationale a décrété la dissolution des Sociétés secrètes.

De toutes les réformes, de toutes les révolutions qu’il a déjà faites et pourra encore faire, celle-ci est incontestablement la plus importante et la plus hardie.

Sans elle, en fait, toutes les autres ne serviraient à rien. Car le régime qui vient de s’effondrer n’était pas seulement, comme l’a défini M.A. Marquet, « capitaliste, libéral et parlementaire » ; il était surtout maçonnique ; ce qui veut dire que, par lui, une société secrète, la Franc-Maçonnerie, gouvernait la France. Une société secrète, et qui pis est, internationale ; c’est à dire que la France était gouvernée suivant des mots d’ordre inconnus, donnés par des inconnus, en dehors du moins des initiés du suprême degré.

Cette société n’était pas toutefois tellement secrète que son existence, ni le rôle qu’elle jouait ne fussent connus de tous. Tout le monde savait que la Franc-Maçonnerie régnait en maîtresse quasi absolue sur tout le pays, depuis la capitale, où elle occupait inébranlablement les postes vitaux, les avenues du pouvoir central et ce qu’elle appelait elle-même « les leviers de commande », mais jusqu’à la moindre bourgade, où les préfets et sous-préfets ne nommaient ni ne déplaçaient un cantonnier sans en avoir pris l’avis du vénérable de la Loge la plus proche. Tout le monde savait cela depuis longtemps, et bien d’autres choses encore, et notamment ceci, que la politique antireligieuse de la IIIème République et la décomposition nationale et morale qui s’en est suivie avait été ordonnée et préparée par ce pouvoir occulte, mais telle était la toute puissance de celui-ci qu’à de très rares exceptions près, les catholiques eux-mêmes avaient renoncé à la combattre, du moins de front. Cette tactique était tenue non pas seulement pour vaine, mais pour une insigne maladresse. On n’osait même plus prononcer le nom de cet ennemi redoutable ; on feignait de l’ignorer. Ceux qui continuaient à le dénoncer publiquement étaient considérés comme des maniaques et des radoteurs dangereux. On n’attendait plus la libération que d’une lutte d’influence silencieuse, profonde, et par le fait, à échéance très lointaine.

On avait peut-être raison. Il n’y avait peut-être pas mieux à faire. Malheureusement, la France et la République n’ont pas attendu. Elles se sont effondrées, sous la double action de leurs ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, avant que les patientes méthodes de désintoxication progressive par lesquelles on espérait les débarrasser des termites maçonniques aient eu le temps de produire leurs effets.

Mais, avec le « régime capitaliste libéral et parlementaire » qui était son instrument de domination, la puissance maçonnerie s’est écroulée, elle aussi.Il n’a pas fallu moins que cette circonstance, ce cataclysme qui a tout emporté, tout balayé et qui nous oblige à repartir à zéro, pour affranchir la France de cette scandaleuse et paradoxale tyrannie. Car aucun gouvernent n’aurait osé secouer le joug de la Franc-Maçonnerie, si celui-ci n’était déjà brisé.

Et même aujourd’hui nous pouvons mesurer son omnipotence. La décision prise par notre gouvernement de dissoudre les sociétés secrètes est certainement un des événements les plus considérables de notre histoire. Il marque une date. Il constitue à lu seul une révolution. Or, jusqu’à ce jour, il n’a trouvé dans l’ensemble de la presse française qu’un écho relativement faible. Certains journaux, et non des moindres, se sont même contentés d’insérer en très mauvaise place, comme s’il cherchaient à le dissimuler, le communiqué officiel faisant part de cette décision sensationnelle. Il y a dans ce demi silence de la stupeur, où l’inquiétude et même l’épouvante entrent certainement pour une forte part.

L’impression dans l’ensemble du pays sera évidemment différente. En dehors des francs-maçons eux-mêmes, qui ne constituaient guère, d’après les évaluations du JOURNAL, que la millième partie de de notre population, tout le reste des français, bien loin de s’effrayer de cette mesure, se sentira au contraire rassuré par son audace même. La confiance dans le gouvernement de Révolution Nationale n’en pourra être que définitivement consolidée ; car celui-ci ne pouvait gage plus éclatant de son esprit et de sa volonté d’entreprise ; il ne pouvait prendre une mesure plus complémentent ni plus heureusement révolutionnaire.

« La France, déclarait l’autre jour M. Adrien Marquet, ministre de l’Intérieur, peut trouver dans sa misère un chemin d’espoir, si elle fait résolument peau neuve, et surtout âme neuve. »

On ne peut plus douter que pour sa part, notre gouvernement est résolu à faire pour cela tout ce qui est nécessaire.

H.S.

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