Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

COSSID Josette.

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COSSID Josette est née en 1926 à Paris.

Témoignage oral recueilli le 2 mars 2012 par Claude Laharie et Josette Raillard

Dame âgée (née en 1926) et fatiguée. Sa fille s’efforce, tout au long de l’entretien, de l’encourager et de lui faire préciser ses souvenirs.

 

Son époux, Jean Claude Cossid, né en 1924, s’est engagé dans la Résistance extérieure. Il a franchi clandestinement les Pyrénées et a rejoint l’armée Rhin et Danube avec M. Noitot. Il est décédé en 1996.

 

Josette Cossid est juive. Elle 14 ans en 1940 et habite à Paris.

Ses parents sont divorcés. Elle vit et réside chez son père et chez ses grands-parents paternels, les Toledo.

Son grand-père Maurice De Toledo est ingénieur des Arts et Métiers ; c’est la personnalité marquante de la famille ; depuis plusieurs années avant la guerre, il est conscient des dangers qui pèsent sur les juifs français et il a tenté de les prévenir ; il a épousé une non-juive ; pendant la guerre, il refusera de porter l’étoile jaune.

Son père (Roger De Toledo) est marchand de biens et s’aligne sur le comportement de son père Maurice.

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Sa mère (Irène Horschitz) est journaliste au Figaro ; elle répond aux convocations de la police et se fait inscrire sur le registre des juifs du 17ème arrondissement. Irène et sa mère pensaient pouvoir échapper aux rafles du fait de leur situation professionelle (journaliste et infirmière). Le 2 mars 1943, elle est  arrêtée à leur domicile, « sur dénonciation » ; elles seront déportées et ne reviendront pas.

Acte de disparition d’Irène Horschitz à Maïdaneck

 

 

Courriers adressés par Irène Horschitz à sa grand-mère maternelle depuis le camp de Drancy: carte postale , enveloppe lettre , recto lettre , verso lettre .

 

En 1942 Josette et son père (alors remarié à Hélène Sorbier) viennent vivre à Pau, ainsi que Maurice, le grand-père. Ce dernier meurt à Pau fin 1942. Ils résident rue Montpensier en 1942 et 1943.

Josette est alors envoyée en pension, sous le nom de Toledo, dans une institution religieuse à Serres-Sainte-Marie près d’Artix, Le Paraclet, dirigée par Andrée Jacotin. Elle suit les cours de la seconde à la terminale. Elle y est baptisée, fait sa communion et assiste tous les matins à la messe avec ses compagnes. Elle garde surtout le souvenir de bâtiments froids (au point de souffrir d’engelures) et d’une nourriture très maigre. Le thème de la faim revient à plusieurs reprises dans ses propos. Elle n’a jamais dit qu’elle était juive (3 grands-parents sur 4 sont juifs). Elle se sentait en sécurité au Paraclet. Elle a alors entendu parler du camp de Gurs, mais ne savait pas ce qu’il représentait. La fille de Georges Mandel (alors interné au fort du Portalet) était avec elle.

Son père obtient des faux papiers par un employé de la mairie de Pau (qui ?) et se nomme désormais Fernand Casajus. Il continue à Pau ses activités dans l’immobilier. Il se cache parfois à la campagne et rejoint définitivement le maquis en 1944.

Au printemps 1944, sa famille semble avoir été inquiétée. Elle quitte lors Pau et le Béarn et rejoint un ami du père, le Dr Levy, réfugié à Saint-Denis-de-Cabanne, près de Roanne. Elle y apprend le débarquement en Normandie. Elle se souviendra toujours d’avoir entendu, à la radio, depuis Saint-Denis-de-Cabanne, les cloches qui sonnaient sur le parvis de Notre Dame pour annoncer la libération de Paris.

La famille dont les biens ont été entièrement pillés ne peut retourner s’installer à Paris. Elle se fixe à Pau.

 

Pour en savoir plus sur Andrée Jacotin et l’institution Le Paraclet. Comité français pour Yad Vashem.

Anonymes, Justes et Persécutés: Andrée Jacotin  ,  Le Paraclet.

 

 

 

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