Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Coarraze. Attaque d’un train de marchandises. 9 août 1944. Procès verbal de la gendarmerie.
Le 9 août 1944, le train de marchandises 7172 est attaqué et arrêté par des éléments du maquis de l’Armée secrète au P.K. 195.300 de la ligne Toulouse, Bayonne.
Cet événement est daté du 10 août par L. Poullenot (In Poullenot (Louis). Basses-Pyrénées. Occupation. Libération. 1940-1945. J & D Editions. Biarritz. 1995. Voir page 219).
Transcription du procès verbal dressé par les gendarmes de la brigade de Nay, relatif à l’attaque d’un train de marchandises à Coarraze par le maquis, le 9 aout 1944..
9 Août 1944 Brigade de Nay
Attaque d’un train de marchandises à Coarraze par le maquis.
Ce jourd’hui 9 aout 1944, à 19h, nous soussignés BERTRAND André, adjudant-chef et DUCLAU Etienne, à la résidence de Nay….à notre caserne avons été avisés téléphoniquement par M. le chef de gare de Coarraze-Nay qu’un train de marchandises avait été arrêté par des individus aux environs de la halte Dufau, et avait été lancé vers la gare de Coarraze-Nay, après avoir obligé les employés de descendre du convoi. Il s’était arrêté à la barrière de Lamontjoie, commune de Coarraze, deux wagons étant sortis des rails.
Nous nous sommes rendus sur les lieux et avons constaté :
Au P.K. 197.900, à 100m en amont du passage à niveau 208, commune de Coarraze, un convoi composé d’une machine électrique et de 3 wagons de marchandises est arrêté sur la voie pair. Les 2 wagons du centre sont sortis des rails. Un des wagons est éventré. Des employés de la S.N.C.F. déchargent les marchandises qui se composent de fûts de vin et de denrées diverses.
Nous apprenons que ce convoi se dirigeait vers Lourdes et a été arrêté par plusieurs hommes armés au P.K. 195.300. Après avoir fait descendre les employés, ils ont essayé de faire sauter le train.
2 explosions se sont produites, endommageant un wagon en faisant des dégâts insignifiants à la voie. N’ayant pas réussi ces individus ont fait reculer la machine électrique à 250m environ et l’ont lancée sans conducteur vers le reste du convoi. Le tout est parti à la dérive en direction de la gare de Coarraze-Nay. Il s’est arrêté au P.K. 197.800 après que 2 wagons sont sortis des rails. Les employés du train au nombre de 6 ne sont pas sur les lieux ; ils sont partis, parait-il, en direction de Montaut à pied. Ils n’ont pas pu être entendus. Nous nous sommes rendus sur les lieux de l’attentat.
Au P.K.195.300, à 200m environ en aval du passage à niveau, commune de Coarraze, nous remarquons que 2 traverses de la voie pair sont sectionnées à l’intérieur de la voie et en dehors des rails. Un entonnoir creusé dans le ballast semble indiquer l’emplacement des explosions. Des débris de planches sont éparpillés sur la voie et aux abords. Ils proviennent du wagon éventré par l’explosion.
Procédant à une enquête, nous avons recueillis les renseignements suivants :
BORDERE Adrien, 25 ans, cantonnier à la S.N.C.F., demeurant à Coarraze, passage à niveau 202, nous déclare : « Aujourd’hui 9 août 1944, vers 18h10, j’étais chez moi lorsqu’un individu armé d’une mitraillette est venu me dire de ne pas bouger et que si je bougeais il était armé. Ensuite il m’a demandé si le téléphone était dans mon habitation. Je lui ai répondu négativement. A ce moment un train de marchandises est arrivé de la direction de Coarraze-Nay . Cet homme s’est précipité sur la voie et avec un drapeau rouge a fait signe au conducteur d’arrêter le train.
Ce dernier a été arrêté à proximité de chez moi. Alors j’ai vu venir de tous les cotés une dizaine d’individus également armés de mitraillettes et revolvers qui ont fait descendre le conducteur et les employés qui étaient sur le train. Ce dernier était composé d’une machine électrique et de 3 wagons. Ils ont ensuite séparé la machine et un wagon du reste du convoi. Ils ont fait arrêter la machine à environ 250m plus loin et ont placé des explosifs sous les 2 wagons qui étaient restés au P.K.195.300.
Après l’explosion, les 2 wagons étant restés sur la voie (malgré que l’un d’eux était gravement endommagé), ils ont lancé la machine et l’autre wagon sur eux, et le tout est parti à la dérive et à reculon en direction de la gare de Coarraze…. Je n’ai connu aucun des individus qui ont participé à cet attentat, ni je n’ai remarqué leur signalement. Ils étaient tous jeunes et vêtus de vêtements civils.
Quelques instants après l’explosion, une garde-barrière et un cantonnier des ponts et chaussées ont vu passer un groupe de cyclistes se dirigeant vers Montaut.
Source: archives de l’association.
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