Pierre Léon Cazalet, né à Lescar le 29 décembre 1902, est mort pour la France en déportation le 3 novembre 1944. Aucun monument aux morts ne portait son nom, il a été inscrit au monument de Lescar lors de la cérémonie de commémoration du 8 mai 2022.

Un oubli réparé.

En 2019, à l’occasion d’une recherche en vue de constituer une liste de déportés politiques nés dans les Basses-Pyrénées, j’ ai découvert que Pierre, Léon Cazalet, né à Lescar le 29 décembre 1902, avait été déporté à Mauthausen pour fait de résistance et y était décédé le 9 novembre 1944 au kommando de Loibl Pass. La mémoire collective locale semblait avoir perdu toute trace de ce résistant.

Les consultation des archives du Service Historique de la Défense m’ont appris que Pierre Cazalet était:

homologué Forces Française Combattantes (FFC) et Déporté et Interné de la Résistance (DIR) ; Vincennes dossier 16 P 113702

homologué Mort pour la France, mort en déportation. Reconnu FFI au grade de sous-lieutenant. Caen dossier AC 21 P 40207.

La consultation du site « memorialgenweb » m’a appris que Pierre Cazalet était cité:

à Pau sur la plaque commémorative SNCF, scellée salle des pas perdus à la gare,
à Paris au mémorial du réseau Alliance (son patronyme est orthographié Gazalet).

Bien que reconnu « Mort pour la France », la mémoire de P. Cazalet n’était apparemment présente sur aucun monument aux morts. Je fis part de cette état de fait à Mme la Maire de Lescar qui confia ce dossier à A. Lot, conseiller municipal. Le mémorial de Caen sollicité par les services municipaux transmettait le dossier de P. Cazalet à la mi-février 2020. Après instruction du dossier, il fut décidé que le nom de Pierre Cazalet serait inscrit sur le monument aux morts de Lescar.

Le 8 mai 2022 lors de la commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale,l’oubli était réparé et le nom de Pierre Cazalet figure désormais sur le monument de Lescar..

Voir le compte rendu de la cérémonie du 8 mai 2022 dans la République des Pyrénées: cliquer ici.

Biographie de Pierre Léon Cazalet.

Pierre Léon Cazalet est né le 29 décembre 1902 à Lescar. La plaque commémorative de la salle des pas perdus de la gare de Pau précise qu’il exerçait à la SNCF la fonction de « conducteur électricien », c’est à dire cheminot – conducteur de train. Il opérait sur la ligne Pau – Canfranc.

Pierre Léon Cazalet appartenait au groupe Résistance-Fer et était intégré au sous-réseau Gallia dépendant du réseau Alliance en tant qu’agent P1 depuis le mois de mai 1943. Il était enregistré sous le pseudonyme de Pelot.

Pierre Léon Cazalet est arrêté par la Gestapo le 16 janvier 1944 à son domicile. Cette arrestation semble consécutive à celle de deux individus eux-mêmes interpellés en montagne qui auraient dit avoir été transportés de Pau à Cette-Eygun sur une machine de la ligne Pau – Canfranc. Toutefois, il ne semble pas que son affiliation au réseau Alliance ait été découverte par les Allemands.

Il est interné dès son arrestation à la prison Saint-Michel de Toulouse puis transféré à Compiègne. Il est déporté le 22 mars 1944 en direction du camp de Mauthausen où le convoi arrive le 25 mars. Il est enregistré sous le matricule 59 696.

Le 17 avril 1944, il affecté au camp de travail de la Loibl Pass, à la frontière entre l’Autriche et la Slovénie pour y creuser un tunnel routier.

Pierre Léon Cazalet décède le 3 novembre 1944, victime d’un éboulement de pierres sur le chantier de percement du tunnel. Son cadavre est brûlé sur le chantier dès le lendemain.