Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Canton et Saint-Cricq. La mort des miliciens dans les colonnes du Patriote des Pyrénées. Février 1944
Le quotidien « Le Patriote des Pyrénées » affiche en une, du 25 février au 2 mars 1944, des articles en l’honneur des miliciens Canton et Saint-Cricq, tués le 22 février en mission de maintien de l’ordre en Haute-Savoie.
Entre le 25 février et le 2 mars 1944, Le Patriote des Pyrénées consacre quatre articles en première page à la mémoire des miliciens Henri Canton et Germain Saint-Cricq.
Il s’y ajoute dans le numéro du 29 février 1944 un éditorial de Henri Sempé dans lequel celui-ci magnifie l’engagement dans la Milice.
Pour accéder aux détails des combats: cliquer ici.
Numéro du 25/02/1944
LA MILICE FRANCAISE A L’HONNEUR
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Le chef Henri Canton de Monein est cité à l’ordre de la nation
Vichy, le 25 février.
De nombreux miliciens ont fait preuve de courage et de dévouement dans l’exercice de leurs fonctions.
Plusieurs ont trouvé la mort dans l’accomplissement de leur devoir. Aussi le gouvernement a voulu récompenser les uns et les autres.
Il a d’abord cité à l’ordre de la nation M. Henri Canton, chef de trentaine de la Franc-Garde permanente de la Milice française.
« D’un entrain étonnant et d’un courage remarquable, il a été mortellement frappé à la tête de ses troupes, Attaquant une position fortifiée tenue par les hors-la-loi, à Forges (Haute-Savoie).
Des médailles d’or pour courage et dévouement ont été en outre, décernées à de nombreux Francs-Gardes qui se sont distingués au cours d’opération périlleuses.
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Les Béarnais apprendront avec fierté que les chef milicien Henri Canton, dont le gouvernement vient de proposer la conduite et la fin héroïques à l’admiration et à la reconnaissance de la Nation, était un des leurs.
Né le 24 septembre 1916 à Monein, il avait fait la campagne de 1939-40 comme sous-officier d’active au 24ième d’artillerie.
A la dissolution de l’armée de l’armistice, il était entré à la Milice des Basses-Pyrénées le 8 mars 1943, comme franc-garde permanent. Après un stage à l’Ecole des Cadres d’Uriage, il fut nommé chef de trentaine à Foix (Ariège).
C’est de là qu’il était parti avec sa troupe pour prendre part aux opérations contre le terrorisme en Haute-Savoie.
Nous prions sa famille d’agréer nos sincères sentiments de condoléances.
Numéro du 26/02/1944
La Milice Française à l’honneur.
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Avec le chef Canton, un autre Béarnais, le milicien Saint-Cricq est tombé en Haute-Savoie.
On apprend aujourd’hui que dans la même affaire où le chef milicien Henri Canton, de Monein, a trouvé une mort glorieuse, un autre Béarnais est tombé à ses côtés, victime du devoir.
Il s’agit du milicien Saint-Cricq, originaire de Cadillon, par Conchez-de-Béarn.
Agé de vingt ans, Saint-Cricq était entré, au mois de mai denier, dans la Franc-Garde des Basses-Pyrénées. Il s’était engagé ensuite dans le 1er Régiment de France, mais, sur sa demande, il en sortait bientôt, pour revenir dans la Milice et servir sa Patrie d’une manière plus active en prenant part aux opérations contre le terrorisme.
Nous saluons très bas la dépouille de ce brave et prions sa famille d’agréer nos bien vives condoléances.
Numéro du 29/02/1944
A la mémoire des Miliciens
HENRI CANTON et GERMAIN SAINT-CRICQ.
La Milice Française fera célébrer, jeudi matin 2 mars, à 11 heures, en l’église Saint Martin, en présence du représentant du Secrétaire Général au Maintien de l’Ordre et des autorités constituées, un service funèbre à la mémoire des francs-gardes Henri Canton, chef de trentaine, et Germain Saint-Cricq, tombés héroïquement en Haute-Savoie au cours des opérations contre le terrorisme.
La population paloise est invitée à s’associer à ce dernier hommage rendu à deux fils du Béarn morts pour que vive la France.
Editorial du 29/02/1944.
L’AVENIR EST A CEUX QUI SAVENT MOURIR
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La mort héroïque de ces deux jeunes Béarnais tombés en Haute-Savoie en donnant l’assaut à un blockhaus terroriste mérite mieux que quelques lignes banales de nécrologie.
C’est un grand exemple, en effet, que lèguent à leurs compatriotes ces deux garçons de chez nous : celui du don total de sa personne à la Patrie.
Leur sacrifice fut pleinement conscient et volontaire. En s’enrôlant dans la Milice Française, ils savaient parfaitement à quoi ils s’exposaient ; ils avaient fait le serment, chaque jour renouvelé par ce chant des Cohortes qui termine toute les réunions miliciennes, de « mourir », s’il le faut, pour la nouvelle France. » Bien loin de les effrayer, c’est ce risque qui avait séduit ces deux Béarnais de bonne race. Ils n’étaient pas de ces faux jeunes qui se plaignent d’avoir l’avenir bouché, alors que s’offrent à leur ardeur et à leur enthousiasme la plus exaltante des tâches et le plus impérieux des devoirs : la patrie, et même le monde à reconstruire.
C’est, je crois, Edouard Drumont qui a dit à peu près ceci: »Seuls, les hommes qui acceptent de mourir peuvent agir sur les événements. » Ce n’est pas au nombre de ses adhérents que se mesure la force d’une idée mais de ses martyrs. L’avenir est à ceux qui savent mourir.
A la Milice Française on sait très bien mourir. Il ne se passe guère de jour où quelqu’un de ses membres ne tombe, trop heureux si, comme pour le chef Canton et le franc-garde Saint-Cricq, c’est en combat loyal ; le plus souvent, ils sont lâchement assassinés au coin d’une rue ou à domicile;dans ce dernier cas c’est parfois leur famille entière qui est abattue de la même rafale de mitraillette, et ce n’est pas tout, ce n’est même pas là le plus terrible. En même temps qu’on les tue, on s’efforce de les déshonorer sous un flot incessant de bobards calomnieux dont le plus stupidement odieux trouve trop facilement crédit auprès d’une opinion depuis longtemps affolée, ahurie, abêtie, par le tintamarre des propagandes étrangères.
Des hommes, d’un mouvement qui concentre sur eux tant de haine, si violente, si féroce et si perfide, sans que cela ait d’autre effet que de durcir leur résolution et de renforcer leur foi, on peut tout espérer pour l’avenir de la Patrie.
H.S.
Numéro du 01/03/1944
LA LEGION D’HONNEUR AU CHEF CANTON.
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Mr Henri Canton, chef de trentaine de la Franc-Garde permanente de la Milice Française, est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume.
Chef d’un entrain et d’un courage remarquables, il avait été mortellement frappé à la tête des troupes, en attaquant une position fortifiée tenue par les hors-la-loi à Forgues (Haute-Savoie).
Numéro du 02/03/1944
A LA MEMOIRE DES MILICIENS CANTON ET SAINT-CRICQ
Ainsi que nous l’avons annoncé, ce matin jeudi, à 11h15, un service funèbre solennel a été célébré en l’église Saint-Martin à la mémoire de deux Miliciens béarnais, le chef Canton et le franc-garde Saint-Cricq, tombés en Haute-Savoie dans la lutte contre le terrorisme.
Autour du catafalque monumental, drapé des couleurs nationales, un piquet de francs-gardes en armes montait la garde.
Au premier rang de l’imposante assistance, on remarquait derrière les familles en deuil, M. le Préfet des Basses-Pyrénées et son secrétaire général, M. le Maire de Pau, le chef régional de la Milice Lacomme, représentant le secrétaire général au Maintien de l’Ordre, les chefs départementaux de l’Ariège, des Hautes et des Basses-Pyrénées, des délégations des diverses polices, de la gendarmerie et du G.M.R., de la Légion des Combattants et de tous les mouvements nationaux.
A l’issue de cérémonie, l’assistance s’est massée devant l’église autour d’un catafalque dressé sous le porche, et là le chef départemental Dabbadie a salué la mémoire de ses camarades et tiré la leçon de leur sublime sacrifice.
Les autorités et les délégations se sont ensuite formées en cortège pour aller déposer une gerbe de fleurs au pied du Monuments aux Morts.
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