Betracq. Découverte des corps de 3 miliciens. 10 octobre 1944. Rapport de gendarmerie.

 

Reproduction d’un rapport dressé par les gendarmes de la brigade de Lembeye, le 10 octobre 1944, suite à l’ouverture de 2 fosses et à l’exhumation de 3 corps.

 

 

 

10 octobre 1944                                                              Brigade de Lembeye

Découverte à BETRACQ des corps de 3 miliciens.

         Avec l’assistance de M. le Maire de Bétracq et en notre présence (MOUNAIX, maréchal des logis chef, GUEGOU et PEREZ gendarmes) il a été procédé à l’ouverture de 2 fosses découvertes et à l’exhumation des corps.

         2 de ceux-ci ont été reconnus par les familles et réclamés. Ce sont ceux de : M. M. OGELET, maréchal-ferrant à Castelnau-Rivière-Basse (H. Pyr.) et GAUTSCH, notaire au même lieu.

         Le corps d’une femme a été trouvé inhumé dans la même fosse que le dernier nommé. Il s’agit du corps de la nommée FRAGARO Angèle, née MOTTA, de nationalité italienne, née le 20 septembre 1905 à Bochum (Allemagne) ; demeurant à Labatut (H. Pyr). Par l’intermédiaire de la brigade de Maubourguet nous avons fait prévenir les parents qu’elle possède dans la circonscription de cette brigade. Ceux-ci ont déclaré qu’ils ne réclamaient pas le corps de l’intéressée.

         Mme OGELET, Marie-Berthe, née SOURGHENS, 67 ans, demeurant à Castelnau-Rivière-Basse (H.P.) déclare :

« Je reconnais formellement le corps qui vient d’être exhumé comme étant celui de mon fils Jean né le 5 septembre 1899 à GUITRE-sur-GIRONDE (Gironde) enlevé de mon domicile le 23 juin 1944 par un groupe armé. »

1. GAUTSCH Jacques, 61 ans, ingénieur aux Forges des Pyrénées à Tarbes, demeurant à Aureilhan, villa La Chartreuse, déclare :

« Je reconnais formellement le corps qui vient d’être exhumé comme étant celui de mon fils Jean né le 2 aout 1914 à Guéthary (B.P.) »

         Pour la femme, le maire déclare : « Je vais faire procéder à la mise en bière de la nommée FRAGARO ; celle-ci sera inhumée au cimetière communal puisque la famille se refuse à en prendre possession. »

         Les gendarmes agissaient en vertu de la note n° 1205 cabinet du Préfet des BPyr. du 2 octobre 1944 relative à l’exhumation et à l’identification des 3 miliciens inhumés à Bétracq, dont les familles demandent les corps.

         Les fosses se trouvaient dans un bosquet attenant à une maison abandonnée où avait résidé en juin un groupe de résistants. Cette maison à proximité de la maison d’habitation de Paul PAUPERE, 40 ans, cultivateur, auquel un jeune homme du groupe avait montré les fosses et donné l’identité des 3 corps.

        Source: archives de l’association.