Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Baylot Jean, préfet. Note biographique complémentaire.

Note sur le Préfet Jean Baylot, en poste dans les Basses Pyrénées d’août 1944 à janvier 1946.

 

Cette note nous a été communiquée par M. Denis Vaultier.

 

 

Jean Baylot, né le 27 mars 1897 à Pau (France) et mort le 3 février 1976 à Paris, est un homme politique et franc-maçon français. Résistant pendant la guerre, Jean Baylot débute ensuite une carrière préfectorale et ministérielle ascensionnelle : préfet délégué des Basses-Pyrénées de 1944 à 1946, préfet de la Haute-Garonne de 1946 à 1947, il intègre le 14 juin 1947 le gouvernement Paul Ramadier en tant que Secrétaire général chargé du ravitaillement, en remplacement de Georges Rastel. Préfet des Bouches-du-Rhône de 1948 à 1951, il est enfin préfet de Police de Paris de 1951 à 1954. C’est sous sa responsabilité que la police réprime violemment une manifestation d’Algériens, le 14 juillet 1953, où sept manifestants sont tués. Il quitte son poste le 14 juillet de cette année, à l’occasion d’un mouvement préfectoral décidé par François Mitterrand, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Mendès France depuis le 19 juin. Quelques semaines auparavant, Baylot a remis à Mitterrand des tracts provenant, dit-il, du Parti communiste et appelant à des manifestations violentes le 14 juillet. Après une enquête discrète menée par les renseignements généraux, Mitterrand apprend que les tracts ont été imprimés par la préfecture de police elle-même. Après avoir décliné l’offre d’un haut poste diplomatique, Jean Baylot est nommé préfet hors cadre à partir de 1955 et préfet de police honoraire en 1959. Il est mis en cause à l’occasion de l’Affaire des fuites car sous son autorité, le commissaire Jean Dides a mis en place une cellule chargée de la surveillance du Parti communiste. Dides a été victime, puis complice d’une manipulation visant à faire croire à la trahison d’un ministre des gouvernements Laniel puis Mendès France. Mis en disponibilité en 1955, il se tourne vers la vie politique et se porte candidat à la première élection législative de la Cinquième République, à Paris, contre le gaulliste Roger Barberot. Élu facilement au second tour, il rejoint temporairement le CNI. De par sa faible activité législative, il est battu lors de l’élection de 1962 par Jacques Marette. Il se consacre aussi à la franc-maçonnerie. En septembre 1938 il est élu pour la première fois au conseil de l’ordre du Grand Orient de France, où il siégera encore deux fois dans les années 1950 et dont il sera le grand maître adjoint. En 1959 il devient un dignitaire de la Grande Loge nationale française, dont il a été grand orateur (1961-1963), deuxième grand surveillant (1963-1965) et grand maître provincial de Guyenne (1965-1968). En 1948 il fonde à Marseille la loge « Rectitude », travaillant au Rite écossais rectifié et en 1953 à Paris la loge « L’Europe unie », ouverte aux frères persécutés de l’Europe de l’Est, dont il devient le premier vénérable maître, en 1961 il fonde en Belgique la loge « Marianne » no 75 et ensuite en 1968 la loge « La Pierre angulaire » no 129. Le 30 novembre 1963, avec le frère Marius Lepage, il est membre fondateur de la loge « Ambroise Paré » à l’orient de Laval, travaillant au Rite écossais ancien et accepté. Avec Paul Naudon, Jean Granger, Pierre Mariel, Jean Saunier et d’autres il fonde en 1964 la loge d’étude et de recherches de la Grande Loge nationale française « Villard de Honnecourt » no 81.

Sous le nom d’ordre de « Eques a Libertate » il est armé Chevalier bienfaisant de la Cité sainte par le grand prieur du Grand Prieuré des Gaules, dont il devient en 1962 le grand chancelier et en 1973 le grand prieur national et grand maître de l’ordre rectifié en France. En 1959 il a aussi été affilié à la Grande Loge « Amon-Râ » pour la France du Suprême Conseil des rites orientaux et primitifs de Memphis et de Misraïm réunis et en 1963 il a été reçu dans l’Ordre martiniste sous le nom de « Libertas ».

Grand collectionneur, il légua à la Bibliothèque nationale de France près de 2 500 ouvrages, documents et pièces maçonniques. La mise en vente publique de 649 lots, les 30 juin et 1er juillet 1984, chez Drouot, fut l’une des plus importantes ventes françaises d’objets maçonniques.

Le 31 mars 1976, le grand maître de la Grande Loge nationale française Auguste-Louis Derosière consacre à Neuilly une loge de Rite écossais rectifié portant son nom: la loge « Jean Baylot » no 190, mise en sommeil pendant plusieurs années, elle est réactivée en 2004 pour devenir une loge de recherche provinciale en relation avec la loge nationale de recherche Villard de Honnecourt10.

Une biographie de Jean Baylot a été publiée dans notre site. Pour y accéder: cliquer ici.

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