Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Aussevielle. 17 Août 1944. Sabotage de la Route Nationale 117.

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A Aussevielle, dans la nuit du 16 au 17 août 1944, une action de harcèlement de la Résistance provoque une interruption de la circulation routière sur la route nationale 117 (voie de Toulouse à Bayonne).

Une explosion provoque des dégâts au tablier du pont routier qui enjambe la rivière « Ousse des Bois », des platanes sont abattus sur la chaussée.

De plus, l’explosion provoque la coupure d’une ligne électrique à haute tension ainsi que celle du réseau téléphonique.

 

Ce fait divers, enregistré par un procès verbal de gendarmerie, est un exemple des coups de main organisés par les réseaux de résistance pour retarder et contrarier les déplacements et les mouvements des troupes d’occupation à l’approche de la libération de la région paloise.

 

Transcription du procès verbal dressé par les gendarmes de la brigade de Lescar, relatif à la destruction d’un pont (R.N.117) et à l’abattage de 11 platanes à Aussevielle.

17 août 1944                                       Brigade de Lescar

Destruction à Aussevielle d’un pont et abattage de 11 platanes (R.N.117).

Ce jourd’hui 17 août 1944 à 7h30, nous soussignés Corade Auguste et Hammou Emile, dans la commune de Poey avons appris que dans le courant de la nuit du 16 au 17 aout 1944 le pont routier dit Pont neuf assis sur le territoire de la commune d’Aussevielle et sur la R.N.117 (Toulouse – Bayonne) avait sauté. Nous nous sommes rendus immédiatement sur les lieux et avons constaté ce qui suit :

Etat des lieux et constatations : Le pont routier est traversé par la rivière appelée l’Ousse des Bois. Il mesure 12m de long sur 11m de large. Il est construit en ciment. Un parapet en fer mesurant 95cm de hauteur est placé de chaque coté de ce pont.

Au dessus 4 perforations ont été pratiquées vraisemblablement à l’aide d’outils pointus et à ces emplacements ont été posés des pétards. Au dessus 4 excavations présentent un trou sur une bande de 1m de large et sur toute la largeur de l’empâtement du pont en direction de Pau : 3 de ces excavations sont percées de part en part.

Sur la chaussée du pont plusieurs fentes sont visibles. Des fers d’assemblage de l’armature de cet ouvrage sont tordus et dressés sur le sol. Des blocs de pierre et de gravats jonchent la route.

De chaque coté du pont une partie du parapet s’est détachée et est tombée en contrebas et près de la rivière.

En outre nous remarquons que 6 platanes sciés à 1m de hauteur sont abattus et placés en travers de la route à 200m environ du dit pont coté Aussevielle et 5 autres platanes abattus de la même façon, coté Denguin.

Par suite de la déflagration où a eu lieu l’explosion, les fils électriques à haute tension (5000 volts) ainsi que les fils téléphoniques ont été coupés.

A la suite de cet attentat, la circulation routière a été interrompue. Les 5 platanes abattus sur la route coté Denguin ont été déplacés par une colonne de troupes d’opérations. De ce fait la circulation a été rétablie à 9h15 par déviation en direction du bourg d’Aussevielle et d’un chemin d’intérêt communs rejoignant la R.N.117 à l’extrémité du pont en question.

Déclarations :

1° Je me nomme Pémartin Elie, 46 ans, cantonnier demeurant à Denguin.

Aujourd’hui 17 aout 1944 vers 1h30 j’ai entendu une forte détonation provenant de la direction de la commune d’Aussevielle. Dès la fin du couvre-feu, je me suis intéressé à ce bruit. J’ai appris que le Pont neuf à Aussevielle sur la R.N.117 venait de sauter. En ce qui concerne les dégâts le pont a 4 excavations formant une bande creusée sur la largeur de la route et l’empâtement du pont sur une profondeur de 50cm environ. Sur la chaussée il y a quelques fissures. De chaque coté du pont des platanes ont été abattus après avoir été au préalable sciés à environ 1m de hauteur.

2° M. Picard Léon, 59 ans, chef cantonnier demeurant à Lescar.

Cette nuit 17 courant vers 1h30 j’ai entendu une forte détonation. Vers 7h j’ai été prévenu par M. Pémartin que le Pont neuf avait sauté… J’ai aussitôt constitué une équipe d’ouvriers pour déblayer les arbres de cette route. En ce qui concerne le pont, celui-ci pour le moment est inutilisable pour la circulation.

J’ai constaté que 4 excavations produites par explosion avaient été minées avant usage des pétards. Une partie du parapet de chaque coté du pont s’est écroulée en contrebas de la route et près de la rivière.

Fac-similé du procès verbal de la gendarmerie: 

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