Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Peyre Henri. Censeur ou délateur?

Henri Peyre est accusé, lors de son procès, d’excès de zèle et de délation. Une note qu’il a adressée au service de Presse et de Censure à Vichy le 8 janvier 1942 illustre un des aspects de son activité.

 

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Transcription de la notre adressée le 8 janvier 1942 par H. Peyre, censeur régional à Pau, au Service central Presse et Censure à Vichy.

 

SECRET                                                                                                                                                                                           PAU, le 8 JANVIER

Le Chef Régional de la Censure de PAU

à Monsieur le Chef des Services

de Presse et de Censure

à VICHY

N°714

OBJET: Agissements des Juifs.

REFERENCE : Note confidentielle du 3 novembre 1941. Signée : PIETRI

AFFAIRE « ATLAN ».- (Déjà signalée par mon rapport secret N°673 du 20 décembre 1941)

Certaines particularités nouvelles ont été révélées au sujet de cette affaire.

Le 15 décembre 1941, c’est à dire après sa condamnation à 4 mois de prison ferme, laquelle remonte au 22 octobre, le Juif ATLAN a eu l’audace de soumettre à la Censure de PAU, la publicité d’un programme théâtral (RIGOLETTO de VERDI) en tête de laquelle figurait un bandeau ainsi libellé :

VETEMENTS ROLAIN, 23 rue Serviez – PAU,

Propriétaire : ATLAN, Combattant de 1914-1918

(Carte de Combattant couleur chamois, numéro : 424-861)

Bien entendu, cette dernière mention a été échoppée par le contrôle de Presse et signalée à toutes fins utiles au Procureur de l’État Français.

D’autre part, coïncidence singulière, c ‘est la Maison ROLAIN (ATLAN propriétaire) qui a fourni le nouvel uniforme du Préfet des Basses-Pyrénées, à vrai dire avant les poursuites judiciaires dont le fournisseur a été l’objet. Ornait en première page, avec portrait à grande échelle, sous le titre :

Mais même rétrospectivement le petit fait a provoqué dans la ville d’abondants commentaires. On dit aussi qu’ATLAN, à la même époque, aurait été le commensal de ce haut fonctionnaire.

Un autre fait récent, mais celui-là certain, c’est que ATLAN jouant toujours de sa santé, a trouvé moyen, malgré les efforts du Parquet, d’échapper pratiquement aux conséquences de sa condamnation en se faisant transporter à l’hôpital de PAU, où il reçoit de très nombreux visiteurs comme s’il s’agissait d’une villégiature d’agrément.

Cette anomalie produit sur l’opinion locale un effet déplorable.

AFFAIRE Edouard WORMS. – Cet israélite, animateur occulte mais effectif d’une Société de gestion qui a son siège à VICHY,a établi à PAU une pseudo succursale dans une magnifique villa du quartier Trespoey (route de Tarbes).

Sous le couvert de cette administration fictive, WORMS s’est arrangé pour obtenir des allocations de charbon substantielles qui lui permettent de faire fonctionner à plein le chauffage central de la villa qu’il occupe à titre privé et où l’on chercherait en vain une organisation commerciale en activité de service.

D’autre part, le même Édouard WORMS a réuni à l’occasion de Noël au Pasteur de PAU, auquel il s’est donné comme un généreux protestant , un chèque de 10.000 francs pour les pauvres de l’église réformée.

INTERVIEW DU PREFET DES BASSES-PYRENEES, par « FRANCE-PYRENEES »-.Le 24 novembre 1941, le nouveau régional de PAU, donnait en première page, avec portrait à grande échelle, sous le titre :

UN GRAND PREFET :M. DUCOMMUN

une interview du Préfet des Basses-Pyrénées où ce haut fonctionnaire définissait son attitude à l’égard des juifs et établissait un distinguo entre les riches oisifs et les laborieux misérables, au sujet de ces derniers :

« Ils sont pauvres, pour la plupart discrets et ils ne se montrent, en aucune manière, les agents d’une propagande étrangère : ceux-là, en toute humanité, nul ne songe à prendre contre eux des mesures de coercition. »

Ce passage a été très diversement commenté. D’une façon générale, on l’a estimé plitôt intempestif, puisque l’audace des israélites réfugiés à PAU n’a jamais été si grande et le marché noir, dont ils sont les authentiques instigateurs et principaux bénéficiaires, n’a jamais été aussi prospère.

Après s’être assuré que le Préfet avait autorisé et avalisé en son entier cet article et sa présentation matérielle, la Censure de PAU l’a laissé passer tel quel, mais il n’est pas douteux, surtout après la condamnation d’ATLAN, que l’interview en question a suscité des réactions dans l’opinion locale au point de vue de la politique que poursuit le Gouvernement à l’égard des juifs, notamment en ce qui concerne la différence de traitement qu’il conviendrait d’appliquer aux mauvais et aux prétendus « bons juifs ».

AFFAIRE LACABANE.- Cette affaire n’est pas spécifiquement sémitique mais le milieu juif avec sa puissance démoralisatrice en constitue l’atmosphère et comme l’arrière plan.

Les israélites implantés à PAU ont dans cette ville quatre lieux de réunions préférés : le Café Champagne (Place Royale), la Brasserie des Pyrénées (place Clémenceau), la maison de thé LYDIA « aux quatre pavés du Roy » ( rue Louis Barthou), la pâtisserie BOUZON (rue Henri IV), ces deux derniers établissements fréquentés surtout par les juifs de luxe qui y ont des tables perpétuellement réservées dont les aryens autochtones sont impitoyablement chassés si d’aventure ils prétendent s’y asseoir.

Les tenanciers ne se gênent pas d’ailleurs pour protéger ostensiblement cette clientèle spéciale et spécialement fidèle, ni pour leur garder jalousement ce terrain de chasse aux petits fours et au chocolat chantilly, tandis que les Français moyens n’ont que le droit de s’écraser le nez, qu’ils n’ont pas curviligne, aux glaces des devantures.

En effet, ces habitants privilégiés qui ne se privent de rien en cette période d’extrême restriction, dépensent en moyenne chaque jour une centaine de francs par goûter.

La clientèle du Champagne est moins huppée, mais plus assidue encore puisque les séances de consommation s’y prolongent à bureaux fermés jusqu’à quelque 2 ou 3 heures du matin en parties de poker interminables.

C’est là que de jeunes bourgeois mineurs appartenant à d’honorables familles paloises font au poker des différences de 10.000 francs en une soirée.

L’un de ces jeunes « cartonneurs » pilier du CHAMPAGNE a, pour se procurer coûte que coûte des ressources, « lavé » des bijoux appartenant à son entourage avec la complicité d’un certain LACABANE, aujourd’hui sous les verrous.

Toujours est-il que le « bet ceü de Paü » (beau ciel de Pau) est plus empesté que jamais par les miasmes échappés de tous les ghettos du monde, lesquels semblent se concentrer dans la bonne ville d’Henri IV, jusque là fort saine.

Principalement les riches Hébreux qui affluèrent de BORDEAUX, de BIARRITZ-BAYONNE et de NICE au lendemain de nos désastres semblent s’être enracinés à titre définitif dans la capitale du Béarn. Ils y font la loi à coups de chèques et y tiennent le haut du pavé du Roy, avec une intolérable et angoissante arrogance.

Mentions manuscrites : signé PEYRE

Copie conforme à titre d’information

9 janvier 1942

Pour accéder au compte rendu du procès de Henri Peyre ( 30 mars 1945) devant la Cour de Justice de Pau: cliquer ici. 

Source: archives de l’Association.

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