Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Infiltration des réseaux de résistance. Témoignages des faits préalables à l’arrestation de Fraisse et Lacabanne.

L’infiltration des réseaux de la résistance des Basses-Pyrénées, par Main Fernand, un agent de la SIPO, provoque l’arrestation de Fraisse et Lacabanne qui seront fusillés à Toulouse.

 

 

 

Claude Laharie relate dans son ouvrage « Les Basses-Pyrénées dans la Seconde Guerre Mondiale (1939 – 1945) les conditions de cette arrestation.

Voir l’article relatif à cette arrestation: cliquer ici.

Trois témoignages issus des archives de Honoré Baradat documentent les conditions dans lesquelles Main est parvenu à infiltrer la résistance.

Témoignage de A. Bordelongue.

Samedi 2 octobre 1943 à 18h, visite de Lacabanne à mon domicile clandestin villa « Lou Cassou » av. Sorrento accompagné par Grosjean agent de liaison.

Objet de cette visite ;

me signaler que l’équipe parisienne attendue par Fraisse était arrivée et que le chef tenait particulièrement à me voir. Qu’à cet effet, un repas était organisé à l’as de trèfle auquel prendraient part outre cette équipe , Fraisse Lacabanne Lazurie et moi-même.

Mes réticences, questions posées à Lacabanne :

Par qui est envoyée cette équipe, son chef vous a-t-il donné le mot de passe de la région ainsi qu’il se doit ?

Non répond Lacabanne.

Dans ces conditions, vous devez rejeter cette équipe et prendre vos précautions.

Dans tous les cas, je repousse cette entrevue, toutes questions devant être traitées de chefs à chefs de services.

Tu es toujours pareil ajouta Lacabanne. Le chef de cette équipe est un ami à Fraisse. Ils ont fait le service militaire ensemble. Et d’insister pour que je me rende à l’as de trèfle

J’y serai lui répondis je.

A 21h, je me trouvais seul à l’as de trèfle. Vint ensuite Lazurie. Et enfin à 21h30

arrivée de l’équipe composée de 6 hommes flanqués de Fraisse et Lacabanne.

Cette équipe venait de Tarbes où elle avait essayé en vain d’établir le contact avec la résistance ‘1er soupçon)

Le chef me fut présenté. On se serra la main sans plus et l’on se mit à table (tête nue, blouson, culottes beige de cheval, bottes)

La table : 

Le chef qui avait des choses importantes à me dire me laissa choir sur ce point (2ème soupçon)

A partir de ce moment ma surveillance de la table fut des plus attentives.

Tout au long du repas les conversations à haute voix furent de plus en plus imprudentes. Main poussa même l’imprudence jusqu’à sortir un revolver d’ordonnance qu’il montra complaisamment alors que deux couples dînaient dans la même salle. Fraisse ayant annoncé la visite prochaine de Philippe Hanriot à Pau où il devait faire une conférence au Palais des Pyrénées, Main proposa le concours de son équipe pour dépôt explosifs sous l’estrade.

A un moment donné, Main demanda au patron de l’établissement où se trouvaient les W.C. Le benjamin de l’équipe qui se trouvait en face de moi l’accompagna.

A leur retour, je dis à Main s’il avait toujours besoin de quelqu’un pour l’accompagner aux W.C. Il me répondit que ce jeune était son ange gardien qui ne le quittait jamais.

A partir de ce moment, je surveillai tout particulièrement ce jeune. Je le surpris alors qu’il faisait signe de l’œil à l’homme qui se trouvait à la droite de Lacabanne.

Quelques instants cet homme ainsi que son voisin prétextant la fatigue et des malaises nous quittèrent pour aller se coucher (soupçon définitif).

A ce moment, j’attirai l’attention de Lacabanne et de Lazurie par une pression du pied. Je leur dis que nous étions dans un guet-apens et qu’il nous fallait filer au plus vite. Lacabanne accueillit mon avertissement par un sourire. J’appelai le patron pour lui demander l’addition.

Main se leva et protesta en me disant que nous avions le temps . Il avisa le patron que l’addition était pour lui et il lui commanda une bouteille de bon vin.

Non, lui répondis je, je n’ai pas le temps. Tu m’as dit tout à l’heure s’il faisait bon dans le lit de la marquise. Et bien, je n’ai pas la clé et la marquise m’attend.

Je dis au patron de m’accompagner au garage et toujours en béarnais je dis à Lacabanne : « partez de suite et surtout n’allez pas demain à l’apéritif au café de Paris ainsi qu’il est convenu avec eux et pas davantage au repas organisé pour le dimanche soir ».

Arrivé au garage, je pris mon vélo, je priai le patron de m’ouvrir les demi battants de la porte donnant sur la rue et je filai sans lumière et à toute allure.Mais au lieu de me rendre directement à la villa lou Cassou, je me dirigeai en ville par la rue Castetnau, la rue des écoles, Samonzet, Gambetta, Louis Barthou, le pont Oscar, Bizanos et je remontai à la villa Sorento par les arrières du Buisson.

Le lendemain dimanche, dans la matinée, Grosjean agent de liaison vint me voir. Je lui fis part de mes soupçons, lui disant qu’il tache de voir nos camarades pour les leur communiquer une fois encore et leur conseiller de s’abstenir.

Nous partîmes ensemble vers 11h, nous arrêtâmes café Terminus où attendait Lemoine – rentrâmes ensemble à Pau et rentrai chez moi, rue Lespy, où je devais rester toute l’après-midi.

J’en repartis vers 18h. Passant près du café Glacier, je rencontrai Mme Louis Larqué que me dit à brûle pourpoint : « savez vous où est petit Louis ? À la prison St Michel à Toulouse

non – oui – non

non ajouta-t-elle une fois de plus, il est à Pau à la villa St Albert.

Un éclair dans mon esprit. J’établis une corrélation …. et meurtri je regagnai rapidement lou Cassou.

Après dîner, vers 22h, le téléphone appela alors que nous écoutions la radio.

Surprise, hésitation…..

Devant insistance appel, je dis à Mme Trouillet de répondre.

Je l’entendis balbutier mais il n’y a pas de Roland ici, qui est là….

Je bondis à l’appareil ayant deviné le drame. Je reconnus la voix de René Cassagne qui me dit : tout le monde es arrêté. D’après Louis tu devais y être. Viens vite me voir de suite.

Je partis et je trouvai René affolé devant la villa rue Cazaubon Norbert.

Qu’avez-vous fait me dit-il ! Et qui était à l’As de trèfle ?

Je n’en sais rien répondis je, Fraisse, Lacabanne et Louis sans doute.

Non pas Louis me dit-il. C’est lui qui vient de m’aviser. Il m’a dit qu’il se rendait au restaurant pour y prendre le café ainsi qu’il était vu et qu’il a vu les gendarmes allemands et la gestapo cerner l’As de trèfle. Prends tes précautions et rejoins Louis immédiatement chez Cozzolino.

J’étais foudroyé. En rentrant et avec la patronne, je fis brûler tous documents compromettants. Je lui recommandai de faire disparaître le reste et je partis chez Cozzo, où je trouvais Louis affolé.

Nous passâmes la nuit et partîmes par derrière avenue de Lons le matin à bonne heure en direction de Pardies où nous devions nous camoufler chez Larrieu.

Le fils Cozzo avait l’ordre d’informer Grosjean au croisement de la route pont de Lescar et route Artiguelouve où il devait m’attendre et où je l’attendrais le cas échéant.

Il reçut la mission d’informer tous nos chefs de service ainsi que ma femme et de les inviter à prendre toutes les mesures de prudence prévues dans les cas d’espèce.

Témoignage de Marsans 

Courant septembre 1943, environ 10 jours avant l’arrestation, vers 4h de l’après-midi, me trouvant seul au bureau au bureau de la Voirie, je vis arriver Main. Il réclama immédiatement Fraisse. Celui-ci n’étant pas arrivé, il s’installa dans l’intention de l’attendre. Je savais Main déjà en contact avec Fraisse, aussi ce dernier ne paraissant pas, j’acceptais sur sa demande d’aller à sa rencontre avec lui.

Je le conduisis d’abord chez Fraisse, rue Joffre. En route, il ne cessait de me questionner sur le raid effectué par le maquis contre la gendarmerie de Nay, sur l’existence de dépôts d’armes, sur les chefs de la Résistance locale, tec.. Devant l’église St Martin, il sortit à demi un revolver de la poche intérieure de son veston en me vantant ses qualités. En montant l’escalier conduisant chez Fraisse, il mit le revolver dans la poche du veston déclarant que lorsqu’on se rendait chez un copain, il était toujours possible d’y trouver la Gestapo.

L’attitude de Main, son cran qu’il déployait sans nécessité et sa curiosité me parut suspecte. Je na répondais à toutes ses questions que d’une façon évasive. Aussi Fraisse n’étant pas chez lui, j’invitais Main à m’attendre au café Paupère place Reine Marguerite et j’allais en vélo chez Chatelain qui était agent de liaison.. Mme Chatelain me déclara que son fils était au café Normandie, rue Monpensier. Je revins chercher Main chez Paupère où il consommait et nous partîmes tous les deux au Normandie. Dans cet établissement se trouvait Lafraquetta, Chatelain et quelques autres résistants. Fraisse était chez Sergent et devait arriver, on s’attabla. Main distribuait des cigarettes de troupe à profusion et parlait de ses activités dans la résistance. Fraisse ne paraissant toujours pas , je partis à vélo à sa rencontre. Je le trouvais sur le trottoir devant l’épicerie Sergent causant avec celui-ci. Je lui fis part de la visite de Main et me dit qu’il arrivait tout de suite. J’attendis et durant le trajet je lui fis part des suspicions que j’avais éprouvé sur son attitude et ses questions. En riant, il me remit en confiance. En arrivant au Normandie, il lui serra la main et s’assit. Ils conversèrent sur la création d’un maquis et sur la constitution d’un groupe d’action qui opérerait à Pau. Main devait fournir les hommes et les armes.

Je quittais le groupe vers 7h1/2 du soir pour rentrer chez moi. Main devait partir dans la nuit pour Paris (disait il). J’appris le lendemain que Lafraquetta avait été souper avec Main le soir à la Brasserie Paloise.

Dans le courant de la semaine, j’allais attendre avec Fraisse, le groupe de Main qui devait arriver au train de Toulouse à 9h du soir, mais ceux-ci ne parurent pas.

Je ne revis Main que le samedi matin qui précéda l’arrestation. Il était rue St Louis avec 3 ou 4 hommes et 1 femme. Dès qu’il m’aperçut il vint me serrer la main en me disant qu’il avait rendez-vous avec Fraisse. Me trouvant le dimanche à la campagne, je n’appris l’arrestation que le lundi matin au bureau de la Voirie.

Gérard Marsans

Témoignage anonyme.

Un matin de septembre 1943, j’arrivai vers 8h45 au bureau d’études du Service de la voirie à la Mairie de Pau où je travaille. Avant de commencer mon travail et comme à l’accoutumée, j’allai dire bonjour aux collègues du bureau voisin. Ouvrant la porte de communication, je vis un jeune homme parlant avec le régisseur du Service des Eaux, lequel a son bureau immédiatement à gauche de la dite porte. Au bruit de la serrure, ce jeune homme se tourna vers moi et avant de m’avoir dévisagé me montrant du doigt dit « FRAISSE ». Je reconnus immédiatement MAIN Fernand que j’avais connu au 24ème RAD à Tarbes dans les circonstances suivantes :

A l’armistice, étant d’active, on m’affecta pour terminer les 3 années de service militaire au 24ème RAD à Tarbes où, affecté ma batterie, j’entrai au bureau comme secrétaire. Un jour (vers le mois de mars, je crois) je vis arriver 3 ou 4 jeunes gens qui venaient s’engager. Je conduisis ces gars au bureau de l’officier de recrutement où j’appris que ces hommes venaient de zone occupée ou même interdite qu’ils avaient quitté pour rejoindre la zone libre après avoir occis plusieurs allemands. Je dois dire à ce moment en toute sincérité que j’admirai les arrivants et que ma sympathie leur était acquise. J’appris que le jeune qui parlait le plus s’appelait MAIN Fernand et son frère François, semblant plus réservé, faisant plus sérieux, confirmais ces dires, avaient décidé de s’engager. Ils furent affectés à ma batterie et commencèrent l’instruction. Voilà comment je connus les frères MAIN et là s’arrêtent nos relations.

(J’ai omis de dire qu’ils nous apprirent qu’ils étaient fils d’un industriel de la région de Paris et qu’ils paraissaient instruits et bien élevés).

Un jour, consultant les livrets matricules, je vis sur celui de MAIN Fernand qu’il avait été puni de 12 ou 15 jours de prison pour vol d’un pantalon qu’il avait revendu à un habitant de Tarbes. Était ce l’idée que je m’étais faite de lui ou tout autre motif que je n’arrive pas à comprendre mais ce fait, ce vol commis par lui me choqua énormément, au point qu’il me laissa une sensation de malaise. Depuis lors, mon bonhomme était, pour moi , catalogué. Je quittai le régiment démobilisé au mois de mai 1941.

C’était donc ce MAIN que je voyais devant moi et dans les yeux duquel je lis qu’après m’avoir dévisagé, il m’avait reconnu mais ses souvenirs étaient assez flous.

« Je te reconnais me fit-il.

« Moi aussi, dis-je, tu t’appelles MAIN Fernand et tu étais au 24 à Tarbes.

« Oui, me dit-il, tu étais au bureau, toi.

Serrement de mains

«  FRAISSE va venir ?

« Oui, il ne va pas tarder. Tu n’as qu’à attendre un moment ici.

«  Tu comprends, je viens ici pour cacher dans le maquis des gars de Paris qui sont recherchés par la Gestapo. Tu peux croire on a fait du boulot

Je ne répondis rien, faisant semblant de n’avoir pas entendu et retournai à mon bureau avec l’intention de prévenir FRAISSE, qui travaillait avec moi, de cette visite et surtout lui relater la suspicion que j’avais à son égard, suspicion qui venait du vol que j’ai relaté plus haut. Malheureusement je ne pus le faire. MAIN ne tarda pas à venir dans à mon bureau.

FRAISSE enfin arriva et MAIN lui dit :

« FRAISSE ?

« Oui,

« Je viens de Paris pour planquer des types recherchés par la gestapo. J’ai de l’argent ppour leur séjour et, peut-être même, je vous aiderai ;

« Mais qui vous envoie ?

« C’est Simon.

Et, se tournant vers moi, il me dit :

« Tu l’as connu. Il était au 24.

Sur ma réponse négative, il me dit :

« Oui, peut-être, il était à Toulouse mais au 24 quand même.

« Quel Simon ? dit FRAISSE.

« Celui qui est dans la Police, je l’ai rencontré en sortant de la gare

« Celui de Billère.

« Oui.

Je faisais semblant de travailler et, bien qu’étranger à la conversation, je m’en intéressais. FRAISSE donna rendez-vous à MAIN et ce denier partit.

Aussitôt, je mis Henri au courant de ce que je savais sur ce type mais il n’y attacha pas d’importance disant que c’était des bêtises de régiment. Mais qu’en tout cas je n’avais pas à m’en faire, qu’un enquête sérieuse serait faite et le lendemain en guise de bonjour, Henri me dit :

« Tu sais, les types ! Fameux, ça gaze au poil !

« Tu es sûr ?

« Oui, oui. On a vu ça.§ Fameux !

Témoignage Berdou.

Lorsque, vers la mi-septembre 1943, mon ami Fraysse vint me signaler que j’avais à prévoir la ravitaillement en viande de 50 types, nous ne pensions pas qu’il avait signé son arrêt de mort.

Ces futurs maquisards nous étaient envoyés de Paris par l’intermédiaire de Main, nouveau venu à Pau. Ce dernier après avoir contacté contacté Fraysse à la mairie, allait donc s’occuper de faire arriver ce convoi. J’avoue que à aucun moment je n’ai douté e l’affaire : puisque Fraysse « marchait » c’est que le type n’était pas un faux. Quelques jours se sont passés sans que je revoie Fraysse. Quand un jour, le jeudi 3 septembre, celui-ci me dit « Les deux gars dont je t’ai parlé (Main et un autre individu) sont à Toulouse et me préviennent qu’ils seront là samedi »

A l’appui de ses dires il me montre un télégramme dont la teneur, en effet, était claire «  Serons à Pau , samedi ».

Le dimanche matin, 3 octobre, (je ne connaissais rien du fameux repas du samedi soir) Louis Lazurie passe à la maison. Je n’étais pas là. Je jouais au tennis au Parc Beaumont. Escale également était venu à la maison . Ma femme le pria d’aller me chercher, Lazurie me demandant de venir prendre l’apéritif au café de Paris . J’arrivais aussitôt et avec Escale nous rejoignîmes Lazurie .Dans un petit salon, je suis rentré et on nous a présenté deux résistants . Il était midi. Nous avons longuement parler de Paris, de la rue des Saussaies où ces messieurs avaient, parait il, leurs grandes et petites entrées. Puis, Main nous exhiba 2 revolvers, 1 carte d’identité. Parlant de cette carte, il nous assura qu’il pouvait nous en procurer de semblables avec les empreintes digitales sur encre véritable de la Police !!!! Parlant des revolvers, il nous montra qu’il y en avait à canon court et à canon long et à barillet. Lazurie s’empressa de lui en commander un à canon court « parce que dans la poche intérieure des vestes, le canon ne paraît pas » dit-il. J’ai l’impression que nous avons été photographiés avec ces revolvers. Puis, nous avons mis au point l’arrivée de ces prétendus maquisards et réfractaires. Nous avons décidés qu’ils arriveraient en gare de Pau , 10 par 10. Puis, nous les dirigerions vers Arthez d’Asson ou autre maquis du moment. Enfin, Main pose la question suivante, « Enfin, Vincent (nom clandestin de Fraysse) combien serez vous ce soir pour manger ? »

Fraysse demande à Lazurie, celui-ci répond qu’il ne pouvait pas. Lazurie n’y allant pas (je me demandais pourquoi) je refusai également ainsi qu’Escale. Seuls, donc, Fraysse et Lacabanne assisteraient au repas du soir. J’avisai Lacabanne en sortant et je lui demandai de me prévenir sitôt l’arrivée annoncée des types de Paris. Je n’avais affaire qu’à Lacabanne en ce qui concernait le ravitaillement de nos maquis. Puis nous nous sommes quittés le soir à 11h1/2 . Mme Lazurie me prévenait que les deux individus étaient de la gestapo. Ayant de la viande à faire partir le lendemain, je ne pouvais m’échapper de suite. Je partis « dormir » chez Sergent. Le lendemain matin, à 7h1/2 je préparais ma viande pour notre maquis et vers 9h on sonne à l’appartement. Ma femme va ouvrir pendant que je prenais ma corde (en réserve depuis 2 ans) pour éventuellement sauter par la fenêtre. C’était « eux ». Il cherchait après moi. Ma femme leur ayant dit que j’étais à l’abattoir, ils n’ont pas insisté. Ils sont partis ce qui m’a permis de déguerpir. L’immeuble entier étant cerné par huit gestapettes, je suis parti en quittant mes lunettes, car à tout hasard, il valait mieux que je me défigure un peu et suis passé devant un des types qui faisait le gué devant le café de Paris. Un quart d’heure après, ils sont revenus à la maison et ont fouillé partout. Dans tout ces types je ne crois qu’il y ait eu Main. Ayant donné le coup, il ne devait pas participer aux arrestations, sans doute.

Signé : Berdou ? (lecture incertaine)

37 et 64 rue Henri Faisans

Pau

Sources: archives Baradat déposées à l’association.

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