Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Mémorial du camp de Gurs. Un projet ambitieux.

La République des Pyrénées titrait en Une, le mardi 21 janvier 2025: « Mémorial du camp de Gurs: un projet ambitieux à 7 millions d’euros ».

 

 

 

 

 

A Gurs, la mémoire enfin ravivée.

En Béarn, un projet à 7 millions d’euros pour le camp de Gurs

Les contours du projet de mémorial aux victimes du régime de Vichy ont été présentés lundi à Pau. L’ouverture est souhaitée en 2028

Longtemps tombé dans l’oubli, le camp de Gurs va reprendre la place qui est la sienne au sein des lieux de mémoire de la Seconde Guerre mondiale : dans ce petit village du Béarn situé à 40 kilomètres de Pau, un camp « d’accueil » avait été érigé en 1939 pour interner les Républicains espagnols qui fuyaient les persécutions du fasciste Franco durant la guerre civile. Au début de la guerre, la dimension du camp de Gurs changea, avec l’arrivée de tous les « indésirables » (juifs, communistes, étrangers…) du régime de Vichy. Gurs devint camp de concentration et de déportation, d’où partirent 3 907 personnes pour les camps de la mort. Durant ces deux périodes, près de 64 000 internés y résidèrent.

Aujourd’hui, de 7 000 à 9 000 personnes le visitent annuellement, dont bon nombre de scolaires, et un projet muséographique et mémoriel à la hauteur de son empreinte historique est envisagé depuis plusieurs années. En 2021, c’est le Pays de Béarn (1), présidé par François Bayrou, qui a repris la main sur ce projet dont les détails ont été présentés lundi à Pau.

«Sobre mais expressif»

Le pôle métropolitain a choisi de confier la maîtrise d’œuvre au cabinet d’architecture bayonnais Leibar & Seigneurin. Le futur bâtiment « sera construit à l’aide de matériaux locaux et sobres, et dont la forme dit quelque chose du caractère ineffaçable de l’Histoire », évoque François Bayrou.

Construit de plain-pied, ce bâtiment pensé comme un monolithe « sobre mais expressif » s’articulera en deux ailes distinctes. L’une sera dédiée à l’accueil des visiteurs, comprenant l’exposition permanente et les ateliers de médiation, et permettra d’accueillir deux classes en simultané. Le contenu et surtout l’aspect que prendra l’espace muséographique sont encore en réflexion, mais il devrait être donné une place importante aux formes artistiques et aux nombreuses créations des internés du camp.

Dans l’autre aile, on trouvera une salle de restauration, une salle modulable qui pourra accueillir des expositions temporaires scientifiques ou culturelles, ainsi que des espaces techniques et des bureaux. Les architectes ont pensé la forme de leur bâtiment de sorte qu’elle puisse accompagner le fond : le visiteur y progressera de l’ombre vers la lumière grâce à un jeu sur les ouvertures et la lumière naturelle, afin de conduire vers « un message d’espoir».

Multiplier les visites par cinq

Le bâtiment servira aussi d’ouverture vers les autres espaces du camp de Gurs – la forêt et la baraque reconstituée, la sculpture environnementale de Dani Karavan, le cimetière… Le site restera ouvert à la visite tous les jours 24 heures sur 24. Même si le plan de financement n’est pas acté, la construction du bâtiment devrait coûter 4 millions d’euros, et l’ensemble « pas plus de 7 millions », souhaite François Bayrou.

Concernant la gestion du site, sept salariés devraient occuper à terme le camp de Gurs, dont les visites libres resteront gratuites, avec des formules payantes pour les visites guidées. L’ouverture est souhaitée à l’horizon 2028, avec l’ambition de multiplier le nombre de visiteurs par cinq.

Étienne Czernecka

(1) Institution fédérant huit intercommunalités, surtout autour de projets culturels.

Pour plus de détails sur le projet de mémorial:

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