Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Critiques du ravitaillement. Pays basque. Août 1943.

La presse locale ayant émis des critiques sur le ravitaillement, le journal « La Gazette » publie la lettre de réponse adressée par le Directeur général du Ravitaillement des Basses-Pyrénées dans son édition du 9 août 1943.

 

 

 

Transcription de l’article publié par « La Gazette ».

 

A PROPOS DU RAVITAILLEMENT

Une note de la direction générale des B.P.

En réponse aux critiques que nous avons formulées, ainsi d’ailleurs que tous nos confrères de la presse locale et régionale, M. Gonfreville, directeur du Ravitaillement général des Basses-Pyrénées, nous adresse la lettre suivante:

« A la suite de diverses informations parues dans la presse concernant la marche défectueuse des distributions, je crois de mon devoir de vous donner les précisions suivantes:

CAFE

Des récriminations se sont élevées concernant le retard avec lequel le café a été distribué dans mon département. Il ne faut pas oublier que, de par sa situation géographique, le département des Basses-Pyrénées se trouve défavorisé dans l’arrivage des denrées, le problème des transports étant très difficiles (sic) à résoudre.

Cependant, je tiens à vous annoncer officiellement que le retard est presque comblé puisque les rations pour juin et juillet seront distribuées simultanément à partir du 14 août.

POISSON

Au sujet du thon avarié, dont la consommation aurait produit quelques intoxications, j’ai fait ouvrir une enquête dont je ne manquerai pas de vous faire connaitre le résultat: vous pouvez être assuré qu’en cas de faute réelle, je sévirai sévèrement

HUILE

On a pu lire dans certaines colonnes que mon département était défavorisé puisqu’aucune distribution d’huile n’avait eu lieu en juin et en juillet, alors qu’il y en avait dans les départements de la Gironde et des Landes. Il importe que la population sache que ces distributions ont été faites sur des stocks résiduels qui restaient en leur possession alors que je n’avais plus rien et surtout que, si les consommateurs de ces départements ont bénéficié de 100 grammes d’huile, ce fut au détriment de leur ration de beurre.

En effet, ils n’ont touché que 200 grammes de beurre contre 310 dans mon département.

Je pense qu’il serait intéressant pour vos lesteurs de connaitre ces précisions, et, dans l’espoir que vous voudrez bien partager mon avis,

Je vous prie…..

Signé: GONFREVILLE.

 

En reproduisant cette note, il nous est pénible de souligner que M. le Directeur du Ravitaillement emploie la forme dubitative pour se prononcer sur la qualité du thon distribué l’autre semaine aux halles de Bayonne et à Biarritz. Il écrit en effet que la consommation de ce poisson aurait (?) produits quelques intoxications!!! ce qui parait démontrer qu’il ignore encore le nombre considérable de cas qui se sont produits dans toute la région et dont les médecins, appelés à se prononcer, ont attribué la cause à l’ingestion du thon avarié.

Encore une fois, nous insistons pour que l’enquête qui nous personnellement promise par M. le Directeur du Ravitaillement général soit accélérée. Il serait inadmissible que des lenteurs fussent apportées dans ses investigations pour empêcher que toute la lumière soit faite le plus rapidement possible. La santé publique a été fortement compromise. Les responsables devront être dénoncés et des sanctions s’ensuivre. Surtout qu’on ne pense pas « noyer le poisson » en gagnant du temps. La gravité des cas que nous avons signalés dès le premier jour s’oppose à ca qu’il en soit ainsi.

H-P. J.

Désolé, les commentaires sont fermés pour cet article.