Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
PETAIN A PAU. Avril 1941. 80ème anniversaire. 20 avril 1941. Serment de la Légion.
La visite du Maréchal Pétain à Pau le 20 avril 1941 est marquée par deux événements majeurs: le discours aux paysans et la prestation du serment de la Légion des Combattants.
Dans son numéro du 21 avril 1941, Le Patriote des Pyrénées publie un compte rendu de cette cérémonie qui s’est tenue place de Verdun.
Fac similé de l’article paru en page 2.
L’INOUBLIABLE CEREMONIE DE LA PLACE DE VERDUN.
Vers la Haute-Plante
De la rue du Château à la Haute-Plante, sur le parcours du Pont-Neuf et de la rue de Liège, la foule est difficilement maintenue par les barrages de soldats qui doivent se tenir par la main et s’arc-bouter pour éviter d’être emportés.
Le spectacle est inoubliable. Nous avons suivi jusqu’à présent des fleuves humain, ici c’est une véritable mer où à chaque instant des vagues nouvelles d’anciens combattants viennent ajouter une grandeur supplémentaire.
La grande tribune est dressée face au Sud, face au monument du 18ème R.I. .Sur elle viennent s’aligner impeccablement les colonnes de Légionnaires .
La caserne Bernadotte, qui entre dans sa centième année, s’est parée de nombreux trophées, de drapeaux et une gigantesque inscription : « Vive le Maréchal » court à la hauteur du quatrième étage.
Quelques minutes avant l’heure prévue pour le Serment, il y a sur notre grande place vingt milles Légionnaires et l’on peut évaluer à 70.000 le nombre des personnes qui vont assister à l’émouvante cérémonie.
Derrière les Légionnaires, il y a les amis de la Légion, les Compagnons, les Jeunes Travailleurs, les Chantiers de Jeunesse, les Patronages de garçons, la Base de Stockage, une foule considérable de paysans. Le service d’ordre est assuré par les scouts et l’armée, dans les avenues d’accès, sur la place, la Légion de Pau assure l’ordre.
Mais voici qu’une acclamation s’élève : le Maréchal arrive. Il monte à la tribune salué par le cri trois fois répété par les Légionnaires et repris par la foule : « Vive Pétain ! »
Visiblement impressionné par le spectacle qui s’offre à lui, le Maréchal salue et promène longuement son regard sur l’énorme assistance.
Le Serment des Légionnaires
Source; AD64, cote 1031W264
Henri Saüt s’avance alors et prononce l’allocution suivante :
Le commandant Henri Saüt présente en ces termes les Légionnaires Basques, Béarnais et Landais :
« Monsieur le Maréchal,
« J’ai l’honneur et la fierté de vous présenter les Légionnaires Basques, Béarnais et Landais, citadins, ouvriers et surtout paysans.
« Par ma voix, ils vous remercient d’avoir voulu venir dans notre vieux Béarn, notre chère province, recevoir leur serment.
« Ce serment, prêté devant votre personne, prêté à vous-même, prend alors toute sa valeur.
« Nous proclamons par notre présence notre ardent désir, notre besoin de servir sous vos ordres pour la France deux fois sauvée par vous.
« Nous vous promettons notre patience et nos impatiences, notre volonté et notre ténacité.
« Volontairement fiers,
» disciplinés,
« Basques, Béarnais et Landais.
« Nous attendons vos ordres pour la Révolution Nationale, car nous savons, vous nous l’avez dit jadis, qu’il n’y a rien de fait tant qu’il reste quelque chose à faire.
« Conscients de notre force unie et désintéressée ;
« Reconnaissant de ce que vous, notre Chef vénéré, faites tous les jours pour la France de demain ;
« Pensant à ceux que nous ne reverrons plus et à nos camarades prisonniers qui comptent sur nous, nous avons répondu : Présent !
« Présent pour faire vite et bien une France nouvelle, une France meilleure, plus digne du sacrifice des meilleurs de ses fils.
« Votre Légion est là, Monsieur le Maréchal, pour que votre œuvre ne soit pas seulement une lueur d’aveuglante clarté dans la nuit sombre où se débat la Patrie.
« Mais le flambeau permanent de la France immortelle ».
Maintenant, dans un impressionnant silence qui sera coupé par les rafales des serments clamés par vingt milles poitrines, M. Saüt prononce le serment de la Légion.
Le Maréchal prend la parole ensuite et dit : « Permettez-moi de vous dire l’émotion que j’éprouve toujours quand j’assiste à un Serment de la Légion. Il me semble que c’est une force nouvelle qui passe dans la foule et de cette force, j’en reprends une partie ce qui me permettra de travailler encore avec vous.
« J’ai reçu ici pour le Secours National des dons venus de partout. On me dit que le total de ces dons approche le million. C’est très beau et je vous dis ma reconnaissance. Ma visite parmi vous n’aura pas été inutile et ma venue à Pau aujourd’hui permettra de soulager bien des misères.
« Dans cette région, je ne vois pas la misère : vous habitez un pays privilégié.
« Quoiqu’il en soit, n’oublions pas que nous avons été vaincus. Acceptons donc loyalement la punition qui nous est imposée. Que la leçon reçue nous serve pour l’avenir ! »
Et comme l’heure n’est pas encore venue du discours aux Paysans, le Maréchal poursuit :
« Nous avons encore quelques minutes pour bavarder » Puis se ravisant, il continue : « Non, je vais aller saluer les drapeaux ».
Il descend de la tribune, suivi de l’amiral Darlan et de sa suite, et va saluer les fanions et drapeaux de la Légion, adressant un mot aimable à chacun.
Le Maréchal se dirige ensuite vers le groupe des Grands Mutilés dans leurs petites voitures et adresse aussi à chacun d’eux quelques paroles affectueuses.
Il termine par un salut aux officiers présents, causant familièrement aux uns et aux autres tandis que la musique militaire joue « Sambre et Meuse ».
Maintenant sa visite terminée, le Maréchal réapparaît à la tribune salué par d’indescriptibles acclamations.
Le discours aux Paysans
Un silence religieux s’est établi et ce ne sera pas le côté le moins impressionnant de cette mémorable journée, que ce calme formidable succédant au tonnerre des acclamations, pour écouter la grande voix du Chef.
Cette voix s’élève, calme, nette, et porte jusqu’aux coins les plus reculés de l’immense place.
De nouveaux hauts parleurs diffusent les paroles du Maréchal qui sont entendues ainsi par plus de 100.000 personnes massées sur la place de Verdun et dans les rues adjacentes, splendidement pavoisées. Car de toutes les fenêtres, les postes de T.S.F. jetaient à la foule haletante figée dans une immobilité absolue, les paroles que le Chef de l’Etat prononçait sur la place de Verdun. C’est encore un des à côtés émotionnants de cette journée pourtant fertile en émotions de toutes sortes.
Texte officiel du serment de la Légion:
« Je jure de continuer à servir la France avec honneur dans la paix comme je l’ai servie sous les armes.
« Je jure de consacrer toutes mes forces à la Patrie, à la Famille , au Travail.
« Je m’engage à pratiquer l’amitié et l’entr’aide vis-à-vis de mes camarades des deux guerres, à rester fidèle à la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d’honneur.
« J’accepte librement la discipline de la Légion pour tout ce qui me sera commandé en vue de cet idéal.»
Pour accéder à l’intégralité du « Discours aux Paysans »: cliquer ici.
Pour accéder au Patriote des Pyrénées du 21 avril 1941: cliquer ici.
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