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Mgr Edmond Vansteenberghe, évêque de Bayonne (1939-1943). Lettre pastorale pour l’année 1941.
Lettre pastorale écrite par Mgr. Vansteenberghe pour l’année 1941.
Reproduction de la lettre pastorale de Mgr Vansteenberghe écrite à l’occasion de la nouvelle année, à l’adresse des fidèles de son diocèse, telle que publiée dans le quotidien « La Croix » du 16 janvier 1941.
« Ne vous laissez pas séduire par des erreurs d’origine étrangère »,
écrit à son peuple l’évêque de Bayonne
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A l’occasion du renouvellement de l’année, S. Exc. Mgr Vansteenberghe, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, vient d’adresser à ses diocésains une lettre pastorale dont voici les passages essentiels :
« La défaite vous a consternés ; l’occupation vous a humiliés ; les privations que vous avez subies vous ont torturés et les spectacles dont vous avez été témoins vous ont blessé au cœur. L’année qui s’achève aura été, pour notre patrie, l’une des plus sombres de son histoire ; elle restera pour chacun de vous l’une des plus tristes de sa vie.
Que sera l’avenir prochain, dont l’incertitude nous laisse anxieux, Dieu seul le sait. Mais qui ne souhaiterait voir au plutôt le terme des destructions et des massacres qui désolent la terre, la fin des luttes fratricides indignes des fils d’un même Père, des sujets d’un même Dieu ? Puissent, selon le mot du Psalmiste, pour que se réalise à la fois les aspirations profondes des peuples et les desseins de Dieu, s’embrasser enfin la justice et la paix !
Mais, en attendant, mes très chers Frères, l’épreuve continuera pour vous : elle s’aggravera même selon toute apparence. Préparez vous à la supporter, à la surmonter, sous quelque forme qu’elle doive prendre. Peut-être les souffrances physiques et morales ne seront-elles rien auprès des assauts que vous aurez à briser pour rester vous-mêmes !
Gardez vos esprits dans la lumière de la vérité ! Des erreurs d’origine étrangère, maintes fois dénoncées par nos Papes, pourront se présenter à vous sous des dehors fallacieux : ne vous laissez pas séduire.
Gardez vos cœurs unis dans l’amour de la France, notre Mère ! Des manœuvres pourront être tentées pour vous diviser. Ne laissez pas les perfides distiller leur venin, répandre leur poison : démasquez les intrigues, serre vous autour du Chef dont le noble caractère force le respect de tous et pour le dévouement duquel nous ne saurions éprouver trop de reconnaissance.
Gardez vos âmes à Dieu et à son Christ !
Rappelons-nous bien que le salut de notre pays ne dépend pas essentiellement du sort des armes, de la générosité di vainqueur ou de la libération du territoire. Il dépend surtout de nous-mêmes, puisque notre désastre militaire avec les suites qu’il entraîna ne fut que la conséquence d’une cause plus profonde, d’un désastre moral. Forgeons-nous donc de nouveau des âmes fières, fortes et généreuses, que nous mettrons sans compter au service du prochain et de la patrie. Ayons devant les yeux les exemples des saints de notre race : saint Martin partageant son manteau pour en donner une moitié à un pauvre ; saint Louis sur son lit de cendres pressant sur sa poitrine la croix de Jésus en priant pour la conversion des infidèles ; sainte Jeanne d’Arc, également éloignée de la haine et de l’abandon, dans une France aux trois quarts perdue, et fidèle à ses voix jusqu’au bûcher.
Et puis plaçons notre confiance en la Providence divine, puissante et fidèle, « aux dispositions de laquelle aucun peuple ne se confie en vain ».
Pour consulter le journal « La Croix » du 16 janvier 1941: cliquez ici.
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