Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
Réseaux-renseignements et/ou évasion- ayant opéré dans les Basses-Pyrénées. ALIBI.
Alibi
Réseau international de passage, de renseignements et de sauvegarde.
Il est créé par le Palois Georges Charaudeau (1901-1990), le 1er juillet 1940, à Pau.
Pendant les années trente, l’intérêt de Georges Charaudeau pour les sports mécaniques l’avait porté à la présidence de l’Automobile Club béarnais ; parallèlement, il avait effectué plusieurs missions en Espagne, en 1936, comme officier de réserve chargé du renseignement, et y avait noué des contacts avec l’Intelligence Service britannique. En 1940, il ouvre à Madrid une maison de couture, officine d’apparence respectable qui sert de couverture à ses véritables activités antiallemandes. Avec la complicité d’un diplomate américain en poste à Vichy, il crée, le 1er juillet 1940, le réseau Alibi, dont le siège est d’abord fixé dans sa résidence personnelle paloise. En même temps, ses liens avec le journal L’Auto, dont il est le correspondant en Béarn, et notamment son amitié avec Jacques Goddet (le futur fondateur du journal L’Equipe) lui offrent toute latitude pour se déplacer à travers la zone non-occupée. Il en profite pour structurer son réseau, particulièrement avec les cadres de l’armée d’armistice.
Le réseau fonctionne pendant toute l’époque de Vichy. Il est en relations avec l’I.S. et le S.O.E. Son champ d’action s’étend de Paris à Madrid et sur toute l’étendue du territoire français. Pendant quatre ans, à l’aide d’une quinzaine de postes émetteurs clandestins, il transmet à Londres de précieuses informations sur les bases de défense allemandes de la façade atlantique. Il dispose de relais dans la plupart des départements français, ainsi qu’en Espagne. En 1944, il est à l’origine de plusieurs opérations militaires alliées.
Moins vaste qu’Alliance, le réseau est, en revanche, considéré comme un modèle d’organisation, sans doute le plus abouti de tous dans ce domaine, avec le cloisonnement étanche de ses cellules.
En avril 1944, à la suite d’une vague d’arrestations, Charaudeau décide de fusionner son organisation avec le réseau Maurice, sans pour autant interrompre sa propre activité.
450 membres. Quinze morts, la plupart, à la suite des exactions des truands du groupe Bonny-Lafont de la rue Lauriston. Parmi ces morts violentes, celle de Georges Charaudeau père, mort en déportation.
Références bibliographiques :
– BELOT (Robert). Aux frontières de la liberté. Vichy-Madrid-Alger-Londres. S’évader de France sous l’Occupation. Paris, Fayard, 1998. (Chapitre 5)
– BAEHREL (Sylvaine). Alibi 1940-1944. Histoire d’un réseau de renseignements pendant la Seconde Guerre mondiale. Paris, Jean–Michel Place, 2000
– CORDIER (Père). « Georges Charaudeau », dans Le Lien, n° 19, juin 2006
– COUSSERAN (Paul). « Le réseau Alibi », dans Le Lien, n° 7, juin 1999
– EYCHENNE (Emilienne). Les fougères de la liberté. Toulouse, Editions Milan, 1987.
– LAHARIE (Claude). « La précocité de la Résistance dans les Basses-Pyrénées (juin-juillet 1940) », dans la Revue de Pau et du Béarn, n° 46, 2019
– LAHARIE (Claude). « Les réseaux de résistance dans les Basses-Pyrénées », dans La Résistance dans le Sud-Ouest au regard d’autres espaces européens (1940 à nos jours). Éditions Cairn, Pau, 2016
– POULLENOT (Louis). Basses-Pyrénées. Occupation. Libération. 1940-1945. J & D Éditions. Biarritz. 1995
Désolé, les commentaires sont fermés pour cet article.