Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Archives mensuelles : juillet 2024

Combats de l’été 1944. L’Hôpital-Saint-Blaise. 27 juin 1944.

Eté 1944, le 27 juin, les troupes d’occupation mènent à L’Hopital-Saint-Blaise une action de représailles contre les maquis du corps-franc Pommiés.

 

 

 

 

Rapport de gendarmerie sur les événements du 27 juin 1944

Section de Mauléon.

Attaque par les troupes d’occupation du maquis de L’Hôpital-St-Blaise

Rapport de l’Adjudant-chef Bresson commandant provisoirement la section de gendarmerie à Mauléon. (13 juillet).

Le 27 juin 1944 dans la soirée, un détachement de l’armée allemande a opéré dans la région de Chéraute, L’Hôpital-St-Blaise et Gurs où il y a eu rencontre et escarmouche jusqu’à la nuit avec un groupe d’individus armés.

Le 28 juin 1944 dans la matinée, nous nous sommes rendus sur les lieux et avons constaté qu’au lieu-dit les « Arrambeaux » situé à 3km au S.O. de L’Hôpital-StBlaise et à 400m de de la R.D. n° 25 se trouvaient :

. un camion chargé de victuailles et de quelques armes (n’ont pu être inventoriées)

. une 402 Peugeot

. une 202 Peugeot

. une traction avant

. une motocyclette Terrot. Les 4 sans plaque d’immatriculation.

Les véhicules qui semblaient appartenir au groupe armé étaient criblés de projectiles et ne pouvaient être déplacés.

Le maire de la commune de Chéraute, le cantonnier, 1 maréchal des logis chef et 1 gendarme ont immédiatement assuré la garde en attendant le remorquages des dits véhicules.

Vers 17h alors que commençait l’inventaire afin de porter les armes à Oloron, un groupe d’une vingtaine d’individus armés est arrivé sur les lieux. Ils ont immobilisé les gardiens sous la menace de leurs armes et ont fait sauter le camion à l’aide d’explosifs.

Les armes qui étaient pêle-mêle dans le chargement du camion n’ont pu être dénombrées à l’exception de 3 mitraillettes, une centaine de cartouches en vrac et une dizaine de grenades F.I. Toutes ces armes sont restées dans le camion au moment de l’incendie.

Les 3 voitures tourisme et la motocyclette sont sous la surveillance du maire de Chéraute.

D’autre part, de l’enquête effectuée, il résulte que les opérations suivantes ont été menées par les Allemands :

. M. Lasserre Albert, 44 ans, demeurant à Gurs, a été tué par balle de pistolet.

. La maison Monhourat sise à L’Hôpital-StBlaise a été incendiée.

. 5 vaches et 4cochons ont été tués et emportés.

. 13 hommes et 3 femmes ont été arrêtés et emportés. Ce sont :

. Casenave Bernard, 73 ans, maire de L’Hôpital-StBlaise

. Casenave Simon, 58 ans, fils du maire de L’Hôpital-StBlaise

. Lasserre Martin, 63 ans, cultivateur à L’Hôpital-St-Blaise

. Lasserre Marie, 59 ans idem

. Larlus Marie, 44ans idem

. Monhourat Jean, 52 ans idem

. Puyade Jean, 43 ans idem

. Elissondo Armand, 59 ans, cultivateur à Chéraute

. Espel Jean, 40 ans idem

. Hoqui Arnaud, 42 ans idem

. Hoqui Barthélémy, 17 ans idem

. Hoqui Pierre, 48 ans idem

. Poutou Gratien, 45 ans idem

L’escarmouche s’est produite à 1km en dehors de toute habitation. La population de la région conserve tout son calme ; il n’y a pas eu d’effervescence.

Source; fonds Baradat, archives de l’association.

 

Les sources bibliographiques.

L’attaque du 27 juin 1944 menée par les troupes d’occupation contre le maquis du corp-franc Pommiés à L’Hôpital-Saint-Blaise a été rapportée par:

  • Poullenot Louis, Basses Pyrénées, Occupation, Libération, 1940 – 1945 . Editions Atlantica, Biarritz, 2008. Page222.
  • Laharie Claude, Les Basses-Pyrénées dans la Seconde Guerre Mondiale, 1939 – 1945. Editions Cairn, Molaas, 2021. Pages 537 – 539.
  • Aguerre Jean-François, Elissondo Robert, Hôpital-Saint-Blaise, Cheraute, été 1944. Cahier d’Ikerzaleak n°5, Mauléon, juin 2024. 59 pages.

Ces différents auteurs donnent une liste des personnes tuées, arrêtées et déportées à la suite de cette opération. Ces listes diffèrent entre elles et de celle du rapport de gendarmerie.

Les 4 sources sont unanimes pour Albert Lasserre qui est tué d’un coup de révolver à sa ferme suite à une confusion avec son homonyme François Lasserre de L’Hôpital-Saint-Blaise.

La source la plus récente (Aguerre et Elissondo) donne la liste qui apparait comme la plus fiable et le mieux documentée. C’est celle établie en 1964 par Maurice Malharin, témoin oculaire des événements, à la demande de Pierre Beguerie, capitaine de la compagnie « Soule » du corps franc Pommiés.

Elissondo Pierre . Elissondo fils .  Cazenave Simon. Poutou Grat. Rey Jean .

Hoqui Pierre, Arnaud, Barthélémy .

Vergès.

 

Ces neuf personnes sont restées en prison à Bayonne une vingtaine de jours
Lasserre Martin . Cazenave Bernard Libérés au fort du Hâ 41 jours après
Mme Lasserre, Mle Lasserre Revenues de déportation
Mahourat Françaois . Puyade Jean . Sahouret Aimée.

Espel Jean . Arconada Henri . Pilet Marcel . Astarague St Jean

Ces sept sont morts en déportation.

 

Biographie succincte des victimes assassinées ou déportées.

Lasserre Albert Né le 21 mars 1901 à Buenos-Aires (Argentine). Décédé le 27 juin 1944 à Oloron, clinique Saint Pierre, des suites de ses blessures par balle.

Chasseur au bataillon Carrère, Cie Lavalou, du corps-franc Pommiès.

Inscrit au Monument aux Morts de Gurs, sur la plaque commémorative de l’église de L’Hôpital-Saint-Blaise, au mémorial du corps-franc Pommiès à Castelnau-Magnoac.

Les 9 personnes déportées ont été transportée dans le convoi ferroviaire qui quitte Bordeaux le 9 août 1944 pour arriver à Dachau le 28 août 1944 (convoi connu comme « le train fantôme »). Pour plus de détail sur le trajet de ce convoi: cliquer ici.

Marie Lasserre (née Candau) et sa fille Lasserre Marie Louise (épouse Davancens), nées respectivement le 12 juillet 1886 à Chéraute, le 1er février 1942 à L’Hôpital-Saint-Blaise sont rentrées de leur déportation à Ravensbrück et Sachsenhausen. L’une et l’autre  ont été homologuées Déporté, Interné, Résistant. Leurs dossiers d’homologation, à Vincennes, portent les références suivantes: GR 16 P 103913, GR 16 P 340650.

Sahouret Aimée (née Larlus). Née le 1er janvier 1914, elle est morte gazée en février 1945 à Ravensbrück.

Reconnue « Mort pour la France » , inscrite sur la plaque commémorative de l’église de L’Hôpital-Saint-Blaise, au mémorial du corps-franc Pommiès à Castelnau-Magnoac

Son dossier d’homologation, à Caen, porte la référence AC 21 P 668923

Puyade Jean. Né le 31 janvier 1904 à L’Hôpital-Saint-Blaise, il est décédé le 6 novembre 1944 au commando de Melk. Il appartenait à la compagnie Lavalou du corps-franc Pommiès.

Inscrit sur la plaque commémorative de l’église de L’Hôpital-Saint-Blaise, au mémorial du corps-franc Pommiès à Castelnau-Magnoac.

Espel Jean. Né le 25 février 1904 à Chéraute, il est décédé 18 novembre 1944 au commando de Melk. Il appartenait à la compagnie Lavalou du corps-franc Pommiès.

Inscrit sur la plaque commémorative de l’église de L’Hôpital-Saint-Blaise, au mémorial du corps-franc Pommiès à Castelnau-Magnoac et au monument aux morts de Chéraute.

Mauhourat François. Né le 4 avril 1892 à L’Hôpital-Saint-Blaise, il est décédé 17 novembre 1944 au commando de Melk. Il appartenait à la compagnie Lavalou du corps-franc Pommiès.

Inscrit sur la plaque commémorative de l’église de L’Hôpital-Saint-Blaise, au mémorial du corps-franc Pommiès à Castelnau-Magnoac.

Arconada Henri. Né le 24 février 1927 à Bayonne, il est décédé le 6 mars 1945 au commando de Melk. Répertorié au mémorial de Mauthausen.

Son patronyme est orthographié Arconado au S.H.D. , Arcenauda dans les listes nominatives des convois de déportation (voir ici)  ainsi que dans les archives allemandes Arolsen.

J.F. Aguerre suggère qu’il pourrait être le passeur Arconada Pascal qui opérait avec les frères Bouchet à Licq-Athérey.

Astarague Saint-Jean. Né le 19 octobre 1923 à Moncayolle, il est décédé le 18 mars 1945 au commando de Melk. Réfractaire au S.T.O., il appartenait à la compagnie Lavalou du corps-franc Pommiès. Il est absent des bases de données « Mémoire des hommes ».

Inscrit sur la plaque commémorative de l’église de L’Hôpital-Saint-Blaise, au mémorial du corps-franc Pommiès à Castelnau-Magnoac et au monument aux morts de Moncayolle.

Pilet Marcel. Né le 2octobre 1925 à Saint-Ciers-de Canesse (33), il est décédé le 20 février 1945 au commando de Melk. Réfractaire au S.T.O., il appartenait à la compagnie Lavalou du corps-franc Pommiès. Il est absent des bases de données « Mémoire des hommes ».

Inscrit sur la plaque commémorative de l’église de L’Hôpital-Saint-Blaise, au mémorial du corps-franc Pommiès à Castelnau-Magnoac et au monument aux morts de St-Ciers-de-Canesse.

Réalisé dans le cadre du concours de la Résistance et de la Déportation (année 2021-2022) un travail consacré aux femmes du train fantôme  incluant un témoignagé de Marie Louise Davancens est accessible en ligne.

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