Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Archives mensuelles : juin 2024

Armée Secrète. Compagnie « MARTIAL ». 1ère Compagnie du Bataillon de Pau.

La 1ére Compagnie du Bataillon de Pau est active (Secteur II de l’Armée Secrète) est active de septembre 1941 à la libération, le 21 août 1944.

 

 

 

 

Aux archives du Service Historique de la Défense (S.H.D..), la description de cette unité est disponible à la cote:  GR 19 P 64/3 

Transcription du document original. 

 

17ème Région F.F.I. Mouvement « Combat » et « A.S. »

Département des Basses-Pyrénées

1ère COMPAGNIE ex « MARTIAL »

Historique de l’unité de sa création à son intégration

dans l’armée régulière.

PERIODE SEPTEMBRE 1941 AU 11 NOVEMBRE 1942.

L’unité est définitivement constituée au 30 septembre 1941par les premiers éléments ayant adhéré au Mouvement « COMBAT ». L’unité comprend 3 sections complètes et son Etat-Major est ainsi constitué :

Commandant d’Unité :SOURDAA ex-Martial, Adjoint : FRAISSE ex Vincent, Sections:1ère : CABANE, chef de Section, 2ème : SAGERET, chef de Section, BERGES adjoint, 3ème : DAVID, chef de Section, CAZALET, adjoint.

De sa constitution au 11 novembre 1942, date de l’invasion de la zone libre par les Allemands, l’Unité se consacre uniquement à la propagande en faveur de la résistance armée avec la diffusion du journal « COMBAT », au recrutement des volontaires et à la surveillance des éléments favorables à l’occupant. La majeure partie des éléments composant le Bataillon de Pau, définitivement constitué à fin novembre 1942, viennent surtout de l’action collective de l’Unité.

En novembre 1942, CABANE, chef de la 1ère Section, passe au service des Renseignements et est remplacé par CHATELAIN.

PERIODE 1942 A MARS 1944 .

En raison de la présence massive des allemands, l’Unité arrête en partie son action de propagande et de recrutement et prépare son action future par un entraînement soutenu (école de groupe et de section). Très régulièrement, chaque groupe est réuni réuni et suit les cours d’instruction sur les armes américaines et anglaises effectués par des spécialistes de l’armement. En outre, les sections au complet sont très fréquemment conduites en rase campagne et suivent un entraînement collectif sur des terrains de toutes natures.

Au cours de cette période, l’Unité participe à certaines opérations de parachutage, dans la région de Morlaas notamment (15 hommes engagés) et à la constitution de dépôts d’armes (Œil du Néez).

Dès le printemps 1943 et en raison du débarquement alliés soi-disant imminent, l’Unité dresse un plan d’attaque sur les principaux points stratégiques tenus par les Allemands. C’est ainsi que les plans d’attaque de la Villa Saint-Albert, de la caserne et de la base du Pont-Long sont établis séparément par chaque chef de section et transmis au Commandant.

En juillet et août 1943, la compagnie établit un plan de défense et d’action sur la région nord-est de Pau. Un maquis important doit être monté dans la région de Montaner avec la participation totale des effectifs nécessaires à ce plan et en liaison avec une Unité de l’A.S. Des Hautes-Pyrénées. Le matériel nécessaire à ce plan doit être fourni par le G.M.R. des B.P. À la suite d’un coup de main effectué par l’Unité sur les locaux de la route de Tarbes. Cette opération n’a pu aboutir, le G.M.R. Prévenu de ces desseins étant parti en opération deux jours avant la date prévue.

En marge de la Résistance armée, l’Unité opère pour le compte de la résistance extérieure et fournit des renseignements très précieux aux Alliés sur la base sous-marine de Bordeaux et la base aérienne d’Ossun.

Cette grande activité est connue des Allemands qui semblent connaître la plupart de ses chefs. Ces derniers sont continuellement poursuivis et recherchés. Le premier, FRAISSE, est pris dans un guet-apens le 3 octobre et sera fusillé à Toulouse le 28 décembre 1943. Il sera remplacé auprès de SOURDAA par BERDOU venu de l’Etat-major de BERTHOUMIEU.

SAGERET, poursuivi également, doit également se camoufler. Il sera remplacé par MARTIN à la tête de la 2ème section.

Pendant ce temps, SOURDAA, également recherché, quitte son foyer et la ville, mais continue d’assurer son commandement. En mars 1944, il tombera cependant entre les mains de la Gestapo ainsi que les principaux cadres de son unité. Sont arrêtés avec lui : BERDOU, MARTIN, CHATELAIN, DAVID, ESCAFFRE et BELLEHIGUE ainsi que CHATELAIN père et l’homme de l’Unité : DARRIBERE. Ces deux derniers seront relâchés le lendemain tandis que CHETELAIN fils devait l’être quelques jours après. Les autres furent maintenus et déportés en Allemagne.

PERIODE DE MARS 1944 AU 30 NOVEMBRE 1944.

En raison de la disparition de ses principaux cadres, l’Unité se trouve désemparée et entièrement isolée de l’Etat-major malgré les efforts de CAZALET, chef adjoint de la 3ème section, pour renouer le contact. Les différents groupes resteront cependant avec tous leurs effectifs jusqu’aux environs du 15 juin, date à laquelle l’Unité se vit à nouveau dotée d’un commandement. Les cadres sont à cette date les suivants :

Commandant : MARTY, Adjoint: COSTEDOAT

SECTIONS : 1ère : DI SANTE, 2ème:UNAL, 3ème : CAZALET.

Fin juillet, MARTY, appelé au 4ème bureau, passait le commandement à POUBLANC.

De juin au 2 août 1944, aucune action à l’actif de l’Unité si ce n’est la préparation du regroupement de l’Unité à l’extérieur de la Ville par COSTEDOAT et CAZALET.

Au 2 août 1944, l’Unité se retrouve groupée au lycée de Pau et participe aux opérations locales de libération (prise de GABAS, opérations de nettoyage de la région de LEMBEYE et de MONEIN et LAGOR).

Le 30 novembre 1944, l’Unité est dissoute et ses éléments sont intégrés dans le 18ème R.I. reconstitué.

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Etat des cadres ayant appartenu à l’Unité.

.SOURDAA André, ex-Martial, Commandant d’Unité de 1941 à mars 1944, arrêté et déporté.

.MARTY Pierre, commandant d’Unité de juin à juillet 1944, passé à l’Etat-major, 4ème bureau.

.POUBLAN Albert, ex-Pontacq, Commandant d’Unité de fin juillet 1944 au 30 novembre 1944.

.FRAISSE Henri, ex-Vincent, adjoint du commandant d’Unité de fin 1941 au 3 octobre 1943, arrêté et fusillé le 28/12/1943.

.BERDOU Georges, adjoint au commandant d’Unité de novembre 1943 à mars 1944, arrêté et déporté. Mort en déportation.

.COSTEDOAT Jean, ex-Gavarny, adjoint au commandant d’Unité du 5 juin 1944 au 30 novembre 1944 , passé au 18ème R.I.

.CHATELAIN André, chef de section de novembre 1943 à mars 1944, arrêté et relâché par la Gestapo. Passé à la compagnie Robespierre.

. DI SANTE Germain, chef de section de juin 1944 au 30 novembre 1944, passé au 18ème R.I.

.LABAZEE Henri, chef de section de juillet 1944 au 30 novembre 1944, passé au 18ème R.I.

.CAZALET Pierre, chef de section de septembre 1941 au 30 novembre 1944. Démobilisé à cette date, rappelé par son administration.

.UNAL Pierre, chef de section de juillet 1944 au 30 septembre 1944. Passé à la base aérienne du Pont-Long.

.ESCAFFRE Gaston, chef de section, chargé de la liaison avec l’E.M. De fin septembre 1941 à mars 1944. Arrêté et déporté. Mort en déportation.

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ETAT DES MORTS DE LA COMPAGNIE.

.FRAISSE Henri, ex-Vincent, adjoint au commandant d’Unité. Arrêté par la Gestapo le 3 octobre 1943. Fusillé à Toulouse le 28 décembre 1943.

.BERDOU Georges, adjoint au commandant d’Unité. Arrêté par la Gestapo. Mort en déportation le 14 avril 1945.

.ESCAFFRE Gaston, chef de section. Arrêté par la Gestapo. Mort en déportation en avril 1945.

.DAVID Charles, chef de section. Arrêté par la Gestapo. Mort en déportation le 4 juin 1945.

.BELLEHIGUE, chef de groupe, agent de liaison. Arrêté par la Gestapo. Mort en déportation en octobre 1944.

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SITUATION D’EFFECTIFS

Dates

Officiers

S/Officiers

Troupe

Total

01/07/42

2

19

89

110

01/01/43

2

19

91

112

01/07/43

2

19

93

114

01/01/44

2

19

93

114

01/07/44

2

18

91

111

21/08/44

2

18

107

127