Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
La base aérienne du Pont-Long sous commandement allemand. Groupe de chasse 101. Avril 1943 / juin 1944.
La base aérienne du Pont-Long a été occupée d’avril 1943 au 20 juin 1944 par le groupe de chasse 101 de la Luftwaffe.
Le groupe de chasse école 101.
Le groupe de chasse 101 de la Luftwaffe est créé le 15 décembre 1942 à Werneuchen (Brandebourg). Il s’agit d’une unité dédiée à la formation des pilotes de chasse.
Au 1er avril 1943, le groupe (état-major et 3 escadrilles) est transféré à Pau sur la base du Pont-Long. Au début de 1944, la 3ème escadrille est envoyée à Ossun.
Le 20 juin 1944, après le débarquement en Normandie, le groupe de chasse 101 rejoint la base de Schongau (Bavière).
Le groupe 101 est dissout le 16 avril 1945.
Le lieutenant-colonel (Oberstleutenant) Erich von Selle est le chef de corps du groupe de chasse de sa création au 1er avril 1944. Le Major Walter Novotny lui succède à cette date.
Le groupe 101, dédié à la formation de pilotes, n’aurait jamais été officiellement engagé au combat. Cependant, le 5 mars 1944, il a été engagé pour défendre des bases aériennes du Sud-Ouest (dont Bergerac et Cognac) contre un rair de bombardiers B-24 de la 8ème Air Force américaine.
Sources:
Historique du groupe 101: cliquer ici.
Témoignages des combats aériens du 5 mars 1944:
- sauvetage d’un bombardier américain à Ste Bazeille (47): cliquer ici
- crash du pilote Chuck Yeager: cliquer ici. ou cliquer ici.
Une histoire de la base aérienne de Werneuchen.
En 1998, Helmut Bukowski et Geert Dobbermann publient un ouvrage qui retrace l’histoire du groupe de chasse école 101.
Dans cet ouvrage, plusieurs pages sont consacrées à l’époque où cette formation école a été basée à l’aérodrome du Pont-Long. De nombreuses photographies issues le plus souvent d’archives privées illustrent le document.
Les textes reproduits ci-dessous, traduits de l’allemand, sont extraits de l’ouvrage de Bukowshi et Dobbermann.
Extrait de l’avant-propos de l’éditeur.
« Que cette histoire ait pu être écrite, c’est déjà un événement »
« Depuis soixante ans, une petite commune de Brandebourg située au nord-est de Berlin, reliée par une voie ferrée à l’ancienne capitale – aujourd’hui rétablie – s’est acquis une célébrité particulière comme « Ecole Supérieure des pilotes de chasse » . La base de Werneuchen offrait à des générations de pilotes et à l’élite de la navigation aérienne de nombreux états européens une formation exemplaire compte tenu du contexte de l’époque. »
……..
» Que cette histoire ait pu être écrite, c’est déjà un événement, il faut aussi se réjouir qu’il y ait encore tant de documents iconographiques » Voila ce que déclare le pasteur Geert Dobbermann dans une lettre à l’éditeur après l’achèvement de l’ouvrage: » Pour de nombreux participants, il était clair que ce travail constituait un engagement et ce sentiment était d’autant plus vif que ce sujet, jusqu’à la réunification, était complètement tabou. Je m’occupe de la chronique locale. L’école des pilotes de chasse de Werneuchen est un élément de e travail. J’étais parvenu, avant même le réunification, à rassembler une abondante documentation grâce à des gens qui avait confiance en moi. »
» Mais sans l’intervention tout à fait décisive de Monsieur Helmut Bukowski avec sa compétence en matière technique et miliotauire, l’ouvrage n’aurait pas eu la même solidité. Je tiens pour particulièrement remarquable pour notre liberté encore fraîchement acquise le fait qu’un ancien colonel de la NVA et un pasteur aient pu accomplir ce travail en commun et dans un climat d’amitié. La collaboration entre ces « catégories professionnelles » eut été parfaitement impossible au temps de la DDR, en tout cas pas de la part de l’église… »
Commentaires sur la présence du groupe 101 à Pau.
« Le 1er janvier 1943, il est clair que l’école des pilotes de chasse de Werneuchen, devant la nécessité de ménager une place pour la future installation des radars de l’armée de l’air, doit abandonner le site de Werneuchen et se préparer à intervenir à proximité des terrains d’opération. L’école recevra la dénomination d’escadrille de chasse 101 (=JV 101) bien qu’il n’y ait pas le moindre changement dans sa vocation première. Cette nouvelle dénomination accompagne une restructuration en 2 groupes comprenant chacun 4 sections de formation qui se préparent à des interventions à proximité des terrains d’opération dans les semaines suivantes. En avril et mai, on procède enfin au transfert de l’escadrille en France, dans le secteur Pau Nord et Sud afin d’assurer la présence de la Luftwaffe dans ces zones occupées. Les sections de formation – l’une d’elle se tient en permanence prête à intervenir – sont cantonnées à Tarbes, Lourdes et Ossunoù l’instruction se poursuit. Néanmoins on s’aperçoit très vite que le stationnement d’une école si près du front des opérations pose un grave problème car beaucoup d’avions d’entrainement sont abattus par les tirs de l’adversaire, provoquant la mort de nombreux élèves-pilotes.
« Après le débarquement en juin 44 des forces alliées dans le nord de la France, l’escadrille 101 (dénommée précédemment division 5 d’instruction des pilotes) devient la 4ème division école de chasse, quitte Pau et regagne l’Allemagne par Dijon, Troyes, Metz et Strasbourg. Le commandant Erich von Stelle remet l’escadrille 101 au capitaine Walter Novotny qui en assurera le commandement jusqu’au 9 septembre 1944 avant d’être finalement relayé par le commandant Hans Knaute ».
« Du milieu de l’année 44 jusqu’à la fin avril 1945 l’escadrille 101 est stationnée à Schongau ou encore à Laundau-sur-Isar ».
Commentaires sur un accident.
» La mort de l’adjudant-chef Hans-Joachim Wesser le 6 mars 1944 à Pau, abattu par l’adversaire lors d’un vol de nuit à bord d’un appareil d’entrainement AR 96, met en évidence ce que le stationnement d’une base école d’un le voisinage du front des opérations peut avoir de problématique. Un moniteur de l’époque, l’adjudant-chef Bruno Schulz se souvient : » cette nui là pendant laquelle les élèves-pilotes de la première section devaient accomplir des vols d’instruction, je devais veiller à la sécurité au point de contrôle de départ. Dans la crainte d’un accident, je m’étais muni d’une boussole sur pied, malheureusement, l’accident survint. Je vis soudain une lueur dans le ciel puis une flamme se rapprocher très vite du sol…Cela ne pouvait être qu’un avion pensais-je et grâce à la boussole je déterminai aussitôt la direction. L’ équipe de recherche n’eut aucun mal à trouver l’Arado qui, effectivement avait été abattu ». Les pertes de cette nature connurent encore une tragique augmentation à Pau ».
Références bibliographiques:
H. Bukowski, G. Dobbermann, Werneuchen. Die Geschichte eines Fliegersorstes in Brandenburg. Jagdfliegerschule – E-Stelle – Frontflugplatz. Editions Johannes Mohn.