Association  BPSGM          Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale         64000 Pau

Archives annuelles : 2022

POUDAMPA Firmin. Le secteur VI de l’Armée Secrète d’après ses carnets inédits.

Firmin Poudampa est un des résistants de la première heure dans le secteur de Morlaàs et du Vic-Bilh (nord-est du département). Il appartient au mouvement Combat, puis aux MUR (Mouvements unis de Résistance) et à l’Armée Secrète, dont il est l’un des fondateurs dans le département. Il a rédigé au lendemain de la guerre, à partir de notes personnelles (et soigneusement cachées), un résumé des activités des résistants civils de son secteur. C’est ce document, totalement inédit, extrait des archives familiales, que nous publions ici en plusieurs tranches. Nous remercions très vivement son petit-fils Vincent, avocat bordelais, qui nous a autorisé à publier ce texte exceptionnel et inédit.

C’est à la fin mai 1943 que Paul Boudoube, nouvellement nommé chef de l’Armée secrète du département des Basses-Pyrénées, procède à la restructuration complète de son organisation. Il met fin au système des “bureaux” (recrutement, formation, opérations, gestion) imaginé par Bénédict Rodriguez, son prédécesseur, pour y substituer un système plus simple, par secteurs géographiques. Cette nouvelle organisation, plus conforme aux réalités du terrain, assure en effet une meilleure transmission des consignes et un meilleur cloisonnement des cellules de résistance. Elle montrera son efficacité au cours des mois suivants. Six secteurs sont ainsi définis, les plus importants effectifs actifs étant le secteur II (Pau) et le secteur III (Oloron).

    Le secteur VI (Morlaàs) est celui auquel appartient Firmin Poudampa. Il correspond à un espace géographique assez vaste puisqu’il occupe tout le Nord-est du département, au sud de l’Adour, d’Arzacq à Lembeye et de Garlin à Morlaàs. Cette zone très forestière, qui s’identifie dans sa majeure partie au Vic-Bilh, est particulièrement propice à l’action clandestine du fait de son relatif isolement et de l’éparpillement de sa population rurale.

    Les chefs de l’Armée secrète du secteur VI sont, d’abord André Sourdaà (Martial), puis Firmin Poudampa (Alain) et, lorsque celui-ci est nommé à l’état-major départemental, Pierre Joly (Le Beau), tous trois instituteurs. Il sont à la tête d’un groupe d’une soixantaine de personnes, organisées en corps francs, et spécialisées dans la quête du renseignement, le sabotage et la réception des parachutages. Au printemps 1944, ils sont en relation avec les militaires du Corps franc Pommiès, très implantés dans ce secteur.

    Les activités de Firmin Poudampa sont représentatives  des engagements de ces jeunes résistants, formés dans le respect des valeurs de la République, qui ne sauraient se résigner à accepter sur le sol français la présence de l’occupant allemand ou l’autorité d’un régime de collaboration.  

Texte d’introduction de Claude Laharie.

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Page de garde et exergue des carnets de Firmin Poudampa.

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RESISTANCE ARMEE SECRETE (A.S.)

LE SECTEUR N° 6

DES BASSES-PYRENEES

Forces Françaises de l’Intérieur

(F.F.I.)

(Janvier 1942 – Octobre 1944)

Capitaine Firmin POUDAMPA


« Ceux qui vivent sont ceux qui luttent »

(Victor Hugo)

« Les choses qui meurent sont celles pour lesquelles on ne sait plus mourir. »

(Internés de la Résistance. Prison de Limoges, avant leur départ pour les camps de concentration nazis).

« Le peuple a été merveilleux. Je n’en dirai qu’un mot : si toutes les retraites étaient coupées, il suffisait d’aller frapper à la première porte d’un quartier pauvre… »

(Rémy : Mémoires d’un agent secret de la France Libre).

 

 


 

PRESENTATION

Ce modeste livret n’a pas la prétention d’être une œuvre littéraire.

C’est tout simplement l’histoire succincte mais véridique dans sa brièveté du Secteur Militaire n° 6 des Basses-Pyrénées confié à des unités des Forces Françaises de l’Intérieur pendant l’occupation allemande.

Au cœur de tous ceux qui composaient « l’équipe », il viendra peut-être ranimer la flamme du souvenir.

A tous ceux qui ont douté, injurié, calomnié, il apportera le témoignage irréfutable de la participation des éléments de « l’Armée Secrète » à la lutte du « peuple français pour sa libération. »

Participation modeste, peut-être, mais ardente et voulue, conforme aux ordres de tous les chefs, toujours au-delà de la limite des moyens mis à leur disposition.

Les anciens camarades de combat revivront dans ces feuillets les heures tragiques qu’ils ont vécues au moment où l’envahisseur souillait notre sol. Ils connaîtront mieux le vrai visage de ceux qui guidaient dans l’ombre leur action.

Ils reliront jalousement aux veillées de la Résistance les exploits qu’ils ont signés.

Ils penseront avec respect à tous ceux d’entre eux qui ont connu l’horreur et le martyre des camps nazis.

Ils se souviendront pieusement des camarades tombés sous la rafale pour que tous nos lendemains soient « des lendemains qui chantent. »


APPEL DU 18 JUIN 40

(Général de Gaulle)

20 ans après : réflexions

  • Il fut le premier Résistant de France !

  • Il fut notre chef au lendemain des ténèbres de 1940.

  • Il fut l’Espoir d’un pays et celui vers qui se tournaient les cœurs libres et montaient les pensées des corps enchaînés.

  • Il fut grand alors, et c’est peut-être pourquoi notre déception est aujourd’hui immense !

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Publication des carnets de Firmin Poudampa.

 

Les carnets de Firmin Poudampa sont organisés en 12 chapitres distincts les uns des autres. Nous respecterons ce découpage pour les publier.

Les chapitres qui structurent le texte de Firmin Poudampa sont:

Avant propos

Naissance d’un secteur

Le secteur prend forme.Le secteur est bâti.

Le secteur 6.

Suivent « quelques épisodes »

Rosalie.

Un parachutage.

Opération Escoubés.

Destruction de ponts: Morlaas

Destruction de ponts: Ousse

Une nuit parmi tant d’autres, 10 août 1944.

Transport d’armes, 16 août 1944.

Mission spéciale. Un atterrissage.

Monuments aux fusillés de Morlaas. Juin 1944.

 

Chacun de ces chapitres fait l’objet d’une publication spécifique. Ils sont tous accessibles au moyen des liens disponibles sur cette page d’accueil.

Chaque chapitre est relié par des liens au précédent et au suivant.

 

 

 

Vient de paraître: LE CINQUIÈME HOMME. Enquête sur un « cold case » vieux de 75 ans. Léon Coran, l’inconnu d’Idron.

Eric AMOURABEN, enquêteur à la brigade criminelle de la P.J. de Pau, délégué général adjoint du Souvenir Français des Pyrénées-Atlantiques, vient de publier « Le cinquième homme » récit de presque 15 ans d’enquête qui ont abouti à identification de l’inconnu fusillé à Idron le 15 juin 1944: Léon CORAN.     UNE ENQUÊTE HISTORICO-POLICIÈRE SUR UN «… Lire la suite

Sabotage de l’usine Dewoitine. Pau, 13 mai 1944. Témoignage publié en novembre 1944.

L’usine Dewoitine de Pau a été sabotée le 13 mai 1944. Louis Poullenot attribue ce sabotage à l’ORA.         Dans la brochure intitulée « La Résistance à Pau (Bas.-Pyr.) – Le Passage des Pyrénées » (Mme FLACH (ex Mme GUERIN), Imprimerie Commerciale, 11 rue Maréchal-Joffre à Pau, dépôt légal: 2ème trimestre 1945) est publié… Lire la suite

17 août 1944: des résistants originaires des Basses-Pyrénées sont fusillés à Buzet-sur-Tarn (Hte-Garonne)

Le 17 août 1944, au moins 6 résistants originaires des Basses-Pyrénées sont exécutés par les Allemands à Buzet-sur-Tarn.         Le village de Buzet-sur-Garonne connait au cours de l’été 1944 quatre séries de meurtres perpétrés par des troupes allemandes. le 6 juillet, 11 habitants de Buzet-sur-Tarn sont assassinés suite à des dénonciations et… Lire la suite

La filière de passage Laporte. Témoignage de Jean-Baptiste Laporte.

La filière de passage « Laporte » , créée par Jean-Baptiste Laporte à la demande expresse des Services britanniques opère d’avril à la fin de mai 1943. Elle assure le passage de 6 convois d’officiers et de sous-officiers anglais et américains.         La filière « Laporte » est mentionnée par Louis Poullenot (Basses-Pyrénées, Occupation, Libération 1940-1945, éditions Atlantica, Biarritz,… Lire la suite

PRAT Raoul. LA COMPAGNIE DE MONEIN de l’armée secrète.

Raoul Prat est l’une des figures les plus éminentes de la Résistance en Béarn. Le témoignage de Raoul Prat est assez tardif (milieu des années 1980), mais il est très éclairant sur l’histoire de la Résistance dans les zones de Monein et d’Oloron.     Contexte du témoignage de Raoul Prat par Claude Laharie.      … Lire la suite

Pierre de Chevigné. Communication de G. Piketty lors du colloque du 4 juin 2022 « Pau et le Béarn. 1940-1944 »

Guillaume Piketty, auteur d’une biographie de Pierre de Chevigné qui vient de paraître, a présenté cet ouvrage dans une communication donnée lors du colloque tenu le 4 juin 1944 à la Médiathèque de Pau.       Nous le remercions d’avoir accepter de nous confier les diapositives de sa présentation afin que nous puissions les… Lire la suite

Vient de paraître. FRANCAIS, LIBRE. Pierre de Chevigné. G. PIKETTY.

Guillaume PIKETTY, professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po Paris, vient de publier une biographie qui retrace la vie militaire et politique de Pierre de Chevigné.         Table des matières   Prologue. Entre noblesse ancienne et aventure, 9 Chapitre premier. Combattre à tout prix (septembre 1939, juin1940) Mobilisations, 21. Une « guerre d’indiens »,… Lire la suite

Evasion par les Pyrénées. Passeurs et passés vus par la presse collaborationniste. Juillet 1943.

Dans son numéro du 29 juillet 1943, sous le titre « Un drame du passage », le Patriote rend compte d’un procès en correctionnel mettant en cause deux « passeurs » accusés de meurtre et d’escroquerie vis à vis de « passés » cherchant à franchir la frontière espagnole.   Les commentaires inclus dans ce compte-rendu renseignent sur la perception de… Lire la suite

Oloron-Sainte-Marie. Décembre 1940: J. Mendiondou, maire, est suspendu par décret ministériel. Réaction dans la presse locale.

Un décret ministériel du 1er décembre 1940 suspend le conseil municipal d’Oloron-Sainte-Marie dans lequel Jean Mendiondou siège comme maire. La presse locale commente cette destitution dès le 6 décembre.   Reproduction du décret de suspension du conseil municipal en date du 1er décembre 1940. Le décret est publié au journal officiel le 3 décembre 1940.… Lire la suite

MENDIONDOU JEAN.

Jean Mendiondou, homme politique béarnais, a voté contre les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940; il a été maire d’Oloron-Sainte-Marie et député de la circonscription. Il a fait partie du Comité Départemental de la Libération en 1944 du fait de son engagement dans la Résistance.       Jean Mendiondou, né le 25 juin 1885… Lire la suite

COZZOLINO Sauveur. Résistant et Juste parmi les Nations.

COZZOLINO Sauveur, figure importante de la Résistance dans les Basses-Pyrénées a été reconnu « Juste parmi les Nations » le 18 janvier 2004.           Sauveur Cozzolino, né le 21 février 1898 à Bascotrecase (banlieue de Naples) émigre très jeune à Pau avec ses parents. Maître tailleur militaire, il travaille à Landau (D) où,… Lire la suite

Copie d’une lettre interceptée le 2 juillet 1943. Activités de la division Brandebourg, affaire de Barcus.

La censure postale intercepte le 2 juillet 1943 une lettre de Jean Danjou postée aux Eaux-Bonnes, destinée à son frère Jacques à Berlin. Dans cette lettre, Jean Danjou évoque les activités de la 8ème section (2ème bataillon, 3ème régiment) de la division Brandebourg et confirme l’implication de cette formation dans l’affaire de Barcus et le… Lire la suite

La Division Brandebourg dans les Basses-Pyrénées. Été 1943.

La 8ème compagnie (2ème bataillon, 3ème régiment) de la division Brandebourg a sévi dans les Basses-Pyrénées de mai 1943 à la fin de l’été.       La « Division Brandebourg ». Cette division est unité créée au sein de l’Abwehr, chargée d’opérations spéciales. Elle est spécialisée dans les actions « commando », intervenant là où les unités régulières… Lire la suite

ORGEVAL Jean et Andrée. Justes parmi les Nations.

Orgeval Jean, propriétaire de la Brasserie Paloise située au 18 rue Montpensier, et son épouse Andrée ont été reconnus « Justes parmi les Nations » le 9 décembre 1996. Cette reconnaissance est liée à l’aide qu’ils ont apportée à la famille Goldberger (Martin, Maria et leur fille Suzy) en 1942.   Jean Orgeval est né le 18… Lire la suite

Service du travail obligatoire (STO). Rôle administratif des communes.

Les élus locaux sont impliqués dans la gestion administrative de la logistique du Service du travail obligatoire (STO). Les maires sont directement responsables des réquisitions.       Le 5 mars 1943, le Préfet des Basses-Pyrénées demande au maire de Lescar  de s’impliquer personnellement dans la procédure de réquisition des jeunes désignés pour le STO.… Lire la suite

Aux lendemains de l’entrevue de Montoire. Trois articles du Patriote des Pyrénées sur le principe du régime de collaboration.

Après l’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940, le quotidien local « Le Patriote des Pyrénées » publie 3 articles consécutifs pour commenter le principe du régime de collaboration.         Les 29, 30 et 31 octobre 1940, Le patriote des Pyrénées publie, en une du quotidien, trois articles de fond se rapportant au principe de la collaboration.… Lire la suite

Jean GINIEIS.-LABORDE.

Jean Ginieis-Laborde, né en 1899 à Oloron-Sainte-Marie, membre du réseau de renseignements et de passage « Marc-France », est arrêté par la Gestapo en mai 1943. Il est déporté à Mathausen d’où il revient en 1945.     Mme Sylvie Isabelle Armet nous a confié le texte que sa mère a écrit à la mémoire de Jean… Lire la suite

Lettre de Léon BERARD à Jean Louis TIXIER-VIGNANCOURT. Octobre 1940.

Dans son numéro du 16 octobre 1940, le Patriote des Pyrénées publie une lettre que L. Bérard vient d’adresser à J.L. Tixier-Vignancourt.   Retranscription de l’article paru à la une du Patriote des Pyrénées à la date du 16 octobre 1940.   Mr L. BERARD Notre illustre compatriote et ami M. Léon Bérard, de l’Académie Française, succède… Lire la suite

Retour à Pau du 18ème R.I. Dans les colonnes du Patriote.

En septembre 1940, le 18éme R.I. reconstitué après l’armistice, prend ses quartiers à Pau.   « Le Patriote des Pyrénées »  annonce ce retour dans ses colonnes, en page 2, le 18 septembre 1940.   Transcription de l’article.     LE 18ème REGIMENT D’INFANTERIE REVIENT A PAU. Le 18ème Régiment d’Infanterie parti de Pau à la mobilisation en… Lire la suite

Exposition: « JUSTES ET ANONYMES DANS LES BASSES-PYRENEES »

Le musée de la Résistance et de la Déportation a conçu une exposition temporaire consacrée aux Justes et aux Anonymes qui ont permis de protéger des familles juives dans les Basses-Pyrénées au cours de la seconde guerre mondiale.       Cette exposition sera affichée à compter du 26 février 2022 prochain, date de son… Lire la suite

Canton et Saint-Cricq. La mort des miliciens dans les colonnes du Patriote des Pyrénées. Février 1944

Le quotidien « Le Patriote des Pyrénées » affiche en une, du 25 février au 2 mars 1944,  des articles en l’honneur des miliciens Canton et Saint-Cricq, tués le 22 février en mission de maintien de l’ordre en Haute-Savoie.   Entre le 25 février et le 2 mars 1944, Le Patriote des Pyrénées consacre quatre articles en première page à la… Lire la suite

Les frères Schwartzenberg. Raymond et Jacques.

La rédaction de cet article, par Valérie Trémaudant et Michèle Vallaud, est l’aboutissement de recherches documentaires effectuées essentiellement au sein des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques. Le témoignage de Nadine Marie-Schwartzenberg, sœur cadette de Raymond et Jacques, a permis de compléter ce travail qui se veut avant tout une synthèse précise des faits, mais certainement non… Lire la suite