Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
GOLAND Dora. Déportée à Auschwitz.
Dora Goland dont les parents sont des juifs polonais réfugiés à Pau est raflée le 3 avril 1944. Ses parents, ses deux sœurs et elle sont déportés vers Auschwitz. Elle est ensuite transférée à Ravensbrück où elle retrouve sa sœur Myra. Les deux sœurs sont libérées le 2 mai 1945 par les troupes russes.
Le site « Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie » résume l’histoire de la famile Goland:
David Goland est né le 15/05/1894 à Izabelin en Pologne. Son épouse, Chana est née le 13/04/1898 à Varsovie. Leur fille Myra naît le 16/11/1924 à Varsovie où ils sont installés.
Ils arrivent en France à Seloncourt (Doubs) où va naître Dora le 28/06/1927.
Ils déménagent ensuite pour Dieuze, petite ville de Moselle, près de Toul, où résident quelques familles juives. David est horloger et ouvre une petite échoppe « Au bon horloger » sur la place du marché.
La famille habite au-dessus du magasin. Dora va à l’école des sœurs, tandis que Myra est déjà au collège.
Le 15 juillet 1932, à Dieuze, naît la petite Liliane, dite Lili.
En 1943, la famille est installée à Pau. Début janvier 1943, alors qu’elle a 14 ans, Dora commence à écrire son journal. Elle l’écrira jusqu’à son arrestation.
Le 3 avril 1944, la vie bascule. La famille Goland est réveillée par la Gestapo. C’est le début de l’enfer : l’arrestation, l’arrivée à la prison de Toulouse. Ils sont déportés le 29 avril 1944 par le convoi n° 73 de Drancy à Auschwitz.
Chana et la petite Liliane sont gazées à leur l’arrivée.
David, Myra et Dora sont tatoués. Dora porte le matricule 80 593.
Dora Goland ira ensuite à Ravensbrück.
Pendant un an, Dora trouve la force de surmonter les épreuves aux côtés de Myra, sa soeur aînée, dont elle ne se sépare pas.
Autour d’elles, la mort est omniprésente : pendaisons, marches interminables dans la neige, chambres d’extermination. Un sort auquel Dora échappe de justesse après avoir entonné trois chansons face aux SS et surtout « parce qu’il n’y avait plus de gaz » dira-t-elle.
Le 2 mai 1945, les Russes libère le camp.
David, Myra et Dora reviendront seuls de l’enfer.
Dora Goland a publié ses souvenirs dans un livre intitulé « Un présent qui s’accroche à moi. Dieuze – Pau – Auschwitz et retour ».
Présentation de l’ouvrage en quatrième de couverture:
Dora avait 14 ans lorsqu’elle commença, début janvier 1943, d’écrire son journal. Elle et sa famille s’installaient à Pau au plus loin des inquisitions antisémites des nazis et de Vichy. Journal épisodique au rythme des événements d’une vie enfantine où la classe et les rêves comptent plus que la fureur de l’Histoire.
Le 3 avril 1944, la vie bascule vers un voyage et une destination, Auschwitz, où elle voit disparaître sa mère et une de ses sœurs. Au journal interrompu, se substitue un texte brut, qui raconte les cahots physiques et moraux d’une jeune fille confrontée à chaque instant à la mort et qui, malgré tout, ne renonce jamais à ses rêves.
Son journal s’achève le 2 mai 1945, après un séjour de deux ans au camp d’Auschwitz où elle a affronté le froid, la faim, la mort, mais aussi l’écriture et le chant pour tenir et se tenir.
Comme si l’écriture au ras de la saleté l’élevait, comme si les mots étaient une peau qui recouvrait la marque tatouée sur son avant-bras et qu’elle ne montre jamais. Pas de grandes phrases dans le texte, mais le froid, la faim, les morts et aussi le chant, les poèmes qu’on récite pour tenir et se tenir. Pas de pathos, de vibratos rétrospectifs ; une écriture sèche, au stylet, qui donne au lecteur l’étrange sensation d’être à Auschwitz comme accompagné d’une caméra.
Références bibliographiques:
Goland-Blaufoux. Un présent qui s’accroche à moi. Dieuze-Pau-Auschwitz et retour ». Editions Perrin. Paris 2007.135 pages.