Association BPSGM Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale 64000 Pau
BERTAUX Pierre
Compagnon de la Libération
Né le 8 octobre 1907 à Lyon. Issu d’une famille d’enseignants et agrégé d’allemand, il devient le plus jeune docteur ès-lettres de France.
En 1934, il débute une brève carrière à la Radiodiffusion française. En 1936, il entre au cabinet de Pierre Viénot sous-secrétariat d’Etat aux affaires étrangères . En 1937 et 1938, il est chef de cabinet de Jean Zay, ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts et poursuit son métier d’enseignant à la faculté des lettres de Rennes puis en 1938 il part enseigner à la faculté des lettres de Toulouse.
Il est mobilisé en 1939 comme lieutenant interprète au 2ème Bureau du Grand Quartier général. En 1940, il dirige les émissions de radio en langue allemande au ministère de l’information. Il participe à un réseau de renseignements à Clermont-Ferrand. En décembre 1940, avec quelques camarades, dont l’ancien conservateur du musée d’Art moderne, Jean Cassou, et l’éditeur, Louis Vaquer, ils se retrouvent régulièrement à la librairie de son ami, Silvio Trentin, rue du Languedoc à Toulouse et créent en juillet 1941, un réseau de renseignements nommé le groupe « Bertaux ». Ce groupe met en place la liaison avec la France libre à Londres dans la région toulousaine. Déjà bien structuré, le groupe a pour missions précises de rassembler et fournir des renseignements, organiser des passages et s’engager dans l’action directe. Il s’occupe de la coordination et des liaisons, Jean Cassou de la propagande et Louis Vaquer de l’organisation militaire. Ce sera le premier groupe résistant à bénéficier en 1941 des parachutages de matériel de sabotage dans la zone sud. En novembre 1941, le groupe réceptionne ainsi l’envoyé de la France libre, Yvon Morandat.
Après la découverte d’un dépôt d’armes important, il est arrêté le 11 décembre 1941 ainsi que plusieurs de ses camarades. Enfermé et mis au secret à la prison de Furgole à Toulouse, il sera ensuite transféré à la prison de Lodève (Hérault) puis en novembre 1942 au camp militaire de Mauzac (Dordogne). En juillet 1942, le Tribunal militaire le condamne à 3 ans de prison pour « actes de nature à nuire à la Défense nationale ». En décembre 1943, il est libéré et part vivre dans la clandestinité.
En août 1944, il participe à la libération de Toulouse. Le 20 août, il est désigné par Emile Laffon pour être le suppléant de Jean Cassou, grièvement blessé lors de la libération de la ville, au poste de Commissaire de la République de la région de Toulouse (Ariège, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne et les parties non-occupées des Basses-Pyrénées, de la Gironde et des Landes). Il occupera ce poste jusqu’en 1946 et devient ensuite directeur de cabinet de Jules Moch, ministre des travaux publics et des transports puis préfet du Rhône (1947-1948) et directeur général de la Sûreté nationale (1949-1951).
Il est sénateur du Soudan de 1953 à 1955. Il dirige ensuite une société d’échafaudages et de coffrages dans le bâtiment de 1955 à 1958. En 1958, il est nommé professeur à la Faculté de Lille puis élu à la Sorbonne en 1964. Il fonde en 1968 l’Institut d’Allemand d’Asnières (Sorbonne Nouvelle) qu’il dirige jusqu’à sa retraite. Il publie de nombreux ouvrages en français et en allemand sur l’Allemagne et Friedrich Hölderlin dont il est un spécialiste. En 1975, il reçoit le prix Henri Heine de la ville de Düsseldorf.
Il meurt le 14 août 1986 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Il est inhumé au cimetière de Sèvres.
Décorations
– Officier de la Légion d’honneur
– Compagnon de la Libération – Décret du 17 novembre 1945
– Croix de guerre 1939-45
– Commandeur de l’Ordre du Mérite (RFA)
– Grand Officier de l’Ordre d’Orange-Nassau
Références bibliographiques
– Faure (Mathilde), Les Basses-Pyrénées pendant la seconde Guerre mondiale (1939-1945), « La préfecture des B.P. à la lumière des archi. Dép. des P.A. », UPPA, Pau, 2013, p.83-114.
– Nativité (Jean François), Servir ou désobéir? », Vendémiaire Editions, Paris, 2013, 562 p. Voir pages: 480, 495, 507, 516.
Liens internet
– Anonymes, Justes et Persécutés
Document vidéo de l’INA
– Vidéo